Angleterre : où l’on parle de politiciens pédophiles assassins d’enfants
Jimmy Savile et ses copains défraient ma chronique depuis deux ans maintenant. Dès le début, on avait évoqué des meurtres d'enfants. Voilà que désormais, ce sont les médias officiels qui en parlent: la police soupçonne pas moins de 17 meurtres d'enfants irrésolus liés au réseau pédophile VIP. Un réseau tentaculaire, avec ses fournisseurs, ses consommateurs, ses maîtres chanteurs, dont on n'a pas fini de faire l'organigramme. En tout cas, le voile se lève sur des meurtres sadiques commis par des politiciens protégés par les services anglais et étrangers.
Pour bien comprendre, on va tenter de reprendre les faits dans l'ordre chronologique. Plusieurs meurtres ont été commis dans ce dossier, bien que le réseau soit resté largement impuni à part quelques hommes de main passés pour des cas sociaux, marginaux et débiles. On a par contre laissé filer les clients VIP de ce réseau, qui ont manifestement été protégés par les services de renseignements.
Ce dossier est explosif, car il montre à quel point une bande de pédophiles sadiques étaient liés aux pédophiles VIP, ceux du gouvernement, des députés, des agents du MI5, des flics. En fait, cette affaire est le pendant anglais de l'affaire Dutroux.
Elm Guest House
Entre 1979 et 1982, une sorte d'auberge chic à Londres, Elm Guest House, a été le point de rencontre de nombreux pédophiles qui violaient des mineurs pris dans les orphelinats des alentours, notamment Grafton Close. La clientèle était assez variée, mais toujours huppée: il y avait des stars du show biz, comme Jimmy Savile, Chris Denning ou Cliff Richard, des politiciens comme les députés Cyril Smith, Charles Irving, Harvey Proctor, Peter Bottomley, Ronald Brown, Peter Brooke ou Stuart Bell, de hauts membres des renseignements, comme Peer Hayman, John Rowe ou Anthony Blunt, de hauts magistrats comme Mickael Havers, des ministres ou futurs ministres tels que Leon Brittan, des avocats de haut vol comme Colin Peters, des pédophiles notoires tels que Warwick Spinks, John Stamford ou Terry Dwyer.
En fait, on venait de tous les coins du Royaume-Uni pour violer des mineurs à Elm Guest House.
Le bordel a cessé son activité en 1982, suite à une descente de police où, comme par miracle, on n'a trouvé sur place qu'un jeune type qui avait l'âge légal de faire ce qu'il voulait. Mais, une douzaine de victimes avaient raconté à la police les abus sexuels qui se déroulaient dans cette maison cossue d'un quartier chic. L'un d'eux a même parlé de voyages en Hollande qu'on l'avait obligé à faire pour y subir des viols. Car, une partie de la bande des pédophiles d'Elm Guest House avait fini par s'expatrier aux Pays-Bas suite à des condamnations en Angleterre.
Il a fallu attendre 2013 pour que John Stingemore, le directeur du Grafton Close Home, d'où venaient une bonne partie des enfants violés, soit enfin arrêté, ainsi que le père McSweene, qui violait des enfants dans l'orphelinat.
La propriétaire d'Elm Guest House, Carol Kasir, est morte soi disant d'un suicide en 1990, peu après qu'elle ait commencé à tout balancer à des éducateurs, dont la liste de noms ci-dessus. Apparemment, elle avait des photos compromettantes de nombreux pédophiles VIP De fait, il y avait une salle spéciale réservée à la production de pédoporno, et on sait que le réseau d'Elm Guest House était lié à celui des pédophiles anglais émigrés aux Pays-Bas, et qui tenaient là-bas divers bordels, comme ce fut le cas de Warwick Spinks, par exemple.
On a aussi appris que des pubs pour aller à Elm Guest House étaient diffusées dans un magazine lié au parti conservateur. D'autres pubs pour Elm Guest house étaient diffusées dans le magazine pédophile Spartacus, dirigé par John Stamford, ou dans des journaux gays.
Bref, on n'a pas vraiment parlé d'Elm Guest House dans la presse de l'époque, le scandale a été évité.
Un adolescent de 15 ans, Martin Allen, a été enlevé par un homme en 1979 dans le secteur d'Elm guest House. Malgré que 40.000 personnes aient été interrogées, selon les médias, on 'na jamais retrouvé Martin Allen. D'après le frère de Martin Allen, le dossier le concernant a probablement été détruit, et il est convaincu depuis le départ que l'establishment est impliqué dans la disparition.
Puis en juin 1981, le jeune Visham Mehrotra, 9 ans, est enlevé le jour du mariage de Charles et Diana, et cela également dans le secteur d'Elm Guest House. Quelques semaines après la disparition, le père de l'enfant reçoit un appel d'un jeune prostitué qu'il ne connaît pas, et qui lui dit que son fils a probablement été enlevé par un réseau de pédophiles avec des juges et des politiciens, basé à Elm Guest House.
L'enquête aurait vite fait le lien entre la disparition de Martin Allen et le meurtre de Vishal Mehrotra, et le bordel Elm Guest House, où une descente a été effectuée quatre mois après la découverte d'une partie du corps de Visham. Pourtant, elle aussi très vite été stoppée.
Le réseau Sidney Cooke
En 1984, un garçon de 7 ans, Mark Tildesley, disparaît près de chez lui et est tué au cours d'une orgie pédophile. Les pédophiles avaient pris soin de lui faire prendre un relaxant musculaire avant de le violer. Celui qui a été condamné pour le meurtre, Leslie Bailey, fait partie de la bande de pédophiles autour de Sidney Cooke et a été condamné pour deux autres meurtres d'enfants: celui de Barry Lewis tué en 1991 et celui de Jason Swift. Il purgeait une peine pour ces deux meurtres quand il a révélé avoir aussi tué Mark Tildesley, dont on n'a jamais retrouvé le corps.
En 1985, on retrouve le corps d'un jeune de 15 ans, Jason Swift, qui était passé par un orphelinat d'Islington, un arrondissement de Londres où les 12 orphelinats abritaient des réseaux pédophiles couverts par les autorités. La chef du conseil local, Margaret Hodge, a été gratifiée du poste de Ministre des Enfants, créé rien que pour elle. Jason Swift était, nous dit-on, un jeune prostitué.
L'enquête remonte jusqu'à un dénommé Sidney Cooke et sa bande de pédophiles, qu'on nous présente comme des dingues isolés, un peu des Dutroux anglais. C’est dans l’appartement de l’East End dans lequel ladite bande se retrouvait que Jason Swift aurait été tué et violé. Sydney Cooke aurait proposé à ses copains de violer Jason Swift pour 5£. C'est au cours de cette partouze où de nombreux pédophiles étaient présents que l'adolescent a été assassiné.
Lors du procès en 1989, chacun des membres du gang a rejeté la faute sur les autres, et finalement il n’y avait suffisamment de preuves que pour condamner quatre d’entre eux, qui ont fait des peines dérisoires. Seuls quatre ont été condamnés, mais en réalité il y avait au moins 12 pédophiles identifiés dans ce groupe.
En 1986, Tony McGrane, un adolescent de 13 ans lui aussi placé dans un orphelinat d'Islington, est retrouvé mort pas loin de chez lui, tué à coups de couteau par un "maniaque sexuel". Là aussi, la presse a dit qu'il se prostituait, ce que sa mère a nié fermement. Et quand bien même: un gamin de 13 ans placé à la charge des sévices sociaux n'a rien à faire sur le trottoir. Finalement, un jeune de 19 ans est passé pour le tueur. Isolé, évidemment.
Quant à Sidney Cooke, il a été libéré après 9 ans alors qu'il avait pris 19 ans, puis en 1999 il est de nouveau arrêté pour une nouvelle série d'agressions sexuelles sur des garçons, commises entre 1972 et 1981. Depuis, il serait toujours en prison.
On a ensuite appris que l'enquête sur le réseau de Cooke, baptisée operation Orchild, visait 16 pédophiles VIP, et la police disposait de photos de tout ce petit monde.
Une des victimes de Cooke a expliqué qu'il était victime de trafic et qu'on l'envoyait jusqu'aux Pays-Bas. Ce témoin explique que Cooke embarquait des gamins dans les rues, pour les emmener dans des lieux où des pédophiles attendaient afin de les violer. Ledit ministre a enfin été entendu par la police, et a confirmé qu'il était présent à ces partouzes. Les médias pensaient son arrestation imminente en février, puis ça a fait pschit après une réunion au sommet concernant ce coup de filet qui, finalement, ne viendra pas.
La police soupçonnait que le réseau de Cooke avait commis au moins une vingtaine de meurtres, dont trois seulement ont été plus ou moins élucidés. Le réseau de Cooke, qui n'était probablement qu'un pourvoyeur de chair fraîche, comprenait aussi des VIP comme Jimmy Savile et Cyril Smith, député au 144 plaintes restées sans suite, et qui a donc pu continuer sa carrière et ouvrir des foyers ou écoles pour jeunes en toute impunité. et cela, d'autant plus qu'il était protégé par le MI5. Un ancien ministre est aussi cité parmi les violeurs du réseau, et on peut se demander s'il ne s'agit pas de Léon Brittan, ex ministre de l'Intérieur qui a fait disparaître plus d'une centaine de dossiers de réseaux pédophiles VIP du Home office.
Quelques pédophiles proches de Cooke ont connu des issues fatales: Leslie Bailey a été étranglé en prison par deux détenus en 1993, William Malcolm, proche de Cooke et Bailey, a été condamné pour les viols de cinq enfants, puis libéré en avance pour une faute de procédure, mais il a vite été menacé et tué d'une balle dans la tête sur le pas de sa porte alors qu'il s'apprêtait à balancer sur le réseau de Cooke, dont les VIP. On n'a, évidemment, jamais retrouvé le meurtrier, qui doit donc être à chercher du côté des services. En 2008, c'est un chauffeur routier pédophile, Andrew Cunningham,52 ans, qui a été tué dans sa caravane au sud de Londres.
Il est très clair que Sidney Cooke a été protégé par les flics puis par la justice, qui a fait en sorte de ne le condamner que pour un seul meurtre alors qu'on savait pertinemment qu'il était présent lors d'autres meurtres que celui de Jason Swift. Que savait ce pédophile meurtrier, et qui lui vaille une telle impunité?
Où l'on revient sur ce dossier sordide
On pensait que l'affaire était enterrée, oubliée, et que tout cela était loin. Mais cette semaine, le père de Vishal Mehortra a expliqué que l'enquête concernant l'enlèvement de son fils a été bloquée: la piste menait, encore une fois, vers ces VIP qui, manifestement, doivent rester impunis pour mieux servir les services anglais, dont on se demande pour qui ils roulent (en tout cas pas pour les enfants victimes). Le père de Vishal a transmis à la police la cassette sur laquelle il avait enregistré la conversation avec le jeune prostitué qui désignait les VIP, mais rien ne s'est passé. Une trentaine de personnes ont été interrogées, y compris des VIP, mais la famille n'a été mise au courant d'aucune avancée dans l'enquête.
Là dessus, une ancienne enquêtrice qui a travaillé sur ce dossier a expliqué que selon elle, l'enquête sur le meurtre de Vishal a été étouffée par les politiciens de Westminster. Pourquoi?
Récemment, une des victimes de la bande de pédophiles VIP a expliqué qu'il a été violé par des politiciens au Dolphin Square, un bloc de 1.200 appartements de luxe dans lequel résidait beaucoup de gratin. Ce témoin, appelé "Nick", qui avait été intégré dans le réseau par son père à l'âge de 11 ans, a dit qu'il avait assisté à trois meurtres d'enfants, tous des garçons (mais dont aucun nne correspondait à la description de Vishal Mahrotra).
Et il a désigné les coupables: des politiciens, dont un est toujours en activité. Un député conservateur a étranglé un gamin d'une douzaine d'années alors qu'il le violait, à Londres vers 1980, un autre a été tué par deux types en présence d'un député, ancien ministre conservateur, et le troisième a été écrasé volontairement par une voiture durant l'été 1979.
Des jeunes des orphelinats du coin étaient recrutés comme prostitués et beaucoup allaient au Dolphin Square. Il y avait tout un système de chauffeurs qui allaient chercher les jeunes dans la rue ou les orphelinats, et qui les emmenaient au Dolphin Square pour les partouzes où les politiciens, magistrats, stars du show biz les attendaient. Ou bien ils étaient convoyés ensuite vers des hôtels comme le Ritz.
L'un de ces chauffeurs était, d'après les révélations d'un de ses anciens collègues de détention, un certain Ronald Jebson, condamné pour les meurtres de trois enfants dans les années 70. Jebson lui aurait expliqué que lorsqu'il travaillait pour une compagnie de lumousines de luxe dans le sud de Londres (à l'époque des meurtres, vers 1973-1974), il avait parmi ses clients des politiciens et des gens puissants qui étaient aussi des pédophiles. Les victimes, elles, venaient pour la plupart de milieux défavorisés, leurs parents étaient parfaitement au courant et touchaient de grosses sommes d'argent. Jebson récupérait les enfants en divers endroits puis les emmenait dans des villas. Jebson a raconté qu'il avait vu une partouze avec des enfants nus et des politiciens bien connus.
La police serait donc en train d'enquêter sur 200 disparitions de garçons de cette tranche d'âge et qui correspondent aux descriptions de ces trois enfants assassinés, entre 1977 et 1983, afin d'identifier ces victimes.
Ce week-end, deux anciens policiers de Scotland Yard ont déclaré que des enfants avaient été tués par des politiciens au cours d'orgies pédophiles.
Des journalistes ont déclaré qu'ils ont été empêchés de diffuser certaines de ces affaires et cela au nom de la "sécurité nationale"! Cela, via une procédure exceptionnelle, la D notice qui est émise par le gouvernement, en 1984 quand le député Geoffrey Dickens avait commencé à parler du réseau VIP au Parlement.
Deux policiers, avertis de ce qu'il se passait au Dolphin Square par un politicien, et qui lui avaient promis d'enquêter, sont revenus lui dire peu après que leur hiérarchie leur avait interdit de creuser sur cette affaire.
Un officier des renseignements liés à Scotland Yard, la Special Branch, a expliqué à des inspecteurs qu'il y avait au parlement un réseau pédophile qui était "intouchable" et que même Scotland Yard ne pouvait rien faire contre eux. Pourtant, on savait bien que des enfants étaient tués par ces tarés.
Bref, il va falloir un miracle pour que l'enquête aille au bout de ce dossier. Trop de gens sont impliqués, trop de gens savent et n'ont rien dit. Hors, on a bien compris que la "grande enquête" du gouvernement n'a pas pour but d'aller au fond des choses. Seuls les médias et quelques témoins courageux ont permis que certaines choses soient mises à jour et rien ne dit que cela va changer.
Le gouvernement ne réagit pas, toujours embourbé dans sa grande enquête pour laquelle manifestement aucun juge ne sera assez éloigné des pédophiles VIP qu'il devra mettre en cause. Mais il faudra quand-même quelques réponses à certaines questions, par exemple:
- Pourquoi a-t-on déjà arrêté et condamné, depuis 2012, des présentateurs télé, des DJ, des pop stars, des prêtres, des directeurs d'orphelinats, des lampistes divers et variés, mais toujours aucun politicien, alors qu'ils sont cités dans de nombreux dossiers à travers le pays?
- Pourquoi les renseignements ont-il systématiquement protégé ces pédophiles, y compris des tueurs d'enfants, élus du peuple?
- Les pédophiles VIP ont-ils été l'objet de chantages, pressions et autres manoeuvres durant leur carrière?
- Pourquoi ces meurtres? Juste par sadisme, ou bien y a-t-il un système de croyances derrière, par exemple des pratiques sataniques?
- Pour qui roulent les services qui protègent cette clique de pervers?
- Où sont tous ces dossiers disparus? Qui les a sous le coude?
- Source : Ceri-Donde Vamos ?