La politique antiterroriste d'Obama sous le feu des critiques des républicains
Les membres républicains du Congrès américain ont vivement critiqué jeudi 23 mai les annonces du président sur la stratégie antiterroriste américaine, et notamment sa décision de relancer le processus de fermeture de la prison militaire de Guantanamo. Parmi les plus virulents, le sénateur et ancien candidat à la présidentielle John McCain a déploré des propos "d'un degré d'irréalisme incroyable".
"Nous nous trouvons toujours dans un long et difficile conflit contre Al-Qaida. (...) (L'organisation terroriste) se développe partout au Moyen-Orient, du Mali au Yémen", a-t-il souligné, balayant les déclarations du présidents sur une baisse du risque terroriste aux Etats-Unis. Rappelant l'attaque de la mission diplomatique américaine de Benghazi par des miliciens islamistes et l'attentat de Boston, le président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, Ed Royce, a regretté que "le président continue à sous-estimer la grave menace qu'Al-Qaida et ses terroristes affiliés représentent". "Ce n'est pas le moment d'abandonner les gros efforts que nous menons pour assurer la sécurité des Américains", a-t-il ajouté.
L'annonce de nouvelles mesures pour tenter de transférer vers leurs pays d'origine certains détenus de la prison militaire de Guantanamo a également été battue en brèche. John McCain, pourtant favorable à la fermeture de la prison, a dénoncé l'absence de "plan cohérent" de l'administration. Son collègue Saxby Chambliss, de la commission du renseignement, reste, pour sa part, opposé à la libération des prisonniers, qualifiant les 166 détenus de "tueurs".
Barack Obama a annoncé qu'il allait lever le moratoire sur le transfèrement de détenus, "au cas par cas". Les élus du Congrès ont inscrit dans la loi dès décembre 2010 l'interdiction de facto de tout transfèrement de détenus de Guantanamo sur le sol américain. Le retour dans leur pays d'origine est en outre soumis à des conditions très strictes, le pays d'accueil devant être capable de garder le contrôle sur les ex-détenus et de les empêcher de s'engager dans des activités terroristes. "Est-ce que le Yémen a montré qu'ils étaient plus capables de surveiller ces individus ? Absolument pas. Si on transférait ces individus au Yémen, cela reviendrait à les libérer", a dit Saxby Chambliss.
- Source : Le Monde