Le faux plan de paix de Trump
L’article de Voxnr, qui est une honnête synthèse de la méthode israélienne, qui rappelle celle des États-Unis avec les nations indiennes au XIXe siècle – un traité/une violation du traité –, est à mettre en miroir de celui du Parisien, qu’on va résumer en premier lieu.
On sait que la politique de Netanyahou consiste à faire monter l’antisémitisme ou la crainte des juifs de la diaspora pour les faire déménager en Israël. En disant que la France est antisémite, il espère faire venir les 600 000 (en réalité au moins le double ou le triple) juifs français dans la maison mère. Toute une série d’attentats du Mossad sous faux drapeau islamiste ont permis, par exemple en 2015 avec l’Hypercacher, de faire monter les stats de l’aliyah, ou alyah, ou alya. L’orthographe, avec Israël, c’est un peu comme les frontières, c’est vague, mouvant, incertain.
« Il ne s’agit pas d’une vague d’émigration, mais d’un véritable tsunami d’Israéliens qui choisissent de quitter le pays ».
Donc Netanyahou qui se démène pour rendre la vie impossible aux juifs hors Israël, à part les juifs américains qui financent la maison mère avec l’argent récolté par l’AIPAC (qui le pique au Trésor), doit faire face à une vague de départs sans précédent. On a vu des images de fils d’attente pendant la guerre à Gaza, de citoyens en fuite vers Chypre, mais la propagande sioniste a fait croire que c’était bidon. Le problème, c’est que c’est désormais officiel.
Plus de 192 000 citoyens israéliens ont quitté le pays, durablement ou définitivement, entre le début de l’année 2022 et août 2024, ce qui représente la plus grande perte de capital humain jamais enregistrée par Israël en si peu de temps, selon un rapport présenté lundi à la commission de l’immigration et de l’intégration de la Knesset, le Parlement israélien.
Dans ce compte, les alyah pèsent peu par rapport aux hayla (on a mis les lettres à l’envers), ou contre-alyah. Le pire, pour le pouvoir démoniaque de Tel-Aviv, c’est qu’il s’agit de départs sans retour. Ces juifs-là n’ont plus envie de vivre dans un pays raciste, haineux et génocidaire. Et c’est surtout la capitale qui est touchée. La guerre sans fin menée par Netanyahou et ses sbires n’est qu’une impasse et un nouveau clou dans le cercueil du Grand Israël. Qui risque de finir immense, mais vide.
« On frappera fort (…) Étant donné l'absence d'otages à Gaza, l’armée n’a plus de retenue. On doit agir fermement »
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) October 20, 2025
Voilà les mots du ministre génocidaire israélien Yoav Kish pic.twitter.com/Jp12bJTIld

Pour illustrer la politique contre-productive des sionistes en poste à Tel-Aviv, rien de mieux que ce porte-parole capable de menacer l’Angleterre devant Tommy Robinson, pour le coup un patriote britannique et un grand allié d’Israël, par pure haine des Européens, ou des chrétiens. Pas étonnant que les sionards finissent seuls, au milieu d’un monde qui les rejette. Et après ils vont sortir le coup du bouc émissaire...
« Les Britanniques ont une place spéciale en enfer pour s'en être pris au peuple juif ! ».
— Les Spectateurs (@SpectateursFr) October 22, 2025
Déclaration du porte-parole israélien Yishai Fleisher, qui a accordé un entretien au Britannique d’extrême droite @TRobinsonNewEra pic.twitter.com/PSE74R8Vl1
Dans le même genre, chez nous, on a Goldnadel qui se tord le cou à force de faire des inversions accusatoires. Décidément, le sionisme d’aujourd’hui, car il y avait un sionisme de gauche, va dans le mur, et dans celui des lamentations. Et après on va accuser les prétendus antisémites, alors que les sionistes fabriquent leur propre malheur.
Mensonge ignoble : C’est le Hamas qui a violé le cessez le feu en tuant 2 soldats et qui n’a toujours pas restitué tous les otages assassinés. La seule question : Ment elle seulement comme tous les vulgaires gauchistes ou spécialement comme tous les larbins islamistes ? https://t.co/Nn9Majibmf
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Il n’y aura pas de paix à Gaza. Seulement une absence temporaire de guerre comme le montre l’histoire des « accords de paix » d’Israël.
Depuis la présidence de Jimmy Carter, les plans de paix qui ont échoué ne manquent pas en Palestine occupée, tous comprenant des phases et des calendriers détaillés.
Ils se terminent tous de la même manière. Israël obtient ce qu’il veut au départ – dans le dernier cas, la libération des otages israéliens restants – tout en ignorant et en violant toutes les autres phases jusqu’à ce qu’il reprenne ses attaques contre le peuple palestinien.
C’est un jeu sadique. Un manège de la mort. Ce cessez-le-feu, comme ceux du passé, n’est qu’une pause publicitaire. Un moment où le condamné est autorisé à fumer une cigarette avant d’être abattu sous une pluie de balles.
Une fois les otages israéliens libérés, le génocide continuera. Je ne sais pas dans combien de temps. Espérons que le massacre de masse sera retardé d’au moins quelques semaines. Mais une pause dans le génocide est le mieux que nous puissions espérer.
Israël est sur le point de vider Gaza, qui a été pratiquement rayée de la carte après deux ans de bombardements incessants. Il n’est pas près de s’arrêter.
C’est l’aboutissement du rêve sioniste.
Les États-Unis, qui ont accordé à Israël une aide militaire colossale de 22 milliards de dollars depuis le 7 octobre 2023, ne fermeront pas leur pipeline, le seul outil susceptible de mettre fin au génocide.
Comme toujours, Israël accusera le Hamas et les Palestiniens de ne pas respecter l’accord, très probablement en refusant – à tort ou à raison – de désarmer, comme l’exige la proposition.
Washington, condamnant la violation présumée du Hamas, donnera le feu vert à Israël pour poursuivre son génocide afin de créer le fantasme de Trump d’une Riviera de Gaza et d’une « zone économique spéciale » avec la réinstallation « volontaire » des Palestiniens en échange de quelques symboles.
Parmi les innombrables plans de paix élaborés au cours des dernières décennies, celui-ci est le moins sérieux.
Mis à part l’exigence que le Hamas libère les otages dans les 72 heures suivant le début du cessez-le-feu, il manque de détails et de calendriers précis. Il est truffé de clauses permettant à Israël de dénoncer l’accord. Et c’est là tout l’intérêt.
Il n’est pas conçu pour être une voie viable vers la paix, ce que la plupart des dirigeants israéliens comprennent. Le journal israélien à plus grand tirage, Israel Hayom, fondé par le défunt magnat des casinos Sheldon Adelson pour servir de porte-parole au Premier ministre Benjamin Netanyahu et défendre le sionisme messianique, a demandé à ses lecteurs de ne pas s’inquiéter du plan Trump, car il ne s’agit que de « rhétorique ».
Israël, dans un exemple tiré de la proposition, « ne retournera pas dans les zones dont il s’est retiré, tant que le Hamas mettra pleinement en œuvre l’accord ».
Qui décide si le Hamas a « pleinement mis en œuvre » l’accord ? Israël. Quelqu’un croit-il en la bonne foi d’Israël ? Peut-on faire confiance à Israël en tant qu’arbitre objectif de l’accord ? Si le Hamas – diabolisé en tant que groupe terroriste – s’y oppose, quelqu’un l’écoutera-t-il ?
Comment est-il possible qu’une proposition de paix ignore l’avis consultatif rendu en juillet 2024 par la Cour internationale de justice, qui réitérait que l’occupation israélienne est illégale et doit prendre fin ?
Comment peut-elle omettre de mentionner le droit des Palestiniens à l’autodétermination ?
Pourquoi les Palestiniens, qui ont le droit, en vertu du droit international, de mener une lutte armée contre une puissance occupante, devraient-ils déposer les armes alors qu’Israël, la force d’occupation illégale, n’est pas tenu de le faire ?
De quel droit les États-Unis peuvent-ils établir un « gouvernement de transition temporaire » – le soi-disant Conseil de paix de Trump et Tony Blair – en écartant le droit des Palestiniens à l’autodétermination ?
Qui a donné aux États-Unis le droit d’envoyer à Gaza une « force internationale de stabilisation », terme poli pour désigner une occupation étrangère ?
Comment les Palestiniens sont-ils censés se résigner à accepter une « barrière de sécurité » israélienne aux frontières de Gaza, confirmation que l’occupation va se poursuivre ?
Comment une proposition peut-elle ignorer le génocide au ralenti et l’annexion de la Cisjordanie ?
Pourquoi Israël, qui a détruit Gaza, n’est-il pas tenu de payer des réparations ?
Que doivent penser les Palestiniens de la demande formulée dans la proposition visant à « déradicaliser » la population gazaouie ? Comment cela devrait-il être accompli ? Par des camps de rééducation ? Une censure généralisée ? La réécriture des programmes scolaires ? L’arrestation des imams incriminés dans les mosquées ?
Et qu’en est-il de la rhétorique incendiaire régulièrement employée par les dirigeants israéliens qui décrivent les Palestiniens comme des « animaux humains » et leurs enfants comme des « petits serpents » ?
« Tout Gaza et tous les enfants de Gaza devraient mourir de faim », a déclaré le rabbin israélien Ronen Shaulov. Il a ajouté : « Je n’ai aucune pitié pour ceux qui, dans quelques années, grandiront et n’auront aucune pitié pour nous. Seule une cinquième colonne stupide, qui déteste Israël, a de la pitié pour les futurs terroristes, même s’ils sont encore jeunes et affamés aujourd’hui. J’espère qu’ils mourront de faim, et si quelqu’un a un problème avec ce que j’ai dit, c’est son problème ».
[...]
Israël mène des attaques meurtrières contre Gaza depuis des décennies, qualifiant cyniquement ces bombardements de « tonte de la pelouse ». Aucun accord de paix ou de cessez-le-feu n’a jamais fait obstacle à cela.
Celui-ci ne fera pas exception.
Cette saga sanglante n’est pas terminée. Les objectifs d’Israël restent inchangés : la dépossession et l’effacement des Palestiniens de leur terre.
La seule paix qu’Israël entend offrir aux Palestiniens est celle de la tombe
Chris Hedges
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- Source : E&R















