Le Sénat interdit les concours de mini-miss
La chambre haute a mis un coup d’arrêt à l’hypersexualisation des petites filles à l’occasion de l’étude du projet de loi sur l’égalité des femmes et des hommes. Les sénateurs ont ainsi interdit les concours de beauté pour les enfants de moins de 16 ans, en adoptant un amendement de la centriste Chantal Jouanno. L’ancienne ministre avait remis un rapport parlementaire dénonçant le phénomène en mars 2012.
Deux ans de prison et 30 000 € d’amende pour les organisateurs
Les sénateurs ont accepté par 196 voix pour et 146 contre cet amendement qui s’inscrivait dans le projet de loi sur l’égalité des femmes et des hommes. Le texte prévoit une sanction de deux ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende pour les personnes qui organisent ces concours, « qui ne concernent que des filles », a souligné Chantal Jouanno.
« Ne laissons pas nos filles croire dès le plus jeune âge qu’elles ne valent que par leur apparence. Ne laissons pas l’intérêt commercial l’emporter sur l’intérêt social », a-t-elle lancé en soulignant la nécessité de protéger les enfants.
Pas d’amendement sur les enfants mannequins
Virginie Klès (PS), rapporteur du texte, s’était prononcée contre cet amendement en jugeant les sanctions trop lourdes. La ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem avait de son côté proposé un amendement parallèle, soumettant à une autorisation préalable l’organisation de ces concours.
Cet amendement est tombé quand celui de Chantal Jouanno a été voté. En revanche, un autre amendement de cette dernière encadrant l’activité des mannequins enfants a été rejeté.
Réforme du congé parental
La réforme du congé parental, « vue d’un bon œil » par 89 % des Français selon un sondage Ifop, a par ailleurs été adoptée pendant la nuit. Cette mesure phare du projet de loi sur l’égalité des femmes et des hommes vise à inciter les pères à davantage prendre un congé parental à la naissance d’un enfant.
Les sénateurs ont également donné leur feu vert à l’expérimentation d’un mécanisme de garantie contre les impayés de pensions alimentaires dans les Caisses d’allocations familiales (CAF) d’une dizaine de départements.
La CAF se substituera au parent défaillant dès le premier mois pour verser une allocation de soutien familial, puis elle se retournera contre le débiteur. On estime que 40 % des pensions alimentaires ne sont pas versées, ou ne le sont que partiellement.
- Source : La Croix