Rumble est rétabli en France après le rejet par la justice de la demande de censure du gouvernement

Rumble, la plateforme de partage de vidéos et de services cloud, a rouvert l’accès à son site aux utilisateurs français à la suite d’une décision judiciaire décisive.
Un tribunal a jugé que la demande de suppression de contenu émise par un fonctionnaire français par courrier électronique n’avait aucune valeur juridique.
En réponse, Rumble a rétabli l’accès complet à sa plateforme dans tout le pays.
Le litige remonte à 2022, lorsqu’un représentant du gouvernement français a tenté de faire pression sur la plateforme pour qu’elle censure certaines vidéos.
Plutôt que de se conformer à la demande de suppression de contenu sous peine de conséquences juridiques, Rumble a pris la décision audacieuse de retirer complètement son service de France.
Cette prise de position contre l’ingérence politique a désormais été validée par la décision du tribunal, qui a estimé que l’e-mail en question ne pouvait être considéré comme une mesure exécutoire.
Chris Pavlovski, fondateur et PDG de Rumble, a réagi à cette décision avec optimisme et a clairement réaffirmé les valeurs de la plateforme :
« La liberté l’emporte une fois de plus, et nous sommes ravis que le peuple français puisse à nouveau accéder à la place publique Rumble, où le libre échange d’idées se déroule 24 heures sur 24. La France a une longue histoire de lutte pour les libertés individuelles, ce qui correspond parfaitement à Rumble, car nous sommes une plateforme qui place la liberté au premier plan dans tout ce que nous faisons. Nous sommes impatients de tourner la page en France et de commencer un nouveau chapitre ».
Rumble se positionne depuis longtemps comme un défenseur de la liberté d’expression face à la pression croissante exercée par l’État pour contrôler les discours en ligne.
Son recours juridique en France a contesté les demandes des autorités qui souhaitaient supprimer certains contenus, notamment des reportages provenant de médias russes.
« Récemment, le gouvernement français nous a demandé de supprimer certaines sources d’information russes de Rumble. Dans le cadre de notre mission visant à rétablir un Internet libre et ouvert, nous nous sommes engagés à ne pas modifier nos politiques en matière de contenu », avait déclaré l’entreprise à l’époque.
Bien que la plateforme ait reconnu que la France ne représentait qu’une petite partie de sa base d’utilisateurs, moins de 1 %, Rumble a souligné que c’était le principe même de la question qui avait motivé sa décision.
Elle a fait remarquer que les utilisateurs français « perdraient l’accès à un large éventail de contenus Rumble en raison de ces exigences gouvernementales », soulignant les implications plus larges de la censure pour la liberté sur Internet.
L’Union européenne et les États-Unis ont imposé de larges sanctions à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine, notamment l’interdiction des chaînes publiques telles que RT et Sputnik.
Ces mesures ont suscité une controverse autour de l’équilibre entre les préoccupations de sécurité nationale et la suppression d’informations.
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Les gouvernements du monde entier exercent une pression croissante sur les plateformes technologiques basées aux États-Unis pour qu’elles censurent les contenus au-delà de leurs frontières.
Le Royaume-Uni, par exemple, a pris pour cible 4chan en utilisant sa loi sur la censure, l’Online Safety Act, exigeant que la plateforme restreigne certains contenus, même si 4chan est enregistrée aux États-Unis et n’a aucune présence physique au Royaume-Uni.
Les avocats de la plateforme ont riposté, arguant que les bureaucrates étrangers ne peuvent pas dicter des règles en matière de liberté d’expression aux entreprises américaines.
Cette portée extraterritoriale s’inscrit dans une tendance croissante des gouvernements étrangers à utiliser leurs lois nationales pour contrôler la liberté d’expression à l’échelle mondiale.
Le Brésil a adopté une position encore plus agressive. Sa Cour suprême a ordonné à plusieurs reprises à des plateformes telles que X et Rumble de supprimer des contenus ou de suspendre des comptes, souvent sous la menace d’amendes journalières ou d’interdictions pure et simple.
Rumble a été bloqué au Brésil pour avoir refusé de supprimer un compte utilisateur, et X a fait l’objet d’injonctions judiciaires exigeant le respect des demandes de suppression de contenus brésiliens.
Alors que de plus en plus de gouvernements adoptent ces tactiques, les plateformes sont contraintes de choisir entre résister à l’ingérence étrangère ou renoncer au contrôle de ce que les utilisateurs peuvent voir et dire en ligne.
Cependant, cette décision de justice en France en faveur de Rumble marque une victoire pour les plateformes qui choisissent de résister à la censure plutôt que de céder à la pression politique.
Rumble a prouvé que les plateformes n’ont pas à se plier lorsque les autorités étrangères tentent de dicter ce qui est acceptable en matière d’expression.
Traduction par Aube Digitale
- Source : Reclaim The Net