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Depuis 7 000 ans, le climat ne cesse de se refroidir

Auteur : Hommelibre | Editeur : Walt | Mardi, 14 Nov. 2017 - 21h44

Le réchauffement actuel n’est qu’un sous-cycle dans la tendance générale à long terme de l’holocène. Il est peu significatif quand on le compare aux dix derniers millénaires. Et il est bienvenu. Car nous sortons d’une des périodes les plus froides depuis la dernière glaciation. 

Politisation

Comment le sait-on ? Par la reconstruction du climat du passé au moyen, entre autres, des carottes de glace du Groenland du forage GISP2. L’image 1 (cliquer pour agrandir) montre cette reconstruction ; la courbe verte est la tendance lissée de manière très globale sur cette post-glaciaire appelée l’holocène.

L’image 2 présente un lissage plus nuancé, selon les périodes. On voit la même tendance globale vers un refroidissement. Toutes les reconstructions du climat de l’holocène indiquent la même tendance.

On constate des variations abruptes sur à peine quelques siècles. Peut-être en vivons-nous une actuellement. Trois repères historiques marquent les périodes chaudes : la civilisation minoenne, l’époque romaine et l’optimum climatique médiéval.

La plupart des graphiques utilisés pour démontrer le réchauffement actuel le présentent comme unique et extrême. Ils prennent comme date de départ le XIXe siècle, éventuellement le XVe, ou l’an 1000. Souvent même on ne montre qu’un siècle d’évolution des températures. Cela produit un effet grossissant. C’est ce qu’on nomme l’effet loupe : on ne regarde qu’une section courte et on la prend pour représentative de l’histoire du climat.

Cet effet loupe fait émerger (ou justifie) l’alarmisme, qui lui-même sert la politisation du sujet. Une fois le sujet politisé, il est très difficile de revenir à un débat ouvert. Les enjeux biaisent l’analyse.

Al Gore

Aujourd’hui il faudrait vouloir « sauver la planète » pour être bien vu de ses pairs. Quelle prétention exorbitante et peu raisonnable ! Et si l’on garde l’esprit critique envers les théories et prédictions scientifiques, on se fait au mieux traiter de négationniste. Peu importe.

Bien sûr des faits sont là : le retrait des glaciers, la fonte de la banquise, la montée de certaines espèces vers le nord en Europe. Malheureusement les tenants du réchauffement anthropique comme Jean Jouzel ou Al Gore ont des intérêts économiques personnels dans cet alarmisme. Ils ont fermé le débat.

À ce sujet la présentation récente du deuxième film d’Al Gore (vidéo en fin de billet) est à mon avis malhonnête. Les extraits sont destinés à caricaturer la situation. L’évocation de l’ouragan Sandy ne démontre rien d’autre qu’un ouragan puissant passant près de New York. Exceptionnel par sa rareté mais pas significatif d’une évolution globale. Pas plus que les ouragans Harvey ou Irma, que j’ai traités et documentés ailleurs.

Le texte, le ton, la dramatisation musicale, sont des méthodes de propagande que les nazis n’auraient pas renié (je pèse ma comparaison). En réalité ce nouveau film, qui n’a pas amené les foules au cinéma, est d’évidence à classer dans les films politiques à usage interne des États-Unis dans la guerre des démocrates contre Donald Trump.

Pour moi comme pour beaucoup d’autres le débat sur le réchauffement n’est pas clos. Benoît Rittaud, mathématicien et scientifique de pointe, l’un des premiers à dénoncer la supercherie de la montée en crosse de hockey des températures établie par Michael Mann et reprise (puis abandonnée) par le GIEC, n’y souscrit pas.

Banquise 2017

Dans son livre Le mythe climatique Benoît Rittaud rappelle que « La courbe en crosse de hockey due à Michael Mann ne résiste pas à l’examen. C’est elle pourtant qui avait donné une justification à l’alarmisme climatique puisqu’elle dessinait un réchauffement brutal de la planète tout au long du XXe siècle et minimisait l’optimum médiéval et le petit âge glaciaire ».

D’autre part la contribution anthropique au réchauffement actuel (d’ailleurs stable depuis bientôt vingt ans sauf suite au dernier El Niño), l’effet de cycle, la date de référence du début du réchauffement, les aspects positifs jamais abordés, les risques éventuels d’une action volontariste pour modifier le climat, font partie des points qui sont toujours ouverts.

Bien. Les températures augmentent. En particulier les températures automnales et hivernales, qui font monter les moyennes annuelles. En Suisse, en plaine, les automnes sont plus chauds qu’il y a trente ans. Est-ce dû en partie à la diminution constatée des jours de brouillard (image 3 Météosuisse), brouillard qui gardait le froid au sol quand les sommets environnants étaient plus chauds ? Et quelle part prend la diminution constatée du stratus hivernal dans la douceur relative des hivers ?

Cela n’explique cependant pas le recul actuel des glaciers ni la diminution de la banquise arctique. Elle a atteint, l’hiver dernier, sa plus basse extension hivernale. Un effet probable du très fort El Niño de 2016, qui a donné un coup de chaud à toute la planète et qui cette fois n’a pas été suivi par une Niña refroidissante.

Adaptation

Autre diminution historique de sa surface en 2012 : un ouragan polaire exceptionnel, comme il en arrive épisodiquement, avait été déterminant dans la fonte exceptionnelle de l’été. En 2017 on constate toutefois que la banquise s’est en partie reconstituée au printemps. Actuellement et depuis l’été elle est dans la zone moyenne de baisse (image 4, trait rouge).

On observe aussi des cycles dans le réchauffement. Ils semblent en partie superposés à l’ONA (NAO en anglais), ou Oscillation Nord-Atlantique (images 5 et 6, XXe siècle). Cette ONA est considérée comme le pendant atlantique de El Niño, en moins ample dans ses effets. Elle conditionne le type d’hivers (froids ou doux, secs ou humides) en Europe et en partie en Amérique du nord. Pour les cycles depuis le petit âge glaciaire, voir cette page internet.

Ces jours la COP 23 se déroule à Berlin. On doit y préciser le concret des accords de Paris de 2015 (COP 21). De l’avis de plusieurs analystes ces engagements de 2015 ne pourront pas être tenus. La décision de Trump de retirer les USA de l’accord n’y est pour rien. Aujourd’hui les esprits raisonnables misent non plus sur la réduction des températures de 1,5° ou 2°, mais sur l’adaptation au réchauffement. Ce que je répète depuis des années. De Science & Avenir :

« Même si les pertes et dommages représentent un sujet central cette année, l’adaptation sera sur la table et dans l’esprit de tous les pays alors que depuis 1992 il était le parent pauvre des débats. La limitation du réchauffement à 2°c sera un objectif extraordinairement difficile à atteindre. On doit donc chercher un objectif d’adaptation commun ».

Oasis

La limitation du CO2 reste cependant en ligne de mire même si la production humaine de ce gaz ne représente qu’une infime partie de la totalité des émission. D’ailleurs, saviez-vous que la respiration des sept milliards d’humains, qui exhalent du CO2 à chaque expir, compte pour 8,5% des émissions humaines totales ? C’est loin d’être négligeable. Et d’ailleurs le CO2 est indispensable à la vie sur Terre. C’est un ami bien plus qu’un polluant (voir aussi ce document de l’Uni Lausanne).

France-Info a cependant continué dans l’alarmisme, l’information univoque et la sur-dramatisation. Quelques rapides commentaires sur cet article « hollywoodien » (catastrophiste).

1. Baisser les émissions de CO2.

Oui, c’est bien pour l’air des villes entre autres, mais l’adaptation est aujourd’hui un objectif majeur. La reforestation par exemple contribuera en bonne partie à absorber le gaz, de même que le plancton dont la quantité augmente avec le réchauffement des océans (rétroaction négative). Mais baisser le CO2 ne suffira pas. Et puis, ne jouons pas trop aux démiurges qui pensent pouvoir changer la grosse et complexe machine climatique sans risques pour les générations futures.

3. Canicules extrêmes devenues réalité.

Cela reste limité. Les archives météos montrent d’ailleurs que ce n’est pas nouveau : d’incroyables canicules ont eu lieu dans le passé. Il faudra s’y adapter, quelque soit la cause prévalente du réchauffement. Chercheurs et innovateurs n’ont pas attendu pour s’y atteler, entre autres dans l’architecture, l’aménagement urbain et l’agriculture (nouvelles espèces végétales adaptées, nouveaux modes de production inspirés de la culture maraîchère dans les oasis).

Alarmisme

4. Réchauffement de l’Antarctique.

Depuis des années la masse de glace antarctique augmente. Ce qui explique peut-être en partie le vêlage récent d’une grande masse de glace.

5. La montée des eaux s’accélère.

Lentement, très lentement, semble-t-il. Le réchauffement réel depuis 20 ans se situe dans la fourchette la plus basse des modélisations du GIEC. New York ne devrait pas être submergée en 2100. Au besoin on construira des digues géantes, comme l’ont fait les Pays-Bas depuis longtemps, ou on déplacera les villes. Là encore, adaptation.

6. Les coraux du monde entier meurent.

Faux. On constate des adaptations de certaines familles de coraux depuis plusieurs années, par exemple en Nouvelle-Calédonie et en Mer Rouge.

7. Catastrophes de plus en plus destructrices.

Ce n’est pas démontré. Les ouragans de cet été ne prouvent rien, comme je l’ai documenté dans plusieurs billets. Quant aux famines, elles ont toujours existé. Les moyens et méthodes de production modernes, ainsi que la solidarité internationale, peuvent d’ailleurs améliorer ce point.

Beaucoup reste donc en discussion, dont en particulier : l’alarmisme lui-même. Agir dans l’urgence comporte des dangers. Il est donc urgent de réfléchir davantage et de débattre encore.

Puissent les délégués de la COP 23 faire ce même constat, ou avoir cette même intuition.


- Source : Agoravox

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