Le marché européen du RMB offshore prend un grand essor, avec le Royaume-Uni en tête
La récente annonce par la Banque populaire de Chine (PBoC) du lancement pour la première fois à l’étranger (à Londres) d’obligations à court terme « dans un avenir proche » reflète deux choses : le marché européen du renminbi (RMB) offshore a pris un grand essor sur le continent européen ces dernières années et le Royaume-Uni, traditionnelle place forte de la finance, a pris la tête en Europe dans le processus d’internationalisation du RMB.
UN RMB DE PLUS EN PLUS VISIBLE EN EUROPE
Depuis l’introduction test en 2009 du RMB dans le commerce transfrontalier, la devise chinoise est devenue visible pour les entreprises et les organisations financières en Europe.
« En 2010, alors qu’on commençait à fournir des produits financiers en RMB en France, certains clients me posaient des questions comme : quelle est la différence entre le RMB et le yuan? », se souvient Pan Nuo, directeur général de la succursale française de la PBoC, dans un récent entretien à Xinhua. « Mais aujourd’hui, ça serait incroyable que quelqu’un pose encore une telle question », dit-il.
Selon les statistiques de Swift, la plateforme mondiale des échanges financiers, l’Europe a représenté 10% de la valeur des transactions en RMB dans le monde entre juillet 2013 et juillet 2014 (Chine et Hong Kong exceptés), quatre pays européens se hissant dans le Top 10.
La croissance de ces transactions en RMB est impressionnante en Europe. Selon Swift, entre juillet 2013 et juillet 2014, les hubs européens du RMB tels que le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et le Luxembourg, ont cru respectivement de 123,6%, 43,5%, 116% et 41,9%.
Pour la seule année 2014, le montant des transactions en RMB traité par la succursale française de la PBoC a atteint environ 177 milliards de yuans (près de 24,5 milliards d’euros), alors que le montant de clearing (compensation) a atteint 1.000 milliards de yuans (environ 139 milliards d’euros), selon M. Pan.
LE ROYAUME-UNI EN TETE DE PEU DEVANT SES CONCURRENTS
En tant que géant de la place financière, le Royaume-Uni a pris une certaine avance sur ses concurrents européens comme l’Allemagne et la France dans l’utilisation du RMB, bien que ces deux derniers ne soient pas loin derrière le champion.
Voici plusieurs faits notables : selon les statistiques de Swift, 26% des paiements en RMB offshore, à l’exception donc de la Chine et Hong Kong, ont été réalisés début 2014 au Royaume-Uni. En 2013, 60% des échanges en RMB dans les bourses ont eu lieu à Londres.
Le Royaume-Uni est aussi le premier pays occidental à avoir émis des obligations d’Etat en RMB et le premier des pays du G7 à avoir signé un accord de swap en RMB. Par ailleurs, la livre sterling peut être convertie directement en RMB, tandis que les bourses de Londres et de Shanghai réfléchissent à leur rapprochement.
Certes, il est à noter que l’Allemagne et la France, deux autres hubs majeurs en Europe, connaissent aussi leurs propres succès. Par exemple, l’Allemagne est le premier pays européen à avoir signé un protocole d’accord sur le lancement d’une chambre de compensation des paiements en RMB à Francfort, et ceci trois jours avant le Royaume-Uni.
En France, plus d’un quart des sociétés françaises ont réalisé au moins une opération commerciale transfrontalière en utilisant le RMB, ce qui est le niveau le plus élevé pour une nation européenne, selon une étude publiée en 2014 par la banque britannique HSBC.
Toutefois, « l’analogie de la course de chevaux concernant les centres de RMB offshore n’est pas tout à fait juste, car peu importe qui termine premier : tout le monde est gagnant dans un marché en pleine croissance », a observé Caroline Wilson, consul général britannique à Hong Kong et Macao, lors d’un discours prononcé en janvier 2015.
- Source : Xinhua