Le CSA veut mettre fin à l’égalité du temps de parole lors des élections
Le président du CSA, Olivier Schrameck, a évoqué sur France Inter, jeudi 25 juillet, une modification de la règle du temps parole pendant l’élection présidentielle...
"Je suis prêt à m’engager et le plus fortement possible pour que partout et pour toutes les campagnes, l’équité se substitue à une stricte égalité", a-t-il expliqué.
L’idée n’est pas nouvelle. Comme le rappelle d’Olivier Schrameck, son prédécesseur, Michel Boyon avait déjà envisagé de réformer cette règle. Une option encouragée aussi par laCommission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique conduite par Lionel Jospin.
Dans son rapport, la commission considère "qu’il y a seulement lieu d’aménager le dispositif actuel" en privilégiant l’équité à l’égalité pendant la période dite "intermédiaire", entre la publication de la liste des candidats par le Conseil Constitutionnel et le début de la campagne officielle.
"L’équité, c’est précisément la régulation dans le domaine politique, c’est-à-dire que l’on surveille la façon dont les différentes sensibilités, laforce plus ou moins grande des campagnes, les alliances réelles et potentielles sont prises en compte dans la présentation des revendications politiques. Il ne s’agit pas de trancher le temps en parts égales, il s’agit d’apprécier la pesanteur et la portée de la vie politique", a développé le nouveau président du CSA.
Florian Philippot, vice-président du Front National, a estimé vendredi que changer les règles du temps de parole durant la campagne présidentielle serait «une grave menace» pour la démocratie.
Ce changement constituerait «une menace grave pour la pluralité des opinions et le bon fonctionnement de notre démocratie», a-t-il expliqué dans un communiqué.
«M. Schrameck tend (…) à encourager les médias à verrouiller le temps de parole aux deux grands partis du système et leurs satellites. L’overdose UMPS quotidienne le reste de l’année serait ainsi maintenue voire renforcée lors de la campagne présidentielle. Cette perspective est tout à la fois intolérable et insupportable», a souligné le vice président du FN.
Selon lui, «seule l’égalité offre aux candidats l’assurance d’une compétition loyale», ajoutantque son parti était «favorable à l’extension de l’égalité stricte à une plus longue période (deux mois minimum), ainsi qu’à tous les scrutins référendaires entre les partisans du "oui" et du "non".»
Florian Philippot a indiqué que le FN lancerait dès vendredi une pétition pour «interpeller nos compatriotes sur ce sujet grave».
- Source : Le nouvel Obs