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Lundi, 23 Déc. 2024

Le renversement de Morsi porte un coup à la coalition anti-Assad

Auteur : Agence de Presse Russe | Editeur : Stanislas | Vendredi, 05 Juill. 2013 - 21h08

L'Egypte était jusqu’à maintenant l’un des pays musulmans les plus actifs pour faire chuter le régime du président syrien Bachar al-Assad. Pendant les manifestations massives du Caire les activistes des Frères musulmans, ancien parti au pouvoir, ont même appelé à lancer un djihad contre le gouvernement alaouite de Damas. Au final le Proche-Orient n'a pas assisté au renversement du régime d'al-Assad, mais à celui de Mohammed Morsi, ce qui pourrait rayer l'Egypte de la liste des ennemis principaux de la Syrie - en tout cas pour un certain temps. Les autorités syriennes, de leur côté, semblent satisfaites par les évènements, écrit vendredi le quotidien Izvestia.   

"C’est la chute du prétendu islam politique. Tel est le sort de tous qui tentent de se servir de la religion à des fins politiques ou lucratives", a annoncé Bachar al-Assad non sans sarcasme.

La coalition anti-Assad dans le monde musulman est en effet profondément affaiblie par ce retournement. C'est que l'Egypte, malgré ses récents problèmes financiers, est toujours restée centrale pour l’islam et son comportement a été décisif pour ses voisins arabes sur de nombreuses questions.

"La coalition anti-Assad est en crise. Le printemps arabe a touché non seulement l'Egypte mais aussi beaucoup d'autres pays qui s'occupent actuellement de leurs problèmes intérieurs comme la Turquie", estime Sergueï Seregitchev de l'Institut du Proche Orient. 

Selon lui, les services secrets égyptiens comprennent parfaitement la situation au Proche-Orient et continuent à surveiller les évènements en Syrie.

"Compte tenu de l'instabilité égyptienne, ils n'ont aucune envie de laisser entrer en Egypte un flot d'armes et de combattants islamistes en provenance de Syrie", indique Sergueï Seregitchev.

D'autre part, il ne faut pas attendre que l'affaiblissement du bloc anti-Assad pousse immédiatement les anciens ennemis du président syrien à négocier avec lui et à le soutenir dans sa guerre contre l'opposition.

"Il est peu probable que  l'Egypte change d'approche et coopère avec al-Assad. L'Egypte étant un Etat sunnite, son orientation vers le bloc sunnite (la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar) va certainement perdurer", analyse Alexeï Pouchkov, chef de la commission des Affaires étrangères de la Douma (chambre basse du parlement russe).

Quoi qu'il en soit, la neutralisation temporaire d'un des pays de la coalition anti-Assad pourrait faciliter la situation de Damas. Ces dernières temps l'avantage est manifestement du côté des troupes gouvernementales, qui ont bloqué les combattants de l'Armée syrienne libre dans la ville de Homs et lancé une offensive sur tout le territoire du pays. 

Dans le contexte actuel beaucoup de choses dépendent donc des monarchies du Golfe.

"L'Arabie saoudite et le Qatar constituent le noyau de cette coalition. Ils poursuivront les livraisons d'armes et de mercenaires à l'opposition syrienne", affirme Sergueï Demidenko de l'Institut d’évaluations et d'analyses stratégiques.  

Mais même ces pays riches auront désormais plus de peine pour soutenir les opposants au régime d'al-Assad. S’ils étaient jusqu’à maintenant en mesure de se couvrir avec le drapeau de la coalition, désormais tout le monde se rendra compte de leurs intérêts propres - épauler les sunnites et élargir leur influence sur le territoire syrien.

L'opposition ressent donc le besoin de bouger de crainte que les pays voisins, préoccupés par leurs propres problèmes, ne soient pas en mesure de l'aider. Le 4 juillet les opposants ont organisé une nouvelle réunion à Istanbul visant à nommer un leader. Ils espèrent démontrer ainsi leur cohésion et obtenir des armes occidentales.  


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