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Dimanche, 08 Sept. 2024

Gérer le troupeau

Auteur : David A. Hughes | Editeur : Walt | Samedi, 27 Juill. 2024 - 12h48

Dans l’imagination de la classe dirigeante, les masses apparaissent comme de vagues animaux. D’après Aleister Crowley (NdT : un des “papes” de l’église satanique) en 1904, par exemple :

“La vaste majorité des êtres humains n’a aucune ambition dans la vie au-delà de satisfaire un bonheur facile d’animal. Nous devrions permettre à ces gens de remplir leur destinée sans aucune interférence. Nous devrions donner toutes les opportunités aux ambitieux et ainsi donc établir une classe d’hommes et de femmes moralement et intellectuellement supérieure. Nous ne devrions avoir absolument aucune scrupule à utiliser les qualités naturelles de la masse de ‘humanité. Nous n’insistons pas à entrainer des moutons à chasser le renard ou à faire des discours sur l’histoire , occupons-nous de leur bien-être physique et utilisons leur laine et leur viande. De cette façon, nous aurons une classe d’esclaves parfaitement satisfaite qui acceptera les conditions de son existence telles qu’elles sont et jouira de la vie de cette calme sagesse du troupeau béat.” (Crowley, 1996, p. 131)

La classe dirigeante ici tire la valeur ajoutée du travail d’une classe travailleuse docile, tout comme les humains tirent la valeur des produits du travail des animaux. La classe ouvrière, travailleuse doit être, en ce sens, “exploitée”, domestiquée.

Si la classe esclave intentionnellement refuse d’accepter son sort dans la vie, disons, en succombant aux idées modernes de “Peuple, citoyens, droits de l’Homme, règle de la loi”, alors on doit lui rappeler de ne jamais mordre la main qui la nourrit :

“Par “le peuple”, nous entendons cette engeance servile et pleurnicharde de chiens battus qui refuse d’admettre sa déité. La masse a toujours peur de ne pas avoir son pain et son beurre, quand ses tyrans lui laissent avoir du beurre et de temps en temps ce pain comme 60% de nourriture animalière […] ainsi apeurée, elle n’ose pas frapper.”(Crowley, 1975, p. 116)

Même s’il a faim, ajoute Crowley, “Le peuple préfère mourir de faim et remercier John D. Rockefeller pour le faire.” Dans une perversion satanique de la relation biblique entre le berger et son troupeau, Rockefeller apparaît ici, non pas comme un protecteur, mais plutôt comme une “déité” malveillante cherchant à briser une population et à la former comme un animal de façon à ce qu’elle accomplisse la volonté de son maître.

Bien que de nouveaux développements en communication de masse, propagande, et psychiatrie veulent dire que l’emphase s’est déplacée des moyens physiques de coercition et de contrôle vers plus de moyens psychologiques, le traitement des masses en termes animaliers persiste dans une littérature orientée vers la classe dirigeante. Par exemple, Lippmann (1925, p.145) caractérise les masses comme un troupeau ectique ayant besoin de direction de la part de ses dirigeants supposés plus sages. Le fil rouge de toutes ces études théoriques de l’institut Tavistock est “la vision oligarchique de l’homme comme un animal dont les impulsions et les pulsions pourraient être contrôlées et apprivoisées, comme on le fait des animaux.”(Wolfe, 1996, p. 25). Ainsi donc la vue de John Rawling Rees sur la psychiatrie comme moyen de contrôle social plutôt qu’une thérapie (Hughes, 2024a, p. 49-50).

Aldous Huxley, se faisant l’écho de Crowley, rêve d’une classe d’esclaves satisfaits qui “appréciera sa vie avec la calme sagesse du bétail”, il écrit dans sa préface de la seconde édition de son célèbre roman “Le meilleur des mondes” que “un état totalitaire réellement efficace serait celui dans lequel des patrons à l’exécutif tout-puissant et leur armée de managers contrôlent une population d’esclaves qui ne doit pas être réprimée ni forcée à quoi que ce soit perce qu’elle adore sa servitude.” (Huxley, 1946, p.xvi), Huxley était apparemment en faveur d’un tel état. En 1962, il expliqua à la Fondation Ford : “Nous sommes dans le processus de développer toute une série de techniques qui permettra à l’oligarchie de contrôle, qui a toujours existé et qui existera probablement toujours, de faire en sorte que les gens aiment leur servitude.” (Huxley, 1962, my emphasis).

Le plus efficace des états totalitaires serait une technocratie dans laquelle toute la société serait gérée avec le maximum d’efficacité scientifique. Et bien entendu, la leçon 21 du “Cours d’étude sur la technocratie” original de 1934 est intitulé “La nature de l’animal humain”. Là, les êtres humains sont vus comme rien de plus que des “moteurs” de conversion énergétique dont les “habitudes sociales” existantes doivent être corrigées (Technocracy Inc., 2005, p. 227) – précurseur du comportementalisme et des méthodes de “changement d’attitudes” d’aujourd’hui  (Thaler & Sunstein, 2009; Dolan et al., 2010; Jones et al., 2013).

En 1952, Bertrand Russel poussa plus loin les termes du comment parvenir à la classe d’esclave satisfaite mentionnée par Crowley. Il proposa plusieurs mécanismes. Le premier était l’eugénisme : “graduellement, par reproduction sélective, les différences congénitales entre les dirigeants et les dirigés vous augmenter jusqu’à ce que les deux deviennent quasiment des espèces différentes. Une révolte de la plèbe deviendrait alors complètement impensable, comme celle d’une organisation insurrectionnelle des moutons contre les mangeurs de mouton.”(Russell, 2016, pp. 49-50). Notez le retour de l’analogie de Crowley sur les moutons et ses implications prédatrices, mais aussi la peur motivante de la révolution. Le même schéma de faire évoluer une classe dirigeante en une espèce supérieure motive toujours l’agenda transhumaniste aujourd’hui (Hughes, 2024b, pp. 35-37). Ensuite, Russel (2016, p.50) propose que :

“La nourriture, régimes alimentaires, les injections et les obligations vont se combiner, dès le plus jeune âge, pour produire la sorte de caractère et de croyance que les autorités considèrent comme désirables et toute critique sérieuse du pouvoir en place deviendra psychologiquement impossible. Même si tous sont misérables, tous vont se croire heureux, parce que le gouvernement leur dira qu’ils le sont”.

Bien évidemment “les injections […] depuis le plus jeune âge”, apparaît ici comme un moyen de contrôle social et non pas de santé publique, avec la nourriture et l’éducation. Dans ce contexte, il est perturbant que les obligations “vaccinales” pour les écoliers aux Etats-Unis (NdT : et ailleurs…) aient décollé après le procès Salk du “vaccin” injecté de la polio en 1954 (Histoire-géographie des vaccins), alors même qu’il est très difficile de trouver une justification scientifique crédible pour quelque vaccin que ce soit quand on replace tout ça dans le contexte historique.(Humphries & Bystrianyk, 2015).

Avance rapide vers le présent et l’idée de la classe d’esclaves heureuse demeure présente et vivace comme mise en valeur par le FEM / Davos dans son slogan vidéo tristement célèbre “Ne rien posséder et être heureux”, slogan qui généra une publicité tellement négative, que la vidéo fut retirée de la circulation. Dans la présentation l’accompagnant, “Welcome to 2030”, la Jeune Global Leader Ida Auken (2016) envisage un monde dans lequel “Je ne possède rien, je n’ai pas de vie privée et la vie n’a jamais été aussi belle.” En 2030, faire ses courses sera devenu obsolète parce que ce qui était un produit auparavant va devenir un service. Dans cette vision technocrate de la société, les gens auront un accès libre aux transports, au logement, à la nourriture et “tout ce dont nous avons besoin dans notre vie quotidienne”. Tout sera arrangé de la manière la plus efficace afin de subvenir aux besoins matériels de la population et tout ce que les gens auront à abandonner en échange c’est leur autonomie et leur liberté. Il n’y aura plus rien de privé, l’implication non-dite étant que le Technate possédera et contrôlera tout, donc possèdera et contrôlera tout le monde.

 Traduit de l’anglais par Résistance 71 

***

Nous n’avons que récemment découvert David A. Hughes, professeur des universités ( diplômé d’Oxford et Duke U, USA pour son Ph.D), doctorat en études germaniques et ses deux ouvrages publiés sur “Le COVID et la guerre psychologique” et “Wall Street and the Nazis”, via la Dr Merryl Nass. Il est un excellent chercheur, concis, précis, qui a quitté le monde académique très récemment devant le mur de la censure et de l’indifférence de la profession sur des sujets si politiquement importants. Nous joignons les références et liens de ses recherches, de son livre sur le COVID et la guerre psychologique (en anglais et GRATUIT). Nous l’avons suivi dans plusieurs entretiens qu’il a donné depuis le mois de mai courant, il est excellent, parle calmement, de manière argumentée et référencée, ne parle pas pour ne rien dire et surtout possède cette capacité rare d’expliquer simplement des choses complexes ou à l’historique complexe. Nous recommandons vivement de visionner ses entretiens en espérant qu’ils soient bientôt sous-titrés en français, ils en valent la peine … à tous les niveaux ! David A. Hughes nous rejoint totalement dans ses analyses pour dire que la 3ème guerre mondiale a commencé depuis un bon moment puisqu’elle est la guerre que l’oligarchie étatico-marchande mène contre les peuples du monde. Ceci se révèle tous les jours qui passent. Il suffit de regarder et d’analyser avec le recul nécessaire. Cette pourriture ne s’arrêtera pas tant que nous, les peuples du monde ne les arrêtions avec préjudice extrême. Il n’y a plus d’autre solution !

Ouvrez les yeux et agissez en conséquence ! Hoka Hey !
~ Résistance 71 ~

“Les technocrates, c’est une nouvelle race de fainéants… Les technocrates sont des mecs vachement balèzes, c’est des mecs si tu veux… tu leur donnes le Sahara et dans un an ils importent du sable…” (Coluche)

“Le bien-être de l’humanité est toujours l’alibi des tyrans.” (Albert Camus)

“Autrefois, il était plus facile de contrôler 1 milliard de personnes que de les tuer, aujourd’hui, il est bien plus facile de les tuer que de les contrôler…” (Zbigniew Brzezinski dans un discours fait au Royal Institute of International Affairs, RIIA, 2009)


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