Dieudonné bientôt censuré sur internet ?
Alors qu'une décision du Conseil d’Etat français lui a retiré l’autorisation de se produire jeudi 9 janvier sur la scène du Zénith de Nantes, l’humoriste franco-camerounais, Dieudonné M’bala M’bala, pourrait être également censuré sur internet. C'est l’annonce faite vendredi 10 janvier sur les ondes de la radio France Inter par Manuel Valls qui devrait aussitôt entamer des discussions avec les hébergeurs de sites internet.
Après plusieurs jours de bras de fer et à la suite d'une circulaire signée de Manuel Valls, ministre français de l'Intérieur, le comique franco-camerounais, Dieudonné, a été interdit de se produire sur scène le jeudi 9 janvier à Nantes et le vendredi 10 janvier à Tours.
Une décision du ministre de l’Intérieur, appuyé par le Conseil d’Etat, que le premier cité a justifié par les « propos racistes et antisémites proférés par Dieudonné lors de ses spectacles, ses interventions sur les réseaux sociaux et ses sorties publiques ». Manuel Valls qui ne compte pas s'arrêter là envisage également de censurer le comédien sur internet.
Invité vendredi matin du journaliste Patrick Cohen sur France Inter, le ministre français de l'Intérieur a confirmé la décision d'interdire le spectacle de Dieudonné au nom du trouble à l'ordre public que provoqueraient ses prises de parole.
« La parole raciste et antisémite, elle est là, elle se déverse sur Internet, donc ce combat continue. Toujours avec plus de sérénité et de fermeté, parce que moi je crois de plus en plus en la France et en ses valeurs », a-t-il déclaré.
Considérant cette interdiction comme étant en retour, un acte raciste de la part du ministre français de l'Intérieur, Dieudonné qui devait donner un spectacle jeudi soir au Zénith de Nantes et qui a été au final interdit par les autorités françaises, avait alors invité ses fans venus nombreux à retourner chez eux en entonnant La Marseillaise.
Manuel Valls qui sait d’avance que son combat pour exclure le comique de la vaste plateforme que constitue internet, n'est pas gagné d'avance, se veut toutefois optimiste. Car, en juillet 2013, le réseau social twitter avait fini par céder aux pressions du gouvernement français, et accepté pour la première fois de fournir à une justice non-américaine, les éléments d'identification d'internautes accusés d'antisémitisme.
Fin 2012, le réseau social avait également accepté de supprimer les tweets à caractère raciste qui lui étaient signalés.
Toujours en 2012, Google France avait accepté de faire exception à la neutralité affichée par son algorithme de suggestions de recherches et de ne plus suggérer des recherches visant à savoir si une personnalité avait des origines juives.
La Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme ( LICRA) avait par ailleurs échoué la même année à faire interdire la diffusion du film "l'Antisémite" de Dieudonné sur Internet, dont elle avait aussi demandé le retrait de la bande annonce sur YouTube.
- Source : Gabon Eco (Gabon)