Douze morts dans des heurts entre armée et sunnites au Liban
Dix soldats et deux activistes sunnites sont morts dimanche à Saïda, au sud de Beyrouth. Ils ont perdu la vie dans des affrontements entre l'armée et les partisans d'un imam sunnite radical hostile à l'intervention militaire du Hezbollah chiite en Syrie.
Les heurts, qui ont fait également une cinquantaine de blessés, ont éclaté après l'arrestation d'un adepte du cheikh Ahmed al Assir, selon des sources locales. Les partisans du cheikh ont ensuite affronté des membres du Hezbollah à l'arme automatique et au lance-roquettes. D'autres ont attaqué les forces de sécurité en représailles et appelé tous les partisans d'Assir à descendre dans les rues du pays.
"L'armée s'efforce depuis des mois de tenir le Liban à distance des problèmes de la Syrie et elle a refusé, comme on lui demandait à plusieurs reprises, de réprimer le groupe de cheikh Ahmed al Assir", a déclaré le commandement militaire dans un communiqué.
"Mais ce qui s'est produit aujourd'hui dépasse tout ce à quoi on pouvait s'attendre. L'armée a été attaquée de sang-froid dans une tentative d'allumer la mèche à Saïda, comme en 1975", a-t-elle ajouté. Une allusion à l'année de déclenchement de quinze années de guerre civile au Liban.
Appel à la mobilisation
Dans une vidéo diffusée sur le site YouTube, le cheikh Assir a lancé un appel à la mobilisation de son camp: "Nous exhortons tous nos partisans, où qu'ils soient, à venir protéger notre religion, nos femmes et notre honneur."
Des affrontements entre les deux groupes avaient déjà fait un mort mardi à Saïda, ville côtière majoritairement sunnite. Les violences liées au conflit syrien, qui oppose le clan alaouite d'Assad soutenu par le Hezbollah à des rebelles principalement sunnites, étaient jusqu'ici centrées sur Tripoli, la deuxième ville du Liban.
- Source : Romandie