La colonisation protestante néerlandaise en Indonésie (Vidéo)
Il y a quelques jours, ARTE, a consacré un épisode de son «Invitation au voyage» au roman intitulé «Max Havelaar» du néerlandais Edouard Dekker. Cette vidéo ne restera sans doute pas longtemps visible.
Le reportage traite de façon très didactique de la colonisation exercée par les protestants néerlandais en Indonésie.
De 6’20 à 7’45 : il est clairement énoncé que cette colonisation hollandaise a été réalisée «sans mission civilisatrice». Cette colonisation – contrairement à la colonisation française – ghettoïse les habitants locaux et ne leur apporte aucun progrès, aucune école, aucun bienfait. Son seul but est le Profit, le Profit MAXIMUM.
De 7’45 à 9’44 : il est clairement rappelé que l’Église Protestante hollandaise – contrairement aux Espagnols ou aux Portugais dans leurs colonies – ne fait aucun prosélytisme religieux, ni évangélisation ; que c’est une société de ségrégation raciale. C’est sans conteste le message le plus marquant. Les Protestants dans leur ensemble ne considèrent pas l’Humanité comme des êtres souffrants, ni des âmes à sauver, ni des êtres égaux, à qui l’on se doit de transmettre le message du Christ, mais au contraire comme des êtres inférieurs, juste bon à exploiter. On est loin des missionnaires catholiques évangélisateurs, notamment quand le roi d’Espagne Philippe III promulgue les décrets qui protègent les Missions jésuites en leur garantissant une complète autonomie par rapport aux autorités espagnoles locales. On est aussi très loin du succès considérable des missionnaires catholiques au Mexique – succès tellement immense que depuis plus d’un siècle, les révolutions, les francs-maçons, les yankees, et les Mafias de la drogue, ont tout fait pour Détruire ce pays. Rappelons que la Constitution mexicaine de 1917 -élaborée évidemment par la Maçonnerie mexicaine sous l’emprise yankee – impose la laïcisation de l’enseignement ; interdit les ordres monastiques ; restreint le droit de propriété pour les organisations religieuses ; porte atteinte aux droits civiques des membres du clergé : les prêtres n’eurent plus le droit de porter leurs habits religieux, perdirent le droit de vote, et se furent interdits de tout commentaire sur les affaires publiques dans les organes de presse.
Mais revenons au colonialisme en Indonésie.
De 9’44 à 12’47 : les Hollandais imposent le «travail forcé» et la «culture forcée» aux agriculteurs : en lieu et place des cultures vivrières locales (principalement le riz), ils doivent cultiver des Plantations) – en résulteront des famines. Un des principes des pays coloniaux est de développer des Plantations : bananes en Amérique centrale, huile de palme en Indonésie, café au Brésil, caoutchouc au Vietnam … Pour cela, ON pousse tous les agriculteurs locaux à renoncer à leurs cultures vivrières et à cultiver un mono-produit : qu’ils ne consomment pas, pour l’exportation, et au prétexte de faire entrer des devises dans leur pays. Grâce à ces devises, le paysan local est sensé acheter à l’étranger les produits alimentaires que personne ne cultive chez lui. Ces produits agricoles alimentaires d’importation, il les achète via des multinationales étrangères qui les importent en devises étrangères. Or – avec le temps – sa monnaie locale se dévalue face aux cours des devises étrangères, et face aux spéculations. À l’arrivée le paysan local paie sa nourriture importée, plus en plus cher, et comme le cours des produits de plantations qu’il cultive doit être le plus concurrentiel possible, donc le plus bas, il ne peut donc plus se nourrir.
Imposer la culture d’un mono-produit non-alimentaire est un retour à l’esclavage. Wikipédia explique cela à sa façon : «Une plantation est une exploitation agricole où l’on cultive des plantes à forte valeur économique destinées principalement à la vente sur les marchés internationaux. Ces cultures sont, par exemple, les agrumes, l’avocatier, le coton, la canne à sucre, le café, la banane, l’ananas, l’Aloe-vera, le teck, le cacao, la coca, le chanvre, le pavot, l’hévéa, le sisal, l’indigotier, le giroflier, le cocotier, le palmier à huile, le poivre, le thé, le tabac, les fleurs ou la vanille. Historiquement on employait le terme plantation pour désigner «toute exploitation agricole dans les colonies». L’agriculture de plantation privilégie la monoculture de plantes tropicales pluriannuelles destinées aux grands marchés et fait appel à une main-d’œuvre à bas-salaire (à l’esclavage autrefois) mais ce n’est pas une règle. Elle s’oppose ainsi à l’agriculture vivrière tournée vers l’autoconsommation ou la vente sur les marchés locaux».
Enfin, de 12’47 à 16′ 28 : un des principaux schémas-directeurs du colonialisme est évoqué – l’indispensable complicité active des élites locales. Les hollandais comme nombre de colonisateurs utilisent les Pouvoirs régaliens locaux pour asservir les populations. Les Britanniques avaient réalisé cela à grande échelle aux Indes, via les Maharadjahs. Ne nous plaignons pas, les Indonésiens ont – semble-t-il – échappé à l’instauration de la drogue, contrairement aux chinois intoxiqués de force sous le commerce triangulaire britannique.
Pour ces raisons, il est plus que probable que le document disparaitra rapidement du net et de toute programmation ultérieure.
- Source : Arte