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Le nouveau Gladio en Ukraine

Auteur : Manlio DINUCCI traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio | Editeur : Stanislas | Mercredi, 26 Mars 2014 - 11h58

Son nom de guerre est Delta. C’est un des chefs militaires de la « révolution ukrainienne » même si, comme il le déclare lui-même, il ne se considère pas comme Ukrainien. Sous le casque il porte la kippa. C’est l’agence de presse juive Jta (dont le siège est à New York) qui en raconte l’histoire, après l’avoir interviewé de façon anonyme, en le photographiant en tenue de camouflage et gilet pare-balle, le visage couvert par des lunettes et une écharpe noires. Delta est un vétéran de l’armée israélienne, qui s’est spécialisé en combat urbain dans la brigade d’infanterie Givati, utilisée dans l’opération Plomb Durci et dans d’autres actions contre Gaza, notamment le massacre de civils dans le quartier Tel el-Hawa. Rentré en Ukraine il y a quelques années en habits d’homme d’affaires, il a formé et entraîné avec d’autres ex militaires israéliens le peloton « Casques bleus de Maïdan », en appliquant à Kiev les techniques de combat urbain expérimentées à Gaza. Son peloton, déclare-t-il à la Jta, est aux ordres de Svoboda, autrement dit d’un parti qui derrière sa nouvelle façade conserve sa matrice néonazie. Pour tranquilliser justement les juifs ukrainiens qui se sentent menacés par les néonazis, Delta souligne que l’accusation d’antisémitisme à l’égard de Svoboda est une « connerie ».

La présence en Ukraine de spécialistes militaires israéliens est confirmée par l’information, diffusée par la Jta et d’autres agences juives, que plusieurs blessés dans les affrontements avec la police à Kiev ont immédiatement été transportés dans des hôpitaux israéliens, évidemment pour empêcher que quelqu’un ne révélât d’autres vérités incommodes. Comme celle sur les gens qui ont entraîné et armé les snipers qui, avec les mêmes fusils de précision, ont tiré, place Maïdan, à la fois sur les manifestants et sur les policiers (presque tous touchés à la tête). Ces faits apportent une nouvelle lumière sur la façon dont a été préparé et mis en œuvre le coup d’Etat de Kiev. Sous direction USA/OTAN, à travers la Cia et d’autres services secrets, ont été pendant des années recrutés, financés, entraînés et armés les militants néonazis qui à Kiev ont donné l’assaut aux palais gouvernementaux, et qui ont ensuite été institutionnalisés comme « garde nationale ». Une documentation photographique, qui circule ces jours-ci, montre de jeunes militants néonazis ukrainiens de Uno-Unso entraînés en 2006 en Estonie par des instructeurs de l’OTAN, qui leur enseignent des techniques de combat urbain et d’utilisation d’explosifs pour des sabotages et des attentats. L’OTAN fit la même chose pendant la guerre froide pour former la structure paramilitaire secrète de type « stay-behind », avec le nom de code « Gladio ». Active aussi en Italie où, à Camp Darby (base étasunienne à côté de Pise) et dans d’autres bases, furent entraînés des groupes néofascistes en les préparant à des attentats et à un éventuel coup d’Etat. Une structure paramilitaire analogue a été créée et employée aujourd’hui en Ukraine, en se servant aussi de spécialistes israéliens.

Le coup d’Etat n’aurait cependant pas pu réussir si l’OTAN ne s’était attachée une grande partie des sommets de la hiérarchie militaire ukrainienne, en les formant pendant des années au NATO Defense College et dans des « opérations pour la paix » sous conduite OTAN. Et il n’est pas difficile d’imaginer que, sous le réseau officiel, ait été construit un réseau secret. Les forces armées ukrainiennes ont ainsi obéi à l’ordre de l’OTAN de « rester neutres », pendant que le coup d’Etat était en cours. Ensuite, leur direction a été prise par Andriy Parubiy, co-fondateur du parti socialnationaliste renommé Svoboda, devenu secrétaire du Comité de défense nationale, et, en habits de ministre de la défense, par Igor Tenjukh, lié à Svoboda.

A coup sûr est déjà en oeuvre l’épuration (ou élimination) des officiers jugés non fiables. Tandis que l’OTAN, qui a déjà de fait annexé l’Ukraine, déclare le référendum en Crimée « illégal et illégitime ».


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