Cancer du sein : mort due au traitement de la médecine officielle
L'Agence du médicament a reçu mardi 28 mars le rapport de pharmacovigilance sur le docetaxel. Malgré les nombreux décès engendrés par le médicament, l'Agence n'a pris aucune décision.
La réunion était attendue. L'Agence du médicament devait -enfin- présenter les résultats d'une enquête de pharmacovigilance lancée en septembre à la suite de décès de femmes soignées pour des cancers du sein avec du docetaxel. Il aura donc fallu six mois pour obtenir des résultats. Les investigations avaient été confiées au service de Jean-Louis Montastruc, du centre de pharmacovigilance de Toulouse. Le lundi 6 mars, l'ANSM avait convié des praticiens de Gustave Roussy et de l'Institut Curie pour leur faire part des premiers éléments de l'enquête. Les résultats complémentaires présentés ce mardi sont accablants : 27 morts (17 d'entérocolite, une atteinte inflammatoire du tube digestif et 10 de choc septique) sont à déplorer à cause des effets indésirables du docetaxel sur toute la période de commercialisation, soit de 1996 à 2016.
Le docetaxel est un traitement dit adjuvant prescrit pour écarter tout risque de récidive dans les cancers du sein, mais également ORL, de la prostate ou du poumon. L'affaire avait éclaté quand Le Figaro avait publié, le 15 février, un article faisant état de la mort de sept patientes atteintes d'un cancer du sein en 2016 en France. Elles suivaient toutes ce traitement pour écarter des risques de récidive. Les médecins qui les avaient suivies nous avaient assuré qu'elles n'étaient pas particulièrement « fragiles ».
Des dossiers imprécis
Ce mardi, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a donc présenté les résultats du centre toulousain. Il en ressort que depuis 2010, et alors que l'usage du docetaxel est en baisse, on observe une hausse importante des effets indésirables graves. Un pharmacovigilant déplore « la mauvaise qualité des données fournies ». Le générique avait un temps été mis en cause, mais tous les centres vont devoir faire une réévaluation cas par cas, certains dossiers ayant été codés avec le seul principe actif sans préciser si les patientes avaient reçu le médicament princeps ou générique. À ce jour, l'ANSM n'est donc pas en mesure de dire si les effets indésirables graves observés sont le fait du générique en lui-même ou d'autres éléments. Malgré ces inconnues, le comité technique de pharmacovigilance réuni ce mardi n'a pris aucune décision. Tout juste a-t-il acté l'émergence d'un « signal » depuis 2010 sur ces données. Fallait-il attendre six mois pour un tel résultat ?
Le doute ne profite pas aux patients
Le 15 février, l'ANSM avait adressé un courrier aux professionnels de santé. Elle leur signifiait que plusieurs décès étaient intervenus sous docetaxel. Mais elle se gardait bien de faire des recommandations. Continuer de traiter les patients avec ce traitement relevait donc du choix de chaque centre de lutte contre le cancer, de chaque hôpital. Puis, le 18 février, l'ANSM a enfin recommandé d'arrêter de prescrire le docetaxel.
L'affaire du docetaxel est emblématique : elle révèle les failles de notre système de santé publique. Finalement, le problème est toujours le même : le doute ne profite pas aux patients. Et comme pour le Mediator, les autorités sanitaires vont très certainement rejeter la faute sur ceux qui ont fait remonter l'alerte. Pourquoi, à chaque fois, le directeur de l'agence se défausse-t-il et ne prend-il aucune décision?
- Source : Le Figaro