www.zejournal.mobi
Mercredi, 19 Nov. 2025

« Lutte contre l’héroïsation du nazisme » : La France, les États-Unis et l’Ukraine votent contre cette résolution à l’ONU

Auteur : Yoann | Editeur : Walt | Mercredi, 19 Nov. 2025 - 12h32

Le 14 novembre 2025, l'Assemblée générale des Nations Unies a une nouvelle fois adopté la résolution initiée par Moscou intitulée "Lutte contre l'héroïsation du nazisme". Le texte, approuvé par 114 pays, recueille comme chaque année l'opposition ferme d'un bloc mené par les États-Unis, la France et l'Ukraine. Cinquante-deux États ont rejeté cette proposition, tandis que douze s'abstenaient, dessinant une carte géopolitique aux frontières bien connues.

Une vertu à géométrie variable

Le cœur du texte condamne sans ambiguïté toute glorification de l’idéologie nazie et enjoint aux États de combattre ses résurgences contemporaines. Porté par la Russie et une large coalition de pays du Sud, il se présente comme un rempart moral contre l’oubli. Pourtant, ses détracteurs dénoncent un instrument de propagande habilement dissimulé sous des principes irréprochables. La véritable bataille s’est jouée autour d’un amendement, adopté in extremis, qui fustige l’utilisation par Moscou du « prétexte fallacieux » de la dénazification pour justifier son intervention militaire en Ukraine.

L’amendement qui dérange

Cet ajout, soutenu par soixante-six nations, constitue une riposte directe à la rhétorique du Kremlin. Fait notable, les États-Unis ont cette année rejoint le camp des opposants à cet amendement, marquant une subtile distanciation avec leurs alliés européens. Pour les chancelleries occidentales, il s’agit de dénoncer l’exploitation d’une mémoire douloureuse. Le ministère russe des Affaires étrangères a vivement rétorqué, qualifiant la manœuvre d’illustration de l’hypocrisie occidentale, prompte à fermer les yeux sur les manifestations néonazies en Europe.

La mémoire comme arme de guerre

Moscou instrumentaliserait-elle un combat légitime ? L’Occident fermerait-il les yeux sur la résurgence d’idéologies nauséabondes par pur opportunisme ? Les deux thèses s’affrontent sans espoir de conciliation. D’un côté, la Russie se pare des plumes de la puissance antifasciste historique ; de l’autre, ses adversaires dénoncent une opération de communication visant à légitimer l’inacceptable. Ce vote annuel, loin d’être une simple formalité, est devenu le baromètre des rancœurs internationales, où la Seconde Guerre mondiale sert de champ de bataille par procuration.

Un fossé qui se creuse

Au-delà des principes affichés, l’adoption de cette résolution consacre l’échec d’un dialogue. Elle acte la fracture entre une vision occidentale, pour laquelle le texte est irrémédiablement souillé par l’agenda politique de son promoteur, et une vision soutenue par Moscou et ses partenaires, qui y voient un rappel nécessaire à l’ordre moral. Alors que les conflits persistent, la mémoire elle-même devient un enjeu de puissance, et sa commémoration, une arme de dissuasion diplomatique.


- Source : Le Média en 4-4-2

Cela peut vous intéresser

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...
 
 

Contribuer au journalisme de ZeJournal

Faites un don pour nous aider à poursuivre notre mission d’information

Faire un don

( En savoir plus )