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Agence européenne du médicament: Pas de panique à propos des pilules dangereuses

Auteur : | Editeur : Admin | Mardi, 29 Janv. 2013 - 21h55

 

À l’instar de tous les remèdes, la pilule est un médicament dangereux qui ne peut pas être pris sans prescription médicale.Photo tirée du site fr.news.yahoo.com
À l’instar de tous les remèdes, la pilule est un médicament dangereux qui ne peut pas être pris sans prescription médicale.

Les risques veineux accrus par les contraceptifs oraux de troisième et quatrième générations continuent de soulever une polémique en France. « Cette panique n’est pas justifiée », rassure l’Agence européenne des médicaments

Les pilules de troisième et quatrième générations, également appelées pilules 3G et 4G, continuent de susciter des remous en France, où des dizaines de plaintes ont été déposées à ce jour contre non moins de cinq laboratoires qui les commercialisent. Mises sur le marché dans les années 1980, ces pilules sont soupçonnées de provoquer des risques accrus de troubles emboliques veineux. À ce jour, quatre décès ont été signalés en France depuis 1987, selon un communiqué publié dimanche par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Le 11 janvier, Paris a saisi l’Union européenne « pour restreindre la prescription » des pilules 3G et 4G, rapporte Reuters. La France a même annoncé « la mise en place d’un dispositif visant à limiter le recours à ces générations de pilules pour les situations où elles sont “médicalement requises” ». De son côté, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a estimé « qu’en l’absence d’éléments nouveaux, rien ne justifiait l’arrêt de l’utilisation des pilules de dernières générations ».Cette panique a été déclenchée dans l’Hexagone en décembre dernier suite à une plainte déposée par une jeune femme, Marion Larat, victime d’un accident vasculaire cérébral en 2006 qui l’a rendue « handicapée à 65 % ». La jeune femme avait attribué son accident à la prise d’un contraceptif 3G.

Qu’en est-il du risque que représentent ces pilules ? « Il n’y a pas lieu de paniquer, rassure le Dr Antoine Germanos, gynécologue obstétricien. Il est notoire que tous les contraceptifs oraux combinés, quelle que soit la génération à laquelle ils appartiennent, présentent des risques artériel et veineux, dans le sens où ils augmentent les risques d’un accident vasculaire cérébral et ceux des thromboses. Avec les contraceptifs de première et de deuxième générations, le risque des accidents thromboemboliques veineux est de 2 accidents pour 10 000 utilisatrices par an. Avec les pilules 3G et 4G, il est doublé, passant à 4 accidents pour 10 000 utilisatrices par an. Donc, malgré la gravité de l’accident, celui-ci reste rare. »

Se référant aux recommandations internationales, le Dr Germanos précise que pour ces raisons, « les contraceptifs de deuxième génération sont prescrits en première intention ». « On passe aux contraceptifs de troisième génération si les effets indésirables des pilules de la deuxième génération sont observés chez la femme », précise-t-il.

Les pilules sont classées en génération selon le type de progestatif utilisé dans la composition (voir ici), « l’efficacité des différents types de contraceptifs étant de même ordre », souligne la Haute autorité de santé (HAS) en France. « Le progestatif est une molécule qui a une action semblable à la progestérone naturelle, indique le Dr Germanos. Certaines pilules de deuxième génération, les pilules de première génération ayant quasiment disparu du marché, ont une action androgénique, comme le fait de baisser le taux du bon cholestérol-HDL dans le sang. Elles peuvent également favoriser la poussée de poils et l’acné. Ces effets indésirables sont amoindris avec les contraceptifs oraux de troisième et quatrième générations. »

Un médicament dangereux
À l’instar de tous les remèdes, la pilule est un « médicament dangereux qu’on ne peut pas prendre sans prescription médicale », insiste en outre le Dr Germanos. « La jeune femme doit effectuer un bilan sanguin, souligne-t-il. Il faut aussi prendre en considération l’histoire familiale, le mode de vie de la femme (le fait de fumer...), son âge et son poids. La pilule est, en fait, contre-indiquée pour les femmes qui ont une histoire familiale de thrombophlébite, ainsi qu’aux femmes diabétiques, celles qui souffrent de dyslipidémie (taux élevé de cholestérol ou de triglycérides) ou d’hypertension artérielle. Si l’examen clinique est normal et que la femme n’a pas d’histoire familiale chargée, le risque d’accidents thromboemboliques est moins que 2 sur 10 000. Ceux-ci surviennent en général au cours des premières semaines d’utilisation. Les deux à trois premiers mois passés, le risque est écarté. »

Le stérilet et le préservatif constituent des alternatives de contraception efficaces. Si, toutefois, la femme préfère recourir à la pilule, elle doit agir en toute responsabilité et penser à consulter un spécialiste avant de se précipiter dans une pharmacie ou de prêter l’oreille aux précieux conseils de la voisine, d’autant qu’il y va de sa santé.


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