La presse de plus en plus dépendante des aides
« En 2021, les aides représentent 23,3 % du chiffre d’affaires du secteur, contre 12,9 % en 2008, soit une augmentation de plus de 10 points en 13 ans. » signale le SPIIL, qui tire la sonnette d’alarme.
Dans un communiqué en date du 6 septembre 2021, le syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (SPIIL) tire la sonnette d’alarme.
La dépendance accrue des titres de presse témoigne de leur grande fragilité :
En 2021, les aides représentent 23,3 % du chiffre d’affaires du secteur, contre 12,9 % en 2008, soit une augmentation de plus de 10 points en 13 ans.
LE PROBLÈME CENTRAL DE LA DÉFIANCE
Pour le SPIIL, défendre le pluralisme de presse en le subventionnant est légitime, mais interroge sur la faiblesse des modèles économiques de la presse :
Subventionner sans s’attaquer à ces causes risque de n’avoir que peu d’impact et contribue à alimenter la défiance des citoyens envers les médias.
Depuis la crise sanitaire, la défiance envers les médias a explosé. Le complotisme, les fake news, le sensationnalisme érodent l’autorité des institutions comme des canaux d’information traditionnels. Selon une enquête IFOP menée pour Flint publiée en juin 2021, 55 % des personnes interrogées éprouvent de la méfiance envers les médias et l’information. Seulement 16% des personnes sondées expriment de l’intérêt, et plus inquiétant encore, 6 % leur font confiance. 91 % des sondés s’inquiètent de la polarisation des débats, qui fait qu’aujourd’hui ils sont considérés comme largement impossibles.
Aujourd’hui, c’est pourtant cette logique éditoriale de l’affrontement et du clash qui se répand dans les grands médias, comme en témoigne le succès de CNews ou le changement de ligne d’Europe 1.
Une autre étude récente s’inquiète également de la grande popularité des fake news, qui engendrent un taux d’engagement des internautes six fois plus élevé que les informations avérées, menaçant tout autant la crédibilité des médias en général.
Pour le SPIIL, l’ensemble des aides d’exploitation attribuées à la presse, qui représente près d’un milliard d’euros, crée une distorsion dans la concurrence en plus de freiner l’innovation :
[la] modalité d’attribution, visant à aider les éditeurs à assumer certaines charges, n’est pas soumise à des objectifs ni à une évaluation, créant de fait une situation de rente pour les éditeurs bénéficiaires de ces aides.
Pour rappel, Contrepoints, qui fait partie du SPIIL, ne bénéficie d’aucune aide publique et vit de la générosité de ses donateurs (principalement) et de la publicité (accessoirement).
- Source : Contrepoints