Vague de protestations en Bulgarie
Cela fait près de 6 mois que la Bulgarie est secouée par une succession de scandales politiques. En févier, les Bulgares ont obtenu la démission du premier ministre Boïko Borissov et la dissolution du cabinet. Ces événements ont fait suite à une envolée des prix d’hydrocarbures. Il convient de noter que peu avant ce conflit social, la Bulgarie avait renoncé à deux projets énergétiques d’envergure avec la Russie qui pourraient renflouer le budget et rendre accessibles les prix des carburants.
Le gouvernement bulgare qui évolue dans le sillage des stratèges occidentaux a plongé le pays dans une longue crise politique et économique. Le nouveau gouvernement a été incapable de trancher ce problème. La population a la ferme conviction que le pouvoir est entièrement corrompu et n’est pas à même de lutter contre la pauvreté.
La vague des protestations s’étend à de nouvelles villes et des centaines de milliers de personnes participent aux manifestations en scandant « mafia » à l’intention des nantis du pouvoir et en réclamant « le démantèlement de l’État fondé sur le modèle ploutocratique ». La nomination du magnat de la presse Delian Peevski au poste de directeur du Service national de sécurité a fait déborder le vase. Peevski se déclare prêt à donner sa démission mais cette décision n’est plus en mesure de calmer les esprits. Il s’agit ni plus ni moins de changer tout le système des rapports entre le pouvoir et la société et de restructurer le système étatique dans son ensemble. Il convient de noter que les protestataires se dressent contre le changement violent de gouvernement. Les patrouilles populaires coupent court à toute tentative de provocation. En même temps, le siège du parlement n’a pas l’air d’une action purement pacifique. Le publiciste bulgare Angel Vagenstein expose sa vision de sortie de la crise :
« Il faut respecter les résultats du scrutin afin que la situation puisse se normaliser. C’est le point clé de tout régime qui se veut démocratique. Les législatives se sont déroulées dans une ambiance démocratique et la Cour Constitutionnelle a rejeté les provocations de certains politiciens qui appelaient à dissoudre le parlement au motif que les résultats du scrutin auraient été trafiqués. La pression est maintenue par ceux qui se sont récemment retrouvés en marge du pouvoir. »
La version de la tentative de revanche de l’ancienne équipe est indirectement confirmée par la déclaration de l’ex-premier ministre et leader du parti GERB Boïko Borissov sur la nécessité de limoger immédiatement le cabinet de Plamen Orecharski. Tout porte à croire que Borissov compte occuper à nouveau le poste de premier ministre, bien qu’il ait récemment déclaré qu’il ne bénéficiait pas d’un soutien suffisant de la part des citoyens. Mais si cette initiative est divulguée, il est peu probable qu’elle soit soutenue par la majorité de population. En effet, les gens continuent à payer de leur poche pour les erreurs commises par l’ancien gouvernement et cette poche n’est pas sans fond.