Que fait le Bilderberg ?
Encore inconnu il y a quelques années (mis à part un petit nombre d'initiés) le Groupe des Bilderbergs est de plus en plus cité dans les médias. Il est curieux de constater que la plupart (pour ne pas dire toutes) les personnes interrogées répondent que les réunions du Bilderberg auxquelles elles ont été "invitées" (probablement à l'insu de leur plein gré) parlent de "reunions informelles", de "rencontres improbables", bref d'un genre de garden party un peu mondaine qui ne saurait ni tirer à conséquences, ni engager d'une façon quelconque ceux qui y participent.
Que pouvons-nous savoir de ce "Groupe" ?
Il a été fondé en 1954 aux Pays-Bas et porte le nom de l'hotel ou ses "membres fondateurs étaient réunis lors de ce qu'on peut appeler une "assemblée constituante"
Deux noms ont émergés ; celui de David Rockefeller et celui du Prince Bernard (époux de la Reine des Pays-Bas) Ce dernier était l'époux de la Reine Juliana. D'origine allemande, il fut l'objet de suspicions apparemment justifiées sur son appartenance entre 1932 et 1936 au NDSAP (Parti nazi) et fut l'objet d'un scandale financier qui entraîna l'abdication de la Reine Juliana.
En général, lorsqu'on créée une association, quelle que soit sa forme, celle-ci posséde des statuts (sorte d'acte de naissance) qui définissent un "objet social". Souvent, le nom du groupe ainsi créé est révélateur de cet objet social. On peut se douter que l'Amicale Bouliste de Pont à Mousson, si elle existe, va réunir des joueurs de boules, ou pour le moins des gens qui s'intéressent à cette activité fort estimable par ailleurs. Dans le cas du Bilderberg, rien ! Mais alors, rien de chez Rien. Ils se réunissent aux quatre coins de la planète comme çà, histoire de faire parler les curieux. On remarque quand même que les heureux participants de la sauterie annuelle ne sont pas des quidams comme vous ou surtout, comme moi.
Alors bien sûr, tout cela fait jaser, d'autant que pratiquement rien ne filtre '(du moins d'une manière officielle) de leurs soi-disant conversations à baton rompu. Pas une note, pas un compte-rendu, pas un rapport d'activité quelconque n'est communiqué ou publié à l'issue de ces "sauteries".
Alors de deux choses l'une :
Soit il ne se passe rien et on réserve plusieurs années à l'avance un hotel (rien à voir avec un Ibis ou un Formule 1 -qui sont tout à fait respectables, mais pas dans la même gamme-) ou on se retrouve entre soi pour prendre des nouvelles les uns des autres comme dans les grandes réunions de famille, histoire de voir qu'on ne se perd pas de vue. Mais, dans ce cas, pourquoi inviter des gens qui ne font pas partie de la famille ?
Soit il se passe des choses que la populace ne doit pas savoir , probablement parce qu'elle les interprêterait mal et se méprendrait sur les objectifs ou les stratégies mises en oeuvre. On peut donc en déduire que, si tel est le cas, cette attitude, constante depuis 1954, est dictée par la nécessité de nous dissimuler les buts réels de cette organisation. On sait cependant, au détour des déclarations, qu'il s'agit de mettre en place une gouvernance mondiale. Pourquoi un tel halo de mystère pour cela, qui n'a rien de particulièrement choquant ? Après tout, la période de la fin de la guerre a vu naître un certain nombre d'organismes destinés à faciliter les échanges et les partenariat au niveau mondial. L'OACI, créée à l'issue de la Conférence de Chicago en 1944, ou bien l'ONU, participent de cette démarche et leur fonctionnement n'a rien d'occulte ni de secret.
Que peut-il bien se passer dans ce conclave ? Que peuvent bien faire ensemble les magnats de la finance, les dirigeants des grands médias et les hommes politiques qu'ils invitent ? Si on émet l'hypothèse que la haute finance possède une part importante (pour ne pas dire la quasi-totalité) des médias d'opinion, on peut imaginer que cette réunion annuelle est l'occasion de faire passer une sorte de grand oral aux femmes ou hommes politiques qui vont se présenter aux suffrages (directs ou indirects) de leurs concitoyens. Celà peut même se passer en plusieurs temps : tout d'abord, on se sert de programmes existants, du style "international visitors" ou autres pour faire un premier tri dans les "elites réputées bien pensantes" des pays concernées. Ensuite, on examine les "clients potentiels" d'un peu plus près et on les recrute via des organisations genre fondations. La Fondation Franco-Américaine est un exemple type. De là, on va en promouvoir certains, les plus prometteurs, au rang de "young leaders", ce qui constitue une sorte d'antichambre ou de réservoir pour les futurs leaders politiques.Un tel scénario de déroule dans la plupart des pays. En fonction du calendrier électoral propre à chaque pays, on adoubera tel ou tel candidat et ce n'est pas le fait du hasard si on retrouve un grand nombre de membres du Bilderberg ( ou de la Trilatérale) dans les instances "supranationales". Pour ces dernières, l'élection (ou la nomination) sera favorisée par un lobbyng efficace.
Mais pour le cas général,ce dernier stade se déroulera durant la réunion qui précède l'élection, mais parfois bien avant. Il faut bien comprendre que ce n'est pas l'individu, en fonction de ses qualités ou de sa personnalité, et encore moins de son credo idéologique, qui est ainsi mis sur orbite. Les critères sont différents. Il s'agit de sélectionner quelqu'un qui fera la politique, essentiellement économique, qui lui sera indiquée. Quelquefois, ce seront deux, voire trois personnes d'opinion différente qui seront retenues. Vous avez compris que l'essentiel est ailleurs. Il faut qu'elles soient en situation éligible (Adieu DSK) et susceptibles d'être élues au terme d'une campagne ou elles seront médiatisées jour et nuit jusqu'au jour de l'élection. Les sondages font naturellement partie des médias utilisés. Le reste, c'est à dire les promesses de campagne, les prises de positions, tout celà importe peu. Il faut donner l'illusion que les deux adversaires s'affrontent, un peu comme dans un match de catch dont les résultats sont connus à l'avance...
Vous me direz, tout ceci n'est que fantasme et imagination. Encore et toujours la vieille théorie du complot. Sauf que certains faits sont troublants. Tout d'abord les déclarations de David Rockefeller, durant la réunion de la Commission Trilatérale à Bonn en 1991 :
"Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, Time Magazine et d'autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer nos plans pour le monde si nous avions été assujettis à l'exposition publique durant toutes ces années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et préparé à entrer dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l'autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés."
Voila qui est sans ambiguité. (Rappelons que la Commission Trilatérale est une "filiale à 100% du Bilderberg) Ainsi donc, la stratégie du Bilderberg consiste bien à mettre en place un gouvernement mondial (nous nous en doutions un peu). Mais, comme disent les juristes, " in cauda venenum" (le venin est dans la queue). Ainsi , les souverainetés nationales (lorsqu'elles sont exercées par les peuples, cela s'appelle ausi des "démocraties") constituent un obstacle majeur à l'établissement de ce pouvoir mondial.
Il faut donc contourner cette difficulté en donnant aux peuples l'illusion de la démocratie (on continue à elire des hommes ou des femmes comme avant, mais on oriente les votes gràce aà la manipulation des foules. C'est le rôle des médias. Vous me répliquerez que c'est le rôle des médias dits "d'opinion". Certes, mais lorsque ces médias sont contrôlés par les grands groupes financiers et notamment les banques, quelles sont les opinions exprimées ? Le système apparaît comme très simple : les banques contrôlent financièrement les médias qui sont chargés d'assurer la popularité des futurs candidats, et on s'assure de la "docilité" de ceux-ci lors des réunions.
Voila donc près de soixante ans que le Bilderberg organise dans les démocraties occidentales (ou ce qu'il en reste) un travail patient de prédésignation des candidats aux élections importantes (nationales ou communautaires). C'est beaucoup plus simple pour une écurie de gagner la course quand tous les chevaux lui appartiennent. Celà devient presqu'un jeu de chercher, parmi les presonnalités invitées aux réunions du Bilderberg, celles qui vont être littéralement "surmédiatisées" dans les mois ou années qui suivent, car il est nécessaire d'avoir une certaine anticipation pour fabriquer un candidat ou une candidate.
- Source : Cliquet via Agoravox