Voilà les effets des coronavirus sur l’organisme
La lutte contre le nouveau coronavirus a été une bataille contre l’inconnu pour les médecins.
Comment s’attaque-t-il au corps ? Quels sont les différents symptômes ? Qui est le plus susceptible d’être gravement malade ou de mourir ? Comment le traite-t-on ?
Des études menées par des médecins en première ligne de l’épidémie à Wuhan, en Chine, ont commencé à apporter des réponses à toutes ces préoccupations.
Une infection généralement bénigne
Un rapport des Centres chinois de contrôle des maladies a examiné plus de 44 000 cas confirmés de la maladie.
Les conclusions indiquent que :
- 81% des cas développent des symptômes légers
- 14% développent des symptômes graves
- 5% deviennent gravement malades
Les hommes et les femmes ont une probabilité égale d’être infectés, contrairement aux premiers rapports qui laissaient entendre que la maladie touchait surtout les hommes.
Pour en savoir plus sur le coronavirus
Fièvre et problèmes pulmonaires
Le virus, Sars-CoV-2, infecte les tissus et les voies respiratoires en profondeur dans les poumons plutôt que dans le nez.
La fièvre, la fatigue et une toux sèche sont les symptômes les plus courants chez les patients hospitalisés.
Mais tout le monde ne présente pas tous ces symptômes, selon les équipes de l’hôpital Zhongnan de l’université de Wuhan et de l’hôpital Jinyintan, à Wuhan.
Les autres symptômes sont les suivants :
- 31% des cas avaient un essoufflement
- 11% avaient des douleurs musculaires
- 9 % ont eu une confusion
- 8% ont eu un mal de tête
- 5% ont eu un mal de gorge
La maladie peut évoluer vers une pneumonie – inflammation des poumons et des minuscules sacs où l’oxygène passe de l’air au sang qui se remplit d’eau – et finalement vers une défaillance des organes internes.
Mais toutes ces études sont basées sur les patients les plus gravement malades qui finissent à l’hôpital.
Nombre des cas les plus bénins ne sont pas détectés.
Les premiers décès
Les deux premiers patients qui sont morts à l’hôpital Jinyintan, dont les cas figurent dans le journal scientifique The Lancet, étaient apparemment en bonne santé, bien qu’ils aient été des fumeurs de longue date, ce qui aurait affaibli leurs poumons.
Le premier, un homme de 61 ans, souffrait d’une grave pneumonie lorsqu’il est arrivé à l’hôpital.
Il était en détresse respiratoire aiguë, ce qui signifie que ses poumons étaient incapables de fournir suffisamment d’oxygène à ses organes pour maintenir son corps en vie.
Bien qu’il ait été mis sous respirateur, ses poumons ont lâché et son cœur a cessé de battre : il est mort 11 jours après son admission.
Le deuxième patient, un homme de 69 ans, souffrait également d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë.
Il était attaché à un poumon artificiel ou à une machine ECMO (oxygénation extra-corporelle par membrane) mais cela n’a pas suffi.
Il est mort d’une grave pneumonie et d’un choc septique lorsque sa pression sanguine s’est effondrée.
Les plus âgés sont les plus susceptibles de mourir
Les statistiques relatives au taux de mortalité de la maladie confirment une tendance de décès chez les personnes âgées.
Moins de 0,5% des patients âgés de moins de 50 ans sont morts, selon les Centres chinois de contrôle des maladies.
Cependant, ce chiffre atteint rapidement un pic :
- 1,3 % des décès enregistrés dans la cinquantaine
- 3,6% dans la soixantaine
- 8% à 70 ans
- 15% de plus de 80 ans
Ce ne sont pas les véritables taux de mortalité, car certains patients encore en traitement peuvent encore mourir et de nombreux cas bénins passent inaperçus.
Et ceux qui étaient déjà malades ?
Le taux de mortalité des personnes n’ayant aucun autre problème de santé est de 0,9 %.
Cependant, ce taux augmente pour atteindre :
- 6 % chez les personnes souffrant d'hypertension artérielle
- 6 % chez les personnes souffrant de problèmes pulmonaires à long terme tels que ceux causés par le tabagisme
- 7% chez les personnes diabétiques
- 11% chez les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires
- Source : BBC (Royaume-Uni)