Kiev se rapproche de la guerre
De véritables combats ont éclaté dans la capitale ukrainienne mardi, au lendemain de la rencontre entre les leaders de l'opposition Vitali Klitchko et Arseni Iatseniouk avec la chancelière allemande Angela Merkel, écrit mercredi le quotidien Trud.
Klitchko a appelé la chancelière à adopter des sanctions contre les autorités ukrainiennes et Iatseniouk a partagé ses plans : former un gouvernement de coalition qui mènerait l'Ukraine vers l'UE avec une aide financière et politique de ses partenaires occidentaux. De toute évidence, ces plans ont été approuvés à Berlin et leur mise en œuvre a immédiatement commencé.
Les émeutes ont éclaté à Kiev avec une telle violence que les événements s’assimilent déjà à une guerre civile. Les activistes radicaux de l'Euromaïdan ont avancé en colonne vers le bâtiment du parlement et ont commencé à démonter les pavés.
Les policiers ont été attaqués avec des pierres et des cocktails Molotov, les activistes ont mis le feu à deux camions KamAZ qui bloquaient la chaussée de la rue Chelkovitchnaïa. La police a riposté avec des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc - mais la situation se dirige à grands pas vers l'utilisation des balles réelles. Les rebelles appellent sur les réseaux sociaux tous ceux qui ont des armes à rejoindre les barricades. Voilà donc à quoi ressemblent vraiment les manifestations pacifiques en Ukraine, dont parlent constamment les politiciens américains et européens!
Le corps de l'informaticien Vladimir Zakharov, 60 ans, a été sorti du bureau du Parti des régions au pouvoir. Il se trouvait dans la salle des serveurs quand les "manifestants" ont pénétré dans le bâtiment. Ils ont d'abord détruit les caméras et les serveurs. Quand Vladimir Zakharov a tenté de résister, il a été tué à coup de barres de fer.
Les émeutes touchent tout le centre-ville de Kiev. Les casseurs vandalisent les bureaux, les magasins et les établissements, fracassent les voitures avec des masses. Les écoles nationales et les établissements pour enfants ferment leurs portes.
Les masques sont tombés. Les combats de rue sont dirigés par les opposants Klitchko et Iatseniouk, qui viennent de discuter avec Merkel du choix européen et de l'engagement pour la démocratie.
Les combats violents se propagent rapidement dans les rues de la capitale ukrainienne.
Le gouvernement, pour une raison qu'on ignore, garde le silence, bien qu'il ait toutes les raisons d'instaurer l'état d'urgence. Par ailleurs, beaucoup d'Ukrainiens se demandent encore s'il existe encore un gouvernement. N'obtenant pas de réponse claire, la police anti-émeute est contrainte pour l'instant de repousser les attaquants avec des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc.
Entre temps, une unité de rebelles a défilé sous l'étendard de la division SS Galicie dans les rues pendant les attaques. Le conseil de Lvov vient d'annoncer une mobilisation de tous les hommes "aptes à se battre" pour partir à Kiev.
- Source : Ria Novosti (Russie)