Les Kurdes de Syrie se mobilisent contre les djihadistes
La principale milice kurde en Syrie a appelé mardi à la mobilisation générale contre les groupes djihadistes, à la suite de l’assassinat d’un dirigeant kurde dans le nord-est du pays, où de très violents combats opposent les deux camps depuis deux semaines.
À Homs (centre) où l’armée vient d’enregistrer une importante victoire sur les rebelles, et dans la région d’Alep (nord), des raids de l’armée de l’air ont tué au moins 11 enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui s’appuie sur un large réseau de militants et médecins.
Sur le plan politique, le chef de la Coalition nationale de l’opposition, Ahmed Jarba, a annoncé lors d’une visite au Qatar qu’un gouvernement en exil devrait être formé d’ici la fin août.
« Les Comités de protection du peuple kurde [YPG, branche armée d’une émanation syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie] ont appelé tout ceux qui peuvent porter des armes à se joindre à leurs rangs pour protéger les zones qu’ils contrôlent des attaques de l’État islamique d’Irak et du Levant [EIIL] et du Front al-Nosra », a indiqué cette milice dans un communiqué cité par l’OSDH.
L’armée syrienne s’est retirée, à partir de mi-2012, des zones kurdes et cette communauté, qui représente 15 % de la population, tente désormais de se tailler un territoire autonome dans le nord du pays.
Les djihadistes, « au lieu de s’impliquer dans les batailles ouvertes contre le régime, attaquent des zones que le régime ne contrôle plus et attaquent les Kurdes », a déclaré un membre kurde du Conseil national syrien (opposition), Mohammed Mustafa, joint par l’AFP via Internet.
Cet appel des Kurdes à la mobilisation, sans précédent dans la guerre en Syrie, intervient quelques heures après l’assassinat à Qamichli (nord-est) d’un dirigeant kurde membre du PYD.
Dans la région d’Alep, sept fillettes et trois femmes ont été tuées dans un raid aérien du régime contre une mosquée d’Anadane, a indiqué l’OSDH. Les militants de la Commission générale de la révolution syrienne ont dénoncé « un massacre » commis par l’armée qui « a lancé des barils d’explosifs sur la mosquée de Hamza ben Abdel Mouttaleb au moment où des dizaines de femmes et d’enfants y suivaient des cours de religion ».
Dans le centre du pays, sept membres d’une même famille, dont quatre enfants, qui avaient fui Khaldiyé, un quartier clé de Homs tombé lundi aux mains de l’armée, ont été tués dans un bombardement dans la nuit sur un village voisin.
Près de Damas, Majed al-Tenawy, chef du conseil local de Zabadani, oeuvrant à une réconciliation entre loyalistes et rebelles a été assassiné par des hommes non identifiés, selon l’OSDH.
Les combats faisaient rage entre-temps dans la périphérie est de la capitale près de la place stratégique Abbasiyine, selon l’ONG.
- Source : Le devoir