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Le Pr Gervais conteste les "vérités" du réchauffement climatique

Auteur : Imène AMOKRANE | Editeur : Walt | Mardi, 17 Janv. 2017 - 14h03

François Gervais, professeur émérite de l'université François Rabelais, de Tours (France), où il enseigne la physique et la science des matériaux, remet en question dans cet entretien accordé à "Liberté", les différentes "théories" sur le réchauffement climatique. Il est l'auteur de « L'Innocence du carbone: L'effet de serre remis en question », un livre publié en 2013 dans lequel il dénonce les rapports officiels qui « nourrissent l'alarmisme ». 

Liberté : Existe-t-il un lien entre le réchauffement climatique et les émissions de CO2 ? 

François Gervais : Ma réponse est fondée sur deux articles,(1),(2) développés dans deux livres,(3),(4) s'ajoutant à près de 2000 autres articles,(5) qualifiés de « sceptiques » mais néanmoins publiés, non sans mérite, dans des revues internationales à comité de lecture, montrant tout l'amplitude de la controverse scientifique. Ignorant ces travaux lors des COP successives, l'ONU et les délégations des États focalisaient sur un prétendu réchauffement climatique en réalité en panne sèche depuis une vingtaine d'années(Fig. 1) ? La sensibilité climatique est définie comme l'échauffement de la Terre en cas de doublement de la concentration de CO2 dans l'air. Selon le rapport AR5 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dont j'ai été "expert reviewer", l'incertitude reste de 4,5°C/1,5°C = 300 %. Que signifie la polarisation sur un seuil factice de 2°C lorsque l'incertitude lui est supérieure de pas moins de 4,5° - 1,5° = 3°C ? Comment le GIEC a-t-il pu se déclarer sûr à 95 % ? Ne convient-il pas lui rappeler qu'en Sciences, les incertitudes s'ajoutent ? 

Fig.1 - Évolution de la température moyenne de la Terre selon le Hadley Center complétée par les mesures satellitaires de l’Université d’Alabama à Huntsville (UAH). Un cycle de 60 ans ajouté à une droite de pente 0,006°C par an reproduit l’évolution mieux que les modèles de climat repris par le GIEC. Les émissions de CO2 ne se corrèlent évidemment pas à l’oscillation observée pas plus qu’elles n’expliquent la droite qui s’y ajoute, vu la rupture de pente à partir de 1945.

Une telle quasi-certitude déclarée dans le « résumé pour (par ?) les décideurs » est parfaitement contradictoire avec la quasi-absence de réchauffement et l'échec des modèles reconnue par le GIEC lui-même dans le résumé technique du rapport (Fig. 2).

Fig. 2 – Figure 1(a) de l’encadré RT.3 du rapport AR5 du GIEC montrant que les modèles de climat CMIP5 ont prévu des températures 2 à 10 fois supérieures aux températures observées (HadCRUT4). L’absence d’accord entre climat réel et modèles de climat virtuel saute aux yeux dans une période correspondant à pas moins de ~ 1/3 des émissions de CO2 depuis le début de l’ère industrielle.

Depuis 1998, les émissions de CO2 ont représenté ~ 1/3 du total des émissions depuis le début de l'ère industrielle, sans échauffement significatif. La Figure 2 récuse la validité des modèles de climat virtuel CMIP5 qui nourrissent l'alarmisme puisque, non contents de se récuser les uns les autres quant à l'amplitude du réchauffement, tous prévoient un réchauffement 2 à 10 fois supérieur au climat réel. Si les dernières années ont effectivement été un tantinet plus chaudes, en particulier lors de la fluctuation El Niño intense mais ponctuelle de 2016, en moyenne le réchauffement semble commuter en tendance au refroidissement depuis le début de ce siècle. Et ce n'est pas la décroissance de l'amplitude des cycles de taches solaires qui va arranger les choses. Les phases montantes de 1910 à 1940 puis de 1970 à 2000 du cycle de 60 ans sont toutes deux d'une même amplitude de 0,6°C alors que durant la première, les émissions de CO2 étaient 6 fois inférieures à celles durant la seconde. On ne dispose donc d'aucun élément factuel pour incriminer ce gaz trace. La phase descendante observée de 1940 à 1970 dédouane plus encore le CO2 puisque la température baissait pendant que les émissions étaient déjà en pleine accélération. 

Ce qui est improprement appelé effet de serre du CO2 est proche de la saturation de sorte qu'il subsiste un lien résiduel entre émissions et température mais son impact est beaucoup plus faible que ne le prophétisent les modèles du GIEC comme le montre leur propre Figure 2. Comme je l'ai détaillé dans mes conférences de ces trois derniers mois, la fraction de réchauffement dû à l'augmentation de la concentration de CO2 dans l'air au rythme actuel de 0,0002 % par an (ou 2 ppm par an) ne devrait pas excéder 0,2°C d'ici 2100, le reste relevant de la variabilité naturelle, dominante (Fig. 1). 

À quoi servent tous les fonds qui sont consacrés à la prévention du réchauffement climatique ?

La Banque Mondiale, grande spécialiste du climat comme chacun sait, a estimé le coût de la lutte contre le réchauffement climatique d'ici 2030 à 89 000 milliards de dollars. Autrement dit elle préconise de multiplier la dette souveraine mondiale par 2,5 ! Au profit de qui ? Il n'est pas dans mes compétences de physicien de répondre à la question.

Mais prenons un exemple. Censé montrer « le bon exemple », le paquet climat européen a été édicté en avance sur COP21. Il est en vigueur depuis 2009. Il vise entre autres à réduire de 20 % les émissions de CO2 d'ici 2020. La fourchette du GIEC (TCR) en cas de doublement du taux de CO2 dans l'air est un échauffement compris entre 1° et 2,5°C avec une valeur médiane de 1,75°C, est sans doute exagérée (Fig. 2) mais peu importe à ce stade. L'Europe est responsable de seulement 11 % des émissions mondiales. Réduire de 20 % la fraction anthropique qui représente tout au plus 0,01 % des 0,04 % observés éviterait un échauffement de 20 % x 11 % x 0,01/0,04 x 1,75°C = 0,01°C ! Gageons que le contribuable apprécie tout l'impact de ce splendide effort européen... Plus infinitésimal encore serait l'impact d'une politique nationale, régionale, voire municipale. Que penser d'une politique dispendieuse à l'impact si faible qu'il en est invérifiable ? 

Aborder le sujet du réchauffement climatique est très prisé par les scientifiques. Pourquoi cet intérêt à votre avis ?

Directeur-fondateur d'un laboratoire de recherche associé au CNRS de 2000 à 2012, je peux témoigner que la fraction de crédits récurrents a diminué comme peau de chagrin pour laisser la part belle aux contrats sur appels d'offre comme proposés par l'Europe ou l'Agence Nationale de la Recherche. S'ils veulent de quoi travailler, les chercheurs n'ont pas d'autre choix que de sacrifier aux "modes" du moment, dictées par les gouvernements. A l'heure actuelle, le "climat" est pour eux une poule aux œufs d'or. On ne peut en vouloir aux chercheurs. Par ailleurs, toute recherche "médiatisable" est plus valorisante et donc plus prisée par les chercheurs...

Pouvons-nous prévoir le climat à 10 ou 30 ans ?

La Figure 3 montre 30 simulations du climat d’Amérique du Nord effectuées par le National Center of Atmospheric Research (NCAR) de 1963 à 2012.

Il n’y a pas deux simulations qui coïncident alors qu’elles ont toutes été réalisées avec le même modèle, avec strictement les mêmes équations mathématiques et donc avec les mêmes « règles ». Seules les conditions initiales ont été imperceptiblement changées. Le résultat apparait parfaitement aléatoire. Ces 30 climats virtuels témoignent d’une «variabilité naturelle stupéfiante » selon les auteurs de la simulation. C’est le moins que l’on puisse dire et une parfaite illustration des lois chaotiques du climat décrites par Edward Lorenz.7 « Deux états qui diffèrent d’une quantité imperceptible peuvent évoluer vers des états complètement différents. Compte-tenu de l’imprécision et de l’insuffisance des observations météorologiques, une prévision sur le très long terme est impossible. » Cette étude illustre toute l’absurdité de la terminologie « dérèglement climatique » pour culpabiliser les émissions de CO2 qui n’y sont pour rien puisqu’avec la même « règle », le résultat obtenu est parfaitement aléatoire.


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