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Lundi, 23 Déc. 2024

L'union européenne autorise officiellement le financement du terrorisme en Syrie

Auteur : Le Monde | Editeur : Stanislas | Mardi, 28 Mai 2013 - 12h21

Les 27 pays membres de l'Union européenne sont finalement parvenus à s'entendre, lundi soir à Bruxelles. Au terme d'une journée de négociations, les ministres des affaires étrangères européens ont décidé de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens. Les ministres ont par ailleurs maintenu le reste de l'ensemble des sanctions prises depuis deux ans contre le régime de Bachar al-Assad.

Dans les faits cependant, cette décision ne devrait rien changer pour les rebelles qui font face à l'offensive de l'armée syrienne, en particulier autour de la ville stratégique de Qousseir. Car les 27 "se sont engagés à s'abstenir d'exporter des armes à ce stade et, en tout état de cause, à appliquer un certain nombre de critères stricts à d'éventuelles exportations futures", a expliqué le ministre luxembourgeois, Jean Asselborn.

Le ministre britannique, William Hague, principal défenseur du texte, a ainsi précisé à  l'issue de la réunion que la Grande-Bretagne n'envisageait pas dans l'immédiat de livrer des armes aux rebelles. "Bien que nous n'ayons pas de plan immédiat pour envoyer des armes en Syrie, la levée de l'embargo nous donne la flexibilité de le faire à l'avenir si la situation continue à se détériorer", a déclaré M. Hague.

Aucune arme ne devrait ainsi être livrée d'ici au 1er août, date avant laquelle les ministres ont prévu de "réexaminer" leur position. Ce délai devrait leur permettre de dresser un premier bilan de la conférence internationale "Genève-2" prévue en juin à l'initiative des Etats-Unis et de la Russie.

L'ENSEMBLE DU DISPOSITIF DE SANCTIONS MENACÉ

Prise à l'issue de plusieurs mois de débats au sein de l'UE, cette décision satisfait la Grande-Bretagne et la France, les deux seuls pays européens qui réclamaient la possibilité de fournir des armes aux forces de l'opposition modérée. L'Autriche, la Suède, les Pays-Bas ou la Belgique, ont indiqué pour leur part n'avoir aucune intention d'armer les rebelles. Envoyer des armes est "contraire aux principes" de l'Europe, qui est "une communauté de paix", a regretté le ministre autrichien Michael Spindelegger, sévère envers l'attitude de la France et de la Grande-Bretagne.

La levée de l'embargo devrait en revanche être saluée par la Coalition nationale de l'opposition syrienne. "C'est le moment de vérité que nous attendons depuis des mois. Oubliez les hommes politiques, pensez aux Syriens", avait lancé lundi l'un de ses porte-parole, Khaled al-Saleh, à l'adresse des Européens. Le président français, François Hollande, a récemment expliqué que la levée de l'embargo allait permettre d'accroître "la pression militaire", qui "fera qu'il y aura une solution politique" en Syrie.

Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l'UE, a insisté sur le fait que la fourniture d'armes était "destinée à la protection des civils". Elle sera en outre "soumise à un certain nombre de conditions", notamment en terme de contrôles sur leurs destinataires, afin qu'elles ne puissent tomber entre les mains de groupes radicaux.


- Source : Le Monde

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