Les 10 pays les plus aidés financièrement par les USA pratiquent tous la torture
Les dix nations qui ont reçu la plus importante aide financière de la part des USA en 2014 font usage de la torture et sont responsables des plus graves atteintes aux droits de l’homme, selon Daniel Wickham. Ce journaliste a bâti ses conclusions à partir à la fois d’un rapport de janvier 2013 du Congressional Research Service (Service de recherches du Congrès US) comportant les chiffres des projets d’aide financière de pays étrangers, et des études sur la torture dans le monde menées indépendamment par Amnesty International, Human Rights Watch et d’autres importantes organisations de surveillance des droits de l’homme.
Un rapport du Congressional Research Service élaboré pour les membres et les commissions du Congrès indiquait les prévisions par pays de l’aide financière octroyée par les États-Unis à des pays étrangers dans le cadre du budget de l’année fiscale 2014. D’après ce rapport, le top-ten de ces pays et de l’assistance financière qui leur a été allouée (en millions de dollars actuels) est le suivant :
- Israël 3100
- Afghanistan 2200
- Egypte 1600
- Pakistan 1200
- Nigéria 693
- Jordanie 671
- Irak 573
- Kenya 564
- Tanzanie 553
- Ouganda 456
Wickham a écrit que d’après Amnesty International, Human Rights Watch, et d’autres importantes organisations de surveillance des droits de l’homme, chacun de ces pays a été accusé d’actes de torture durant l’année écoulée, et qu’une bonne moitié d’entre eux le feraient sur une vaste échelle.
Par exemple, Israël, le principal bénéficiaire de l’aide financière US, a été accusé de graves atteintes aux droits de l’homme au cours de l’année écoulée, y compris des actes de torture d’enfants palestiniens. Un récent rapport diffusé par le Public Committee Against Torture in Israël (Comité public contre la torture en Israël) a décrit comment des enfants prisonniers "suspectés de crimes mineurs" avaient été agressés sexuellement par des membres des forces de sécurité israéliennes, et enfermés dans des cages à l’extérieur en plein hiver. Ce même rapport a révélé que « 74% des enfants palestiniens prisonniers ont subi des violences physiques lors de leur arrestation, et de leur transfert pour interrogatoire. »
Un rapport des Nations Unies indique qu’en Afghanistan la torture est "généralisée", tandis qu’Amnesty International qualifie la torture en Irak de "pratique courante", et la situation des droits de l’homme en Égypte d’"abyssale". L’organisation Human Rights Watch rapporte quant à elle que la torture est pratiquée en "quasi totale impunité" en Jordanie.
Comme l’écrit Wickham, l’aide financière de tels gouvernements pourraient bien violer les lois existant aux États-Unis, qui exigent de limiter voire, de mettre fin aux financements de pays « coupables de violations graves des droits de l’homme internationalement reconnus, comme la torture. » Les États-Unis sont signataires de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, ratifiée en octobre 1994. Le fait que les 10 pays bénéficiant le plus de l’aide financière des États-Unis « pratiquent tous la torture, soulève de sérieuses questions, selon Wickham, sur la position de l’administration Obama vis-à-vis des droits de l’homme… Si les États-Unis veulent être pris au sérieux sur cette question, il va falloir réévaluer drastiquement leur programme d’aide financière aux autres pays. »