Etats voyous: Un autre programme illégal de la NSA
On apprend dans cet article que la révolution ne sera pas réalisée sur internet mais bien en dehors. Il est plus sûr de revenir vers le pigeon voyageur ainsi que la simple feuille de papier manuscrite…
Selon de nouveaux documents fournis par Edward Snowden, les Etats-Unis ont obtenu les clefs des différents systèmes de cryptage. Paiements, dossiers médicaux, échanges commerciaux… Rien ne résiste.
La NSA américaine et son homologue britannique, le GCHQ, ont réussi à obtenir les « clés » des différents systèmes de cryptage. – Reuters
Nouveau tournant dans l’affaire de la surveillance de l’Internet. Des documents fournis par Edward Snowden et publiés par « The Guardian » , le « New York Times » et « Propublica » montrent que l’Agence de sécurité nationale (NSA) américaine et son homologue britannique, le Government Communications Headquarters (GCHQ), savent décrypter les systèmes de chiffrement censés garantir la confidentialité des données laissées sur Internet. Les deux agences travailleraient depuis une dizaine d’années sur un programme de décryptage des données. Bullrun a été mis en place pour lutter contre les méthodes de cryptage, contre lesquelles la NSA s’est historiquement toujours battue.
Le programme aurait permis de réaliser d’importants progrès à partir de 2010. « De vastes quantités de données cryptées, qui avaient dû jusqu’ici être mises de côté, sont désormais exploitables », explique une note datant de 2010 présentée aux employés de l’agence britannique. Tous types de données seraient concernés : contenus d’e-mails, d’appels téléphoniques et de chats, requêtes sur les moteurs de recherche, données bancaires et médicales… Une autre note raconte même que les agents britanniques ont été « estomaqués » lorsqu’ils ont appris l’existence et le contenu du programme Bullrun initié par la NSA.250 millions de budget
Plusieurs documents font état d’une collaboration entre la NSA et plusieurs sociétés éditant des services Internet, sans toutefois mentionner lesquelles. Selon ces notes, la NSA aurait cherché, durant des années, à multiplier les points d’entrée dans les systèmes de ces géants du Net, afin d’obtenir les clefs de décryptage. Elle dépenserait même 250 millions de dollars par an pour tenter d’« influencer secrètement » la conception de leurs produits et ainsi disposer de ces fameuses « portes d’entrée ». Le GCHQ – sans doute avec l’aide de la NSA – aurait tenté de pénétrer les systèmes des services Internet les plus populaires : Google, Yahoo!, Facebook et Hotmail (Microsoft). En 2012, il aurait réussi à accéder au système de Google. Le moteur de recherche a toujours affirmé qu’il n’avait jamais collaboré avec les programmes de la NSA et qu’il n’avait aucune preuve que son système ait été pénétré.
Les conséquences de ces nouvelles révélations pourraient être gigantesques, à la fois pour les entreprises concernées et pour la sécurité sur Internet. Selon plusieurs spécialistes interrogés par le « New York Times », en effet, la création de « portes d’entrée » dans les systèmes des services Internet pourrait permettre à d’autres d’accéder aux données. La NSA pourrait donc ne pas être la seule à profiter de Bullrun.
- Source : Le Libre Penseur