Badinter au Panthéon : déboulonnage d’une icône (pré)-fabriquée

Le ministre de la Justice Robert Badinter a exprimé sa haine envers les Juifs qui sifflaient la venue du président de François Mitterrand en 1992 à la cérémonie de la Rafle du Vel d'hiv'. Un paradoxe puisqu'il était Juif, mais qui s'explique politiquement.
En 1941, grand admirateur de Pétain et de la révolution nationale, François Mitterrand regagne Vichy où il trouvera ses premiers emplois : il établit des fiches sur les opposants au régime de Vichy. il rédige une lettre à sa sœur le 13 mars 1941 et dans laquelle il déclare :
« j’ai vu le maréchal au théâtre […] il est magnifique d’allure, son visage est celui d’une statue de marbre ».
En 1942 il est promu au Commissariat au Reclassement des Prisonniers de Guerre. En avril 1942 il défend inconditionnellement, par une lettre à un ami, le gouvernement Laval imposé par les allemands. Mars-avril 1943 : François Mitterrand est le 2202e (sur 2626) à recevoir la plus haute distinction du régime de Vichy : la Francisque. Pour obtenir cette décoration, il faut en faire la demande en remplissant un formulaire indiquant :
« Je fais don de ma personne au maréchal Pétain, comme il a fait don de la sienne à la France. Je m’engage à servir ses disciples et à rester fidèle à sa personne et à son œuvre ».
Ses parrains sont deux anciens de la Cagoule. Sans lésiner sur les assassinats, la Cagoule, cette association secrète d’anciens royalistes et de ligueurs d’extrême-droite, proche du régime fasciste de Franco, a tenté d’imposer un régime autoritaire dans les années 30, face au Front populaire. Malgré son démantèlement en 1938, ses membres sont de nouveau en grâce sous Vichy, animés d’une haine intacte de la République.
Après la Libération, le « résistant » Mitterrand, qui n’a pas rejoint la France libre, ne verra aucune contradiction à se faire employer par le groupe L’Oréal d’Eugène Schueller, l’un des principaux financiers de la Cagoule. Devenu ministre, il n’hésitera pas non plus à s’entourer d’hommes issus des équipes de René Bousquet, chef de la police de Vichy.
François Mitterrand et Marcel Barrois rencontrent le maréchal Pétain à l’Hôtel du Parc, siège du gouvernement de Vichy, 15 octobre 1942 ©Getty – Pierre Péan / Collection Gamma-Rapho
Le 15 octobre 1942, trois mois après la Rafle du Vel d’hiv’, François Mitterrand a 26 ans. Il est reçu par le maréchal Pétain. Cette photo n’a été publiée pour la première fois qu’en 1994, mais, lorsque le 14 juillet 1992 François Mitterrand avait affirmé avec le plus grand sang froid que la République n’était pas comptable des actes de Vichy, ce n’est pas passé auprès d’une partie de la communauté juive qui était au courant de sa carrière.
Deux jours après, le 16 juillet 1992, pour célébrer le 50e anniversaire de la rafle du Vél-d’Hiv, François Mitterrand déposait une gerbe, lors d’une cérémonie du souvenir à l’endroit où 13 000 juifs, des hommes, des femmes et des enfants, avaient été parqués plusieurs jours dans des conditions effroyables avant d’être déportés. La moitié de l’assistance l’a sifflé dès son arrivée.
La colère de Robert Badinter s’était adressée aux quelques très rares rescapés venus témoigner.
Thomas Séraphine, acteur des Films à l’arrache de Laurent Firode, a célébré sur Tocsin le show de Robert Badinter au Vel d’Hiv’. Après lui, il n’y pas plus rien à dire. Jean Moulin avait eu droit au discours grandiloquent mais émouvant d’André Malraux. Robert Badinter n’aura que celui d’Emmanuel Macron. Il ne mérite pas mieux.
par Jacqueline - Le Média en 4-4-2
- Source : E&R