www.zejournal.mobi
Lundi, 23 Déc. 2024

Les « ABCD de l’égalité » décryptés

Auteur : Famille Chrétienne | Editeur : Stanislas | Vendredi, 24 Janv. 2014 - 11h31

Le ministre de l’Éducation, Vincent Peillon, a lancé avec sa collègue des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem le dispositif controversé des « ABCD de l’égalité » à l’école primaire le 13 janvier.

Annoncé en 2013, en plein affrontement sur le « Mariage pour tous » le dispositif a fait des remous du côté des parents d’élèves échaudés par les précédents dérapages : « théorie du genre » dans les manuels scolaires, projection du film Tomboy au primaire dans le cadre du programme « École et cinéma »…

« Il ne s'agit pas de dire que nous nions les différences, c'est tout le contraire, nous les respectons », s’est d’emblée justifié Vincent Peillon, en lançant les « ABCD de l’égalité » dans une école de Villeurbanne le 13 janvier. La démarche a été décrite sous le jour le plus présentable possible, en insistant sur le poids des stéréotypes dans la réussite et l’orientation scolaire. Fondateur de l’Observatoire de la Théorie du genre, Olivier Vial n’est pas dupe : « Orientation ? Mais le dispositif s’adresse à des maternelles et des petits de l’école élémentaire ! C’est l’âge où ils veulent être pompiers ou infirmière. Ces questions ne se posent pas du tout à ce moment là. »

Louis XVI en perruque et talons hauts ? Oui, un garçon peut s'habiller comme ça !

Sur l’espace Internet dédié au dispositif, on trouve des argumentaires, des vidéos, des témoignages, et quelques séquences pédagogiques pour « sensibiliser les élèves aux représentations, aux rôles assignés aux filles et aux garçons » à partir des programmes existants, quelle que soit la matière : science, sport, histoire, français…

L’une d’elles s’intéresse aux « représentations esthétiques de l’enfant, de la femme et de l’homme » à travers différentes époques. Sur un portrait, on voit Louis XVI portant perruque et talons hauts. On en déduit bien sûr une substantifique moelle didactique, à savoir qu’un garçon peut s’habiller comme ça. « Hormis le ridicule de la chose, cela induit une lecture complètement anachronique de l’histoire, sur laquelle on viendrait calquer nos valeurs actuelles » - ironise Olivier Vial.

L'école est sans aucun doute un des seuls lieux où le genre masculin est une particularité « disqualifiante »

« Tout cela est très opaque, très flou, fait-il remarquer. On ne sait pas comment les enseignants vont l’appliquer en classe. Ce n’est pas une discipline, il n’y a pas de cahier des charges précis. » Cela veut dire que concrètement, dans les classes, cet abécédaire de l’égalité pourra se décliner en mode mineur ou dans les grandes largeurs, par le petit bout de la lorgnette ou avec intelligence, en fonction de l’institutrice, de son tact, de son bon sens, et de ses idées sur la question… « Le dispositif fait passer les profs par des modules de formation durant lesquels on les culpabilise en leur disant que ce sont eux qui ont créé les stéréotypes. On les invite à changer leur comportement dans toutes les matières qu’ils enseignent. »

Un risque de renforcer les inégalités

« Des études montrent qu'on ne note pas de la même façon la copie d'un garçon et d'une fille, qu'on ne donne pas la parole de la même façon dans une classe à un garçon ou une fille », a doctement expliqué Vincent Peillon en présentant le dispositif. Pourtant, nombre d’observateurs déplorent une vision de l’égalité hommes/femmes très partiale, où les filles sont toujours les victimes, et dont les garçons font les frais plus souvent qu’on ne le croit.

Le risque ? « Renforcer les inégalité en discriminant les garçons, prévient Olivier Vial. Régulièrement présenté comme modèle en la matière, un pays du nord comme la Finlande connaît une des plus importantes différence de niveau entre fille et garçon, au détriment des garçons. » En France, les garçons sont majoritaires dans les chiffres du décrochage scolaire, comme l’a démontré dès 2009 Jean-Louis Auduc dans son livre Sauvons les garçons ! (Ed. Descartes & Cie) où il écrit : « L'école est sans aucun doute un des seuls lieux où le genre masculin est une particularité “disqualifiante” » ! Comme les trains, un stéréotype peut en cacher un autre.


- Source : Famille Chrétienne

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...