Chantage démocratique en Moldavie : La « démocratie » made in Bruxelles s’offre une victoire – Sylvain Ferreira

L'Union européenne peut pousser un soupir de soulagement. Sa marionnette à Chișinău a "triomphé" lors d'un scrutin dont la farce n'a d'égale que la médiocrité. La victoire du camp pro-européen, annoncée comme un plébiscite, n'est en réalité que le fruit putride d'une manipulation éhontée et d'un déni de démocratie savamment orchestré.
Il aura suffi d’une participation misérable de 52 %, soigneusement cultivée par une diabolisation préventive de l’opposition, et d’une organisation électorale scélérate à l’étranger pour garantir le « bon » résultat. Prenons les faits : face à 350 000 citoyens moldaves résidant en Russie, le gouvernement n’a daigné ouvrir que cinq bureaux de vote, créant des files d’attente décourageantes. À l’inverse, pour une diaspora bien plus réduite en France ou en Allemagne, des dizaines de bureaux étaient opérationnels. Ce tripatouillage des conditions de vote fut couplé à un « embouteillage géant » organisé au seul point de passage entre la Transnistrie russophone et la Moldavie, entravant l’accès aux urnes d’une partie de l’électorat.
Tandis que l’on agite le spectre d’une ingérence moscovite fantomatique – jamais matérialisée –, c’est dans l’ombre des technocrates bruxellois et sous la présence provocatrice de soldats français que s’est jouée cette mascarade. La prétendue menace russe, grotesque épouvantail, a servi de paravent commode à une forfaiture institutionnelle, offrant à l’oligarchie euro-atlantiste une victoire sans gloire, mais conforme à ses intérêts. La Moldavie, nouvelle colonie administrative de l’UE, apprend à ses dépens que la souveraineté populaire se négocie désormais au prix fort : celui de son âme.
- Source : Le Média en 4-4-2