La Jordanie touchée par des troubles
Des dizaines de jeunes gens ont envahi les rues principales de Maan, une ville méridionale de Jordanie, paralysant la circulation, tirant en l'air, scandant des slogans anti-gouvernementaux et jurant vengeance.
Rendus furieux par la mort de deux des leurs tués par les forces de sécurité, ils ont attaqué des bâtiments gouvernementaux et ont affronté la police
Les autorités jordaniennes ont agi rapidement pour empêcher que ces émeutes ne gagnent la capitale Amman ; des forces anti-émeute ont été dépêchées sur place pour disperser les manifestants.
Aucune victime n'a été signalée et le gouvernement n'a annoncé aucune arrestation mais, bien que le gouvernement ait annoncé avoir repris le contrôle des parties vitales de la ville, la situation demeure volatile et des hommes armés continuent à arpenter les rues en tirant en l'air.
Les manifestants déclarent qu'ils ne rentreront chez eux qu'une fois les auteurs des tirs punis et les chefs tribaux demandent au gouvernement de traduire en justice les responsables de la mort des deux hommes, brandissent la menace d'une campagne de désobéissance civile si leur demande n'est pas satisfaite.
Les deux hommes qui ont été tués appartenaient à des tribus locales influentes dans cette ville du désert située à 300 km au sud de la capitale.
Ils étaient recherchés pour interrogatoire par la police.
Une vidéo postée sur les réseaux sociaux a montré des policiers en civil pavoisant sur les corps des deux hommes après leur avoir tiré dessus.
La diffusion de cette vidéo provocatrice intervient dans un contexte de tension qui couve depuis des semaines dans la ville après le meurtre de quatre personnes à l'Université du Roi Hussein Maan en avril dernier, à l'issue d'une rixe entre deux tribus lors d'une cérémonie pour célébrer la Journée de l'Indépendance.
"La ville est une bombe à retardement, avertit une source policière, la place principale de la ville ressemble à un champ de bataille".
Les habitants, eux, expliquent que leur problème avec les autorités est plus profond. Ils disent qu'ils se sentent trahis par le roi Abdallah alors qu'ils ont aidé la famille régnante à stabiliser la Jordanie.
De nombreux habitants de Maan sont pauvres, se nourrissant principalement de pain subventionné par le gouvernement
Le chômage se situe à près de 30%, les infrastructures sont quasi inexistantes et les jeunes sont de plus en plus frustrés par le manque d'emplois.
Maan, pourtant la plus grande ville du sud de la Jordanie, située à un carrefour vital qui relie Amman à la ville portuaire d'Aqaba et la route internationale menant à l'Arabie saoudite, abrite près de 50.000 personnes; c'est aussi l'une des cités les plus pauvres de la Jordanie.
- Source : Mylène Sebbah via israel-infos.net