Trump est-il en train de tuer son mouvement et Epstein menait-il une opération de chantage pour le Mossad ?

Nima et moi discutons de ces questions. Nous n’abordons pas la question de savoir si Epstein a été assassiné, qui est pourtant au cœur du problème. S’il a été assassiné, pourquoi ? Epstein a-t-il été tué parce qu’il menaçait de révéler qu’il dirigeait une opération de chantage, et non un réseau de trafic sexuel ? A-t-il été assassiné parce qu’il détenait des informations compromettantes sur trop d’Américains influents ? La CIA l’a-t-elle fait assassiner en représailles à l’espionnage des États-Unis par Israël ?

Les circonstances laissent penser qu’il a été assassiné. Prisonnier de haut rang, il était détenu dans une cellule anti-suicide sous la surveillance de deux gardiens et de caméras de sécurité. Pendant le bref laps de temps où il est décédé, les gardiens se sont absentés. Les caméras de sécurité ont mal fonctionné ou ont été éteintes. Autrement dit, ce n’est pas seulement une partie du système de sécurité qui a failli, mais tout le système.

Il n’y a aucune preuve de suicide. Il n’y a que des affirmations des autorités. Mais combien de fois les autorités disent-elles la vérité ? L’assassinat du président John F. Kennedy ? Celui de son frère, Robert F. Kennedy ? Le 11 septembre ? Les armes de destruction massive de Saddam Hussein ? L’utilisation d’armes chimiques par Assad ? Les mensonges sur Kadhafi ? Les exemples de déclarations mensongères des autorités sont innombrables.

Si Epstein dirigeait une opération de chantage pour le compte d’Israël afin d’obtenir l’adhésion des États-Unis à la politique d’expansion israélienne au Moyen-Orient, il est peu probable que des mineurs n’ayant pas atteint l’âge du consentement sexuel aient été présents contre leur gré. Israël aurait préféré embaucher de jeunes femmes plutôt que de compromettre une opération importante en kidnappant des mineures et en les réduisant en esclavage sexuel, ce qui aurait pu entraîner une enquête. Par ailleurs, la question de la majorité sexuelle de Virginia Guthrie, âgée de 17 ans, dépend de son État de résidence. Aux États-Unis, l’âge du consentement varie de 16 à 18 ans. Dans 31 États, il est fixé à 16 ans, dans 8 à 17 ans et dans 11 à 18 ans.

L’âge du consentement sexuel est arbitraire. En 1871, le Delaware a abaissé l’âge du consentement sexuel féminin de 10 à 7 ans. Dans le reste des États-Unis, cet âge était alors compris entre 10 et 12 ans. Aujourd’hui, dans certains pays d’Amérique du Sud et d’Afrique, l’âge du consentement féminin est de 12 ans. En Autriche, il est de 14 ans. En France, en Pologne, en République tchèque, en Suède, en Grèce, au Danemark et en Islande, il est de 15 ans. Dans le reste de l’Europe, il est de 16 ou 17 ans. En Chine, il est de 14 ans. Au Japon, il a récemment été relevé de 13 à 16 ans. Dans de nombreux pays musulmans, les relations sexuelles hors mariage sont interdites. En Iran, les garçons peuvent se marier à 15 ans et les filles à 13 ans.

Aux États-Unis, l’âge du consentement a été relevé en partie pour réduire les grossesses adolescentes. Aujourd’hui, ce problème est combattu par la contraception, notamment par les mères qui donnent la pilule à leurs filles de 12 ans. Par ailleurs, la qualification pénale des relations sexuelles avec une mineure dépend de l’âge du garçon. Tant que l’homme n’a pas 21 ans, âge arbitraire de la majorité, il ne s’agit pas d’une infraction pénale.

Paradoxalement, un Américain de 18 ans, mineur, ne peut acheter ni alcool ni arme, mais peut être envoyé au front comme soldat, pour tuer et mourir. Cela illustre le caractère arbitraire des définitions de l’âge.

L’idée qu’Epstein dirigeait un réseau de trafic sexuel pour pédophiles séduit les Américains pro-Trump qui perçoivent l’élite comme une classe corrompue. Nombre d’entre eux étant des sionistes chrétiens, ils refusent d’admettre qu’Israël piégeait des Américains à des fins de chantage. Les féministes misandres privilégient également cette thèse du trafic sexuel, car elle rejette la faute sur les hommes. Sous l’influence des émotions et de l’endoctrinement, une grande partie du public est encline à considérer l’affaire Epstein comme un trafic sexuel de mineures. Cette prédisposition protège Israël en qualifiant toute tentative de chantage d’antisémitisme et de théorie du complot.

La question est de savoir s’il existe suffisamment d’Américains libres de tout endoctrinement et lavage de cerveau, capables d’une analyse rationnelle plutôt que de réactions émotionnelles, pour parvenir un jour à la vérité sur quoi que ce soit. En lisant les commentaires sous les articles et les podcasts, on constate une prédominance de l’émotion et un manque de réflexion. On observe également que beaucoup suivent des sites web, des podcasts et des réseaux sociaux qui confortent leurs convictions. Rares sont ceux dont les croyances reposent sur une analyse objective des faits. D’ailleurs, il devient de plus en plus difficile de discerner la vérité. Dans quelle mesure une majorité peut-elle parvenir à la vérité sur un sujet donné ?

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Traduction: Marie-Claire Tellier