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Mercredi, 05 Nov. 2025

La colossale dégringolade des prix littéraires : le Goncourt à Laurent Mauvignier

Auteur : E&R | Editeur : Walt | Mercredi, 05 Nov. 2025 - 15h16

Une fois n’est pas coutume, on va commencer par un commentaire piqué de la veille, sous l’article de la première colossale rigolade.

Petite remarque transversale sur la production littéraire actuelle.

C’est dans un monde privé de sens que le culte des généalogies et des tatouages se généralise. Les littérateurs, qui ont aujourd’hui épuisé les ressources narratives du "moi", continuent malgré tout de vouloir écrire sur eux-mêmes au travers de leurs ascendants. Ils deviennent la synthèse d’ancêtres magnifiés et se dévoilent désormais par médiation avec la fausse pudeur d’une jeune fille prépubère qui aurait trop parlé de soi.
Les autres, ceux qui n’ont pas les loisirs nécessaires pour consulter les registres d’état civil, offrent leurs corps à la dextérité sémiologique des tatoueurs et, au sein de leur silence, convertissent leur peau en un nouvel organe de paroles.

Eh bien c’est exactement ce qu’ont fait les jurés du Congourt 2025, ils ont couronné un type qui écrit des livres sans grand intérêt sur sa famille. À défaut d’avoir une vie, il n’y a qu’à utiliser celles de la famille. C’est plus que du moi je, c’est du nous je. Mais c’est la tendance, le repli sur soi, le psychologisme tiré par les cheveux. Au siècle dernier, c’était l’aventure, les voyages, la guerre, un autre souffle.

Mémé a couché avec les Boches

On va essayer de ne pas être méchants, d’ailleurs on ne l’a pas été dans l’article du Femina : on peut avoir du talent mais être promu(e) pour de mauvaises raisons, par exemple un livre sur le féminicide ou la Shoah. La littérature aujourd’hui souffre du même mal que le cinéma : on l’affuble d’un sac sur le dos, rempli de propagande pour le Système, c’est-à-dire les nouvelles valeurs. C’est ça ou rien. Il faut alors, qu’on ait du talent ou pas, jouer au Père Noël et distribuer les cadeaux aux communautés souffrantes : dans le désordre, pour pas faire de jaloux, femmes, racisés, juifs, homos et obèses. Si on en oublie, écrire au journal.

Donc le Goncourt, l’histoire d’une famille avec un drame – la mamie rasée par les résistants en 44 ou 45 – a été à Laurent Mauvignier, auteur et metteur en scène d’une pièce – Proches – où deux hommes s’embrassent sur scène. Il semble que Laurent n’aime pas les homophobes.

Si la théorie est intéressante, que vaut vraiment la pièce ? Dans les faits, sauf à avoir longuement écouté l’auteur expliquer sa démarche, difficile de la saisir au vol. Proches met en scène ces disputes familiales que l’on a déjà vues, sûrement trop vues. Le couple de parents, sexagénaires, qui n’en peut plus l’un de l’autre, l’une des sœurs mariée avec un « pauvre con » homophobe, l’autre sœur, malheureuse de n’avoir pas pu avoir d’enfants. Les scènes de ménages se succèdent, en binôme ou au cours d’embarrassants moments à table, à six, sous l’œil navré de Clément, l’amant de Yoann. Proches est bavarde sans réellement être suffocante. (maze.fr)

N’ayant pas lu le livre, on s’est tapé les longues interviews du nouveau grand de la littérature, qui paraît-il méritait ce titre depuis longtemps, mais on a trouvé son discours plat. Peut-être écrit-il mieux qu’il ne parle. En tout cas, rien d’affolant dans ses propos. Le moi je fondu dans le nous je, c’est un peu quand on n’a rien à raconter. Et puis tous ces lauréats, ça manque d’humour. L’une parle de féminicide, l’autre raconte sa grand-mère mytho, franchement ça vole pas haut. Notre critique est peut-être naze, mais faut voir ce qu’on doit critiquer ! À grand livre, grande critique.

Il nous reste encore l’Interallié, le Médicis et le Renaudot. Ah, la fille Clermont-Tonnerre (quel joli nom) a touché le Renaudot, avec son histoire parallèle aux trois mousquetaires d’Alexandre Dumas. Adélaïde (quel joli prénom), une parente de feu Hermine (disparue en bécane), est du sérail. On dirait que les maisons d’édition récompensent leurs employés (voir Appanah), ou leurs proches, en tout cas leurs semblables.

Ancienne élève de l’École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, elle commence sa carrière dans les secteurs de la banque et de la finance, notamment à Mexico pour la Société générale, avant de prendre la décision de se réorienter vers le journalisme. D’abord journaliste à Madame Figaro, elle est directrice de la rédaction à Point de vue depuis 2014. Elle achète l’hebdomadaire à Altice en 2018.

À partir de 2008, elle est membre du jury permanent du prix de la Closerie des Lilas, qui récompense un roman de femme paru entre janvier et mars de chaque année[6]. Elle est également membre du jury du prix Françoise-Sagan, dont elle a été lauréate et membre du prix Fitzgerald. Adélaïde est également membre du jury du Prix Vaudeville et elle préside le prix littéraire du Who’s Who.

On doit avouer qu’on a fait chou blanc sur la Shoah (quoique, la mamie de Mauvignier, ça frôle la Shoah), qui n’a pas été récompensée cette année. Les jurys des principaux prix seraient-ils devenus antisémites ? LFI est-elle responsable ? Où était Mélenchon le jour du vote ? Il faudrait demander à Rudy Reichstadt si on peut avoir des lauréats avec des thèmes non-shoatiques.

Pour ce qui est des minorités, on fait quand même bingo, puisque le Mauvignier est homo-friendly et que la Tonnerre fait un livre féministe sur une femme « incroyablement forte ». On peut pas gagner à tous les coups, mais le woke a quand même tout raflé.

Sauvés : la Shoah dans le Renaudot essai !

La surprise est venue du prix Renaudot essai qui a récompensé Alfred de Montesquiou pour Le Crépuscule des hommes (Robert Laffont), un ouvrage sur les procès de Nuremberg qui ne figurait pas dans les sélections. (France Info)


- Source : E&R

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