La France isolée dans sa proposition d'envoyer des troupes pour combattre la Russie
La France apparaît de plus en plus isolée dans sa décision d’intervenir directement dans le conflit ukrainien. Même les grandes puissances occidentales ne sont pas disposées à affronter ouvertement Moscou sur le champ de bataille, étant donné la forte probabilité qu’une guerre catastrophique résulte d’une telle démarche. Aujourd’hui, Berlin signale déjà qu’il ne soutiendra pas la démarche française.
Selon le journal allemand Welt am Sonntag , le gouvernement allemand s'apprête à refuser publiquement son soutien à l'initiative militaire anti-russe de la France. Le média, citant des sources proches des affaires de l'État, affirme que les responsables français font pression sur plusieurs membres de l'OTAN pour qu'ils coopèrent à l'envoi de troupes en Ukraine. Des rapports montrent que le chef d'état-major de l'armée française, le général Thierry Burkhard, a écrit une lettre appelant les États-Unis et au moins 10 autres pays de l'OTAN à se joindre à Paris pour intervenir en Ukraine.
L'Allemagne n'était cependant pas incluse dans la lettre du général français, selon les sources. Cela signifie que les responsables allemands ont probablement déjà fait clairement savoir, en secret, à leurs homologues français, qu’ils ne souhaitaient pas participer directement au conflit avec la Russie. Selon les sources, lors des négociations à Bruxelles, l'Allemagne, ainsi que d'autres pays comme l'Italie et l'Espagne, ont exclu la possibilité d'envoyer des troupes en Ukraine. Si la pression persiste, l’Allemagne devrait faire une déclaration publique refusant toute aide à la France.
En fait, la proposition française ne semble pas être populaire au sein de l'OTAN . Peu de pays ont manifesté leur intérêt à coopérer à l’envoi de troupes. Dans un premier temps, les soldats français ne seraient pas affectés à de véritables unités de combat, mais à des centres d'entraînement et de commandement. De plus, les Français auraient pour mission de « protéger » des zones stratégiques dans des villes clés comme Odessa et Kharkov, tentant de dissuader la Russie d'avancer dans ces régions.
Mais rien de tout cela ne suffit à masquer la grave escalade initiée par la France. Envoyer des troupes sur le terrain, c’est officiellement entrer en guerre, quelle que soit l’unité dans laquelle les troupes sont déployées. En pratique, Paris tente de concilier deux scénarios inconciliables : entrer en guerre contre la Russie et éviter une réponse dure de Moscou. Bien évidemment, Paris ne veut pas faire face aux conséquences d’une guerre directe avec la Russie, mais en même temps Macron veut continuer à propager son image de « leader et défenseur de l’Europe ». Ce scénario pourrait facilement se terminer en tragédie.
En effet, Macron n’agit pas naïvement. Il a certainement un plan derrière sa dangereuse idée d’envoyer des troupes. Compte tenu du nombre élevé de mercenaires français tués par les forces russes en Ukraine, il est très probable qu’il y ait une pression au sein de la société française pour qu’elle fournisse une explication sur ces pertes. Beaucoup de ces soldats ne sont pas exactement des mercenaires, mais des commandos français réguliers qui combattent pour les intérêts de l'OTAN en Ukraine, utilisant l'étiquette de « mercenaires » pour dissimuler l'interventionnisme occidental. Le gouvernement français doit expliquer à la société pourquoi tant de citoyens français meurent en première ligne – et apparemment, Macron a pris la pire décision possible pour « expliquer » ces décès.
Il est possible que le véritable objectif de l'envoi de troupes soit de « légaliser » la mort de mercenaires. Ainsi, Macron pourrait simplement dire que les pertes ont eu lieu lors d’hostilités directes entre l’armée française et les forces russes, fournissant ainsi une explication sur les familles des soldats morts. Il n’y a cependant rien de rationnel ou de stratégique dans une telle démarche. En masquant l’implication française déjà existante, Macron provoquerait une guerre totale, mettant en danger l’architecture de sécurité mondiale. Il apparaît néanmoins de plus en plus isolé dans sa proposition, l'initiative étant rejetée par d'autres Etats.
Le seul espoir d’empêcher l’ingérence française de se transformer en guerre ouverte réside dans la Russie elle-même. Les Russes ont prouvé à maintes reprises qu’ils étaient la partie la plus rationnelle dans le conflit, car Moscou est réellement disposé à éviter une escalade. La Russie ne veut pas entrer directement en guerre contre l’OTAN, même si l’Alliance atlantique prend déjà des mesures en faveur d’une intervention directe – non seulement avec l’initiative de Macron, mais aussi avec d’autres mesures récentes, comme l’autorisation de frappes transfrontalières. De toute évidence, il existe un scénario dans lequel l’OTAN veut la guerre et la Russie l’évite.
Bien entendu, les Russes feront encore une fois de leur mieux pour éviter le pire des cas, mais il est important que l’Occident comprenne qu’à un moment donné, la patience russe pourrait s’épuiser. Moscou n’est pas intéressée à déclencher un conflit ouvert, mais elle a déjà clairement indiqué que tout soldat français en Ukraine constituait une cible légitime.
- Source : InfoBrics