La Bolivie ouvre une école militaire « anti-impérialiste » pour contrer la politique étrangère américaine
Le président Evo Morales a déclaré que l’Académie encouragerait « la pensée anticoloniale et anticapitaliste » afin de contredire et s’opposer à l’enseignement des écoles américaines qui ont pour cible les peuples autochtones.
Le président bolivien, Evo Morales, a ouvert une nouvelle Académie militaire «anti-impérialiste» pour contrer la politique américaine et l’influence militaire en Amérique latine.
« Alors que l’empire prône la domination du monde dans ses écoles militaires, cette École nous apprendra à nous libérer de l’oppression impériale », a déclaré mercredi le premier président autochtone du pays, lors d’une cérémonie d’investiture.
« Nous voulons construire une pensée anticoloniale et anticapitaliste à travers cette École qui relie les forces armées aux mouvements sociaux. Elle contrecarrera l’influence de l’École des Amériques (School of the Americas) qui a toujours considéré les autochtones comme des ennemis internes », a-t-il déclaré à une foule où figuraient les ministres de la Défense du Venezuela et du Nicaragua.
Ecole commando anti-impérialiste Juan Jose Torres à Santa Cruz, en Bolivie (Photographie: EPA)
Morales, qui a expulsé l’Ambassadeur des États-Unis et les agents de lutte contre les stupéfiants en 2008, a accusé Washington d’avoir encouragé des « coups d’État au Congrès », tels que la procédure en destitution de la présidente suspendue Dilma Rousseff au Brésil.
Il a également déclaré que les États-Unis promouvaient le terrorisme mondial par le biais d’interventions militaires, citant à titre d’exemple le développement du groupe État Islamique.
L’Académie de Santa Cruz a été inaugurée en 2011 sous le nom « École ALBA » à la suite l’alliance régionale, actuellement affaiblie, qui inclut le Venezuela, le Nicaragua, l’Équateur et Cuba.
L’invitation à cet événement lancée par Morales au ministre iranien de la Défense, Ahmad Vahidi, a provoqué un tollé en Argentine, pays voisin, où les autorités judiciaires ont accusé Vahidi d’avoir joué un rôle dans l’attentat à la bombe contre un centre communautaire juif, en 1994, qui a tué 85 personnes.
L’école ré-inaugurée porte le nom du général Juan Jose Torres, un membre de la gauche, qui a de facto présidé la Bolivie en 1970 et qui a expulsé les Peace Corps pour avoir soi-disant stérilisé des femmes autochtones.
« Deux cents cadets environ apprendront l’histoire, la géopolitique et la stratégie militaire », a déclaré le gouvernement.
L’intellectuel marxiste argentin Atilio Boron donne actuellement un cours d’un semestre, qui est nécessaire à la promotion au grade de capitaine, a déclaré le vice-ministre de la Défense, Reymi Ferreira.
Photo d'illustration: Le président bolivien Evo Morales reçoit l’hommage des militaires lors de l’inauguration de l’école de commandos anti-impérialistes Juan Jose Torres (Photographie: Aizar Raldes/AFP/Getty Images)
- Source : The Guardian (Royaume-Uni)