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Missiles russes à Cuba ? Hypothèses & chuchotements…

Auteur : dedefensa | Editeur : Walt | Jeudi, 01 Nov. 2018 - 21h12

Il est assez logique de considérer les déclarations de Vladimir Chamanov, président du comité de défense de la Douma d’État et ancien commandant des troupes aéroportées, comme un “ballon d’essai” ou plutôt une première salve dans la guerre de communication qui s’est engagée après l’annonce du très probable retrait US du traité FNI. Chamanov a déclaré qu’il était possible que la Russie explore la possibilité d’une présence militaire à Cuba, essentiellement bien sûr avec des missiles à moyenne portée à têtes nucléaires. (Impeccable hypothèse de duplication de la crise des missiles de 1962, – sauf que dans ce cas différentes options sont possibles : une base navale pour des navires armés de missiles, une base aérienne pour des avions, en plus de l’hypothèse assez “lourde” diplomatiquement de batteries de missiles installées sur le sol cubain.)

Chamanov venant des forces armées, on peut évidemment encore plus envisager qu’il ait agi en accord sinon sur la suggestion de la direction russe des affaires de sécurité nationale. RT résume ainsi l’intervention, initialement sur RIA-Novosti : « Les États-Unis envisagent d’abandonner le traité crucial sur les forces nucléaires de portée intermédiaire (FNI) datant de la période de la Guerre froide et la réaction de la Russie pourrait bien être dans l’esprit de cette époque, à savoir la réactivation d’installations militaires à Cuba ». C’est ce que dit Vladimir Chamanov, président du comité de défense de la Douma d’État et ancien commandant des troupes aéroportées.

« Bien entendu, le gouvernement cubain devrait autoriser l’armée russe à revenir, et c’est davantage une question de politique que de défense, a spéculé Chamanov. “L’évaluation de ce scénario est en cours et les propositions [politiques] suivront” », a-t-il déclaré à l’agence de presse russe Interfax, sans donner plus de détails.

« Cette question pourrait être soulevée lors de la visite du nouveau président cubain, Miguel Diaz-Canel, en Russie, début novembre. Diaz-Canel, un nouveau visage du parti communiste cubain, se méfie d’une présence militaire étrangère, mais “la politique est une matière vivante”, a déclaré Chamanov. “Cuba a ses propres intérêts et a été durement touché par les sanctions américaines », a-t-il ajouté.

« Auparavant, [Chamanov] avait exhorté Moscou et Washington à se réconcilier et à revenir à la négociation. “Si nous n’arrêtons pas maintenant et ne parlons pas, nous pourrions créer des conditions similaires à celles qui ont conduit à la crise cubaine”, a-t-il déclaré… »

Bien entendu, tout cela est de l’archi-conditionnel et fait partie des manœuvres de communication. Il n’empêche que les confidences de Chamanov sont une indication très nette que la Russie a bien l’intention de faire planer la possibilité d’une réponse à un éventuel déploiement de missiles US de moyenne portée en Europe par un déplacement de la menace de riposte vers le territoire même des USA, pour dépasser l’habituelle situation de déséquilibre où la Russie est menacée, et pas les USA. La Russie ne veut pas envisager une seule posture purement défensive, avec risques d’une attaque-surprise déstabilisante pour elle seule

Il faut rappeler que le commentateur Andrei Akoulov, d’une façon beaucoup moins “autorisée” que Chamanov puisqu’il s’agit d’un journaliste indépendant, sans fonction officielle, avait évoqué ce rééquilibrage en cas de sortie des USA du FNI et de déploiement de missiles US en Europe, par une menace russe directe contre les USA à partir de pays amis de l’Amérique latine, – mais sans mentionner Cuba. (Strategic-Culture.org, le 22 octobre 2018) :

« La marine et les forces aériennes russes ont maintenant la capacité d’attaquer les États-Unis continentaux avec des missiles à portée intermédiaire en les lançant hors de portée des systèmes de défense aérienne. Cette capacité peut être augmentée. Les navires de guerre russes équipés de missiles de croisière pourraient stationner par rotation dans des pays comme le Venezuela ou le Nicaragua. Les bombardiers d’aviation à longue portée pourraient également utiliser des bases aériennes dans ces pays. La Russie n’a jamais menacé les États-Unis continentaux, mais elle devra maintenant le faire. Après tout, ce n’est pas elle qui a commencé cette course ».


- Source : dedefensa

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