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«On ment à la population» : le scandale de l’air pollué en France

Auteur : Émilie Torgemen | Editeur : Walt | Mardi, 28 Mai 2019 - 21h56

Des mesures de la qualité de l’air effectuées à Paris récemment par un journaliste français démontrent selon lui que les autorités mentent à la population. Or, ces données sont révélatrices d’une situation qui ne concernerait pas seulement la capitale.

Un constat édifiant

Le journaliste Jean-Christophe Brisard a effectué de nombreux reportages pour la presse écrite, notamment pour des magazines tels que National Geographic et GEO. Depuis une dizaine d’années, l’intéressé s’est focalisé sur la réalisation de documentaires où ses thèmes de prédilection sont les zones de conflits et les dictatures. Toutefois, Jean-Christophe Brisard a passé ces deux dernières années à s’intéresser à la qualité de l’air en France. Cela a débouché sur la parution d’un ouvrage intitulé Irrespirable en mars 2019.

Interrogé par Le Parisien peu avant la parution de son livre, Jean-Christophe Brisard indiquait s’être doté d’un capteur disponible dans le commerce. Le but ? Mesurer la qualité de l’air en Île-de-France un jour où l’association Airparif avait annoncé une faible pollution. Cependant, le résultat des mesures effectuées par Jean-Christophe Brisard n’étaient pas aussi optimistes.

Pourquoi parler de scandale ?

Jean-Christophe Brisard rappelle avoir enquêté sur des trafics de drogue et d’arme. Or, lors de son enquête sur la qualité de l’air en France, il avoue avoir fait face à des stratégies de dissimulation et d’intimidation assez similaires. Régulièrement, des villes telles que Paris et Lyon prennent des mesures pour réguler le trafic lors des pics de pollution. Cependant, ces situations prennent seulement en compte les PM 10, des particules assez grosses et irritantes. En réalité, les particules les plus dangereuses sont les PM 5 (particules fines) et PM 2,5 (ultrafines). Selon le journaliste, nous serions constamment en situation de pic de pollution si justement nous considérions ces particules plus fines.

D’autre part, il estime que le ministère de la Transition écologique botte en touche en expliquant que l’on ne sait pas mesurer ces particules. Évidemment, c’est complètement faux et la situation de pays tels que l’Inde et la Chine le prouve. Par ailleurs, au-delà des dispositifs de mesure directe, diverses cartes interactives et applications sont à même de fournir des données sur les particules fines et ultrafines.

La situation pourrait changer

Ainsi, Jean-Christophe Brisard estime que l’état ment à la population. Par ailleurs, le journaliste a également évoqué le cas du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa). Il s’agit d’une association chargée par l’État de l’inventaire annuel des concentrations de polluants. En revanche, l’enquête a révélé que son président est un ancien lobbyiste connu pour avoir plaidé pour l’adoption de seuils de pollution laxistes auprès de la Commission européenne.

Le journaliste estime néanmoins que la pollution de l’air est réversible, mais les autorités doivent être mises sous pression. Des actions citoyennes devraient être menées afin que l’information devienne transparente. Par exemple, les écoles pourraient s’équiper de capteurs afin de prouver les décalages entre l’information livrée à la population et les niveaux de pollution réels.


- Source : Le Parisien

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