Quand Macron utilise la politique internationale pour camoufler sa politique intérieure désastreuse
La petite phrase, prononcée avec une apparence de sérieux et des petits sourcils bien froncés comme il faut, a beaucoup occupé la presse la semaine dernière : pour Emmanuel Macron, on ne peut pas exclure l’envoi de troupes occidentales dans le cadre du conflit russo-ukrainien.
Sans grande surprise, cette petite phrase a fait autant le tour des salles de rédaction de presse que celui des quartiers généraux des principaux partis politiques français, puis des chancelleries où, très rapidement, c’est surtout la consternation qui a dominé.
Il apparaît en effet qu’au-delà des macronistes endurcis et qui, en service commandé, ont tenté d’expliquer la saillie grotesque du chef de l’État français, la plupart des autres partis ont dénoncé ce qui apparaît comme une déclaration à l’emporte-pièce bien trop lourde de conséquences pour être acceptée telle quelle.
La polémique s’est amplifié quand notre excité élyséen s’est empressé d’affirmer par la suite que ses mots avaient été pesés et mesurés, ce qui – au passage – aurait été une première depuis son accession au pouvoir.
Pendant que les politiciens locaux commentaient, effarés, les déclarations de Macron, les chancelleries des principaux pays de l’OTAN en ont profité pour faire connaître leur position officielle. Elle est sans ambiguïté : ce sera non, décidément non, et fermement pas question.
Du reste, il apparaît que les Français, interrogés, sont très majoritairement tout aussi contre l’idée ridicule de Macron.
Si l’on peut s’étonner qu’on trouve encore 24% d’entre eux qui y sont pourtant favorables (notamment dans la gauche et les écologistes, assez traditionnellement va-t-en-guerre, cette dernière permettant probablement un renouvellement rapide des biotopes et une élimination de la pollution humaine par élimination des humains), on se rappellera que la plupart des sondages sont devenus de nos jours essentiellement des outils de manipulation des foules ; cela signifie que la proportion de Français prêts à aller courir la campagne ukrainienne est probablement bien plus faible que ces 24%.
Il faut dire que beaucoup comprennent qu’en cas de guerre, ils seront en première ligne d’une part, et que d’autre part, c’est bel et bien l’équipe actuelle – celle qui a peu ou prou été en charge du pays depuis 7 ans avec les effets désastreux que l’on observe, et qui est actuellement infoutue de gérer Mayotte par exemple – qui gèrera le conflit. Avec de telles perspectives, difficile de convaincre qu’une victoire nous serait assurée. Il est – du reste – encore plus difficile de réveiller un sentiment patriotique assez fort pour aller se faire trouer la peau à l’étranger quand tout, en France, est actuellement bâti pour le décourager.
En réalité et à l’analyse, on comprend que les déclarations de Macron sont simplement parvenues au but qu’il s’était fixé, à savoir occuper la scène médiatique et faire oublier le violent camouflet qu’il s’était pris les jours précédents en allant au Salon de l’Agriculture.
Encore une fois, Macron fait du Macron et utilise les médias pour détourner l’attention. En effet, on peut maintenant lui imputer directement les problèmes du pays, le clown étant en poste depuis trop longtemps pour échapper à tout dégagement de responsabilité, et les crises internes s’enchaînent vigoureusement sans que ses gesticulations ridicules, avalanches bizarres de Grenelles, de Conseils citoyens et autres numéros verts niais, parviennent à les apaiser.
À cette accélération des crises, il répond donc assez logiquement avec une montée en puissance des moulinets oratoires et autres hausses de menton : au «qu’ils viennent me chercher» a succédé un «s’il le faut, on envoie la garnison» histoire de grimper les barreaux de l’échelle de choc psychologique qu’il est prêt à infliger à la population pour qu’on ne parle surtout pas de son bilan, de ses responsabilités, de son action, tous catastrophiques.
De surcroît, il joue maintenant sur du velours : en expliquant maintenant que les accords franco-ukrainiens seront l’objet d’un débat à l’Assemblée, on s’offre l’occasion de mettre en lumière ceux qui s’inscriront politiquement contre toute prise de position belliqueuse qui serait présentée comme favorable à l’Ukraine.
Or, dans la dialectique gouvernementale assez pauvre, le fait de réclamer le retour à la paix ou un simple cessez-le-feu, ou, encore plus modestement, de ne pas attiser les tensions en déclarant réfléchir à l’envoi de troupes sur place, tout ceci est forcément se déclarer favorable à Poutine. À partir de là, c’est une autoroute d’argumentaires simplistes mais médiatiquement efficaces d’accusation pro-Kremlin pour tous ceux qui ne se rangeront pas à 100% derrière le chef de l’État.
En pratique, Macron démontre ici avoir perdu pied avec la réalité, avec un narcissisme qui l’emporte sur tout le reste.
Certes, sa manœuvre a fonctionné puisqu’il a ainsi réussi à faire oublier l’humiliation et le fiasco de son passage au Salon de l’Agriculture.
On se souviendra en effet que son passage s’était traduit par des huées et des mouvements de mécontentement violents de la part des agriculteurs présents sur place, qu’il avait fallu canaliser par le subtil envoi de CRS, le tout largement médiatisé. Il faut dire que le locataire de l’Élysée n’avait rien trouvé de mieux à proposer qu’un débat entre les agriculteurs, qui venaient tout juste de montrer leur détermination dans différents mouvements nationaux (et internationaux), et les principales organisations d’écolo-hystériques directement responsables de destruction de champs et d’actions politiques outrageusement anti-agriculteurs.
Sa visite au Salon de l’Agriculture s’est essentiellement soldée par un rapide repas avec deux ou trois gugusses syndicaux qui passaient par là en lieu et place d’un débat artificiel qu’il espérait mener de main de maître. L’humiliation fut si cuisante qu’une réaction de sa part était impossible à éviter.
Et cette réaction montre qu’il est prêt à envisager de façon sérieuse le déclenchement d’un conflit majeur avec une autre puissance nucléaire afin de faire oublier ses turpitudes.
Non content d’être un bouffon, c’est un bouffon qui se sait à présent détesté par une grande majorité de la population et qui en devient donc extrêmement dangereux.
- Source : Hashtable