www.zejournal.mobi
Mercredi, 10 Sept. 2025

Sébastien Lecornu à Matignon : Une nouvelle provocation macroniste

Auteur : Yoann | Editeur : Walt | Mercredi, 10 Sept. 2025 - 17h17

On le vote ce budget ? Ben non, parce qu'il faut un Premier ministre pour le présenter. Alors qui veut être le septième Premier ministre et gagner un chauffeur et une belle bagnole à vie, les transports gratuits, et tout et tout ? Finalement c'est Sébastien Lecornu, ministre des Armées, qui a été élu démocratiquement par Macron.

Il est des nôôôtres !

Il faut dire qu’il a le look, le genre et les casseroles qui conviennent à l’emploi. « Je ne suis pas candidat », avait-il déclaré le 31 août, tout comme Dupond-Moretti avait affirmé : « personne n’aurait jamais l’idée sotte » de me proposer le poste, « c’est un exercice, je n’en ai pas les compétences ». Pour l’homme qui a décidé d’emmerder les Français, le défi était trop fort : il a donc choisi ce contre-emploi, pour ne pas dire cette erreur de casting. Il s’agit donc d’un jeu de chaises musicales : aucun changement, à part de tête. Saura-t-il convaincre des bienfaits du budget de Bayrou et de la politique de Macron ? On peut en douter.
Sébastien Lecornu avait été visé par une enquête ouverte en mars 2019 lorsqu’il était ministre des Outre-mer par le Parquet national financier pour « prise illégale d’intérêts » et « omission de déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique ». Elle avait été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Il cumulait les fonctions de président du conseil départemental de l’Eure et un poste au conseil d’administration de la Société des autoroutes Paris Normandie. Comme il se doit, l’enquête a été classée sans suite.

Le stratège de l’escalade militaire

Ancien ministre des Armées, Lecornu a œuvré sans relâche à l’implication française dans le conflit ukrainien : remise en service des missiles Scalp, livraisons de drones, refus catégorique de toute démilitarisation. Parallèlement, il a supervisé les exportations d’armes vers Israël – 27,1 millions d’euros de commandes et 16,1 millions de livraisons en 2024 –, suscitant l’accusation de complicité de génocide à Gaza. Une politique du chaos assumée, qui fait de la France un acteur militant des conflits contemporains.

Le renégat

Issu des rangs des Républicains, Lecornu a rallié Macron sans état d’âme, à l’instar de son compère Gérald Darmanin. Devenu le « chouchou » de Brigitte Macron, il incarne l’opportunisme et la versatilité. Chargé du Grand Débat national après la crise des Gilets jaunes, il a habilement noyé les revendications sociales sous de pseudo-consultations, illustrant le mépris feutré d’un pouvoir qui prétend écouter tout en ignorant.

Un pont discret vers l’extrême droite

Sébastien Lecornu ne va plaire à la branche gauche du parti unique au pouvoir. Il s’est en effet imposé comme un intermédiaire zélé entre l’Élysée et le Rassemblement National. Des dîners discrets avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, organisés avant la dissolution, puis renouvelés en avril 2025, ont scellé cette connivence. Soupçonné de favoritisme par le Parquet national financier, proche de Thierry Solère – conseiller mis en examen à treize reprises –, Lecornu symbolise la porosité croissante entre le macronisme et l’extrême droite.

Le déni démocratique

Selon un récent sondage, 76 % des Français désapprouvent cette nomination. Preuve, s’il en fallait, du divorce entre l’Élysée et le pays. Macron semble y puiser une forme de jubilation provocatrice, comme lorsqu’il assurait vouloir « emmerder » les non-vaccinés. Nommer un Premier ministre au patronyme si évocateur – Lecornu, comme un programme en soi – relève du cynisme ou de l’aveuglement. Une impasse politique qui exigerait une censure, et encore mieux, une destitution, pour rendre sa voix au peuple.

Le visage autoritaire du ministre des Outre-mer

Le 13 mars 2021 Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, déclarait : « Je me range du côté de l’avis du ministre de la santé, Olivier Veran, et des hautes autorités de santé qui ont validé les injections de l’AstraZeneca ».
Le 14 mars 2021, le Premier ministre Jean Castex avait assuré : « A ce stade, il faut avoir confiance dans ce vaccin ».
Le 15 mars 2021, Emmanuel Macron annonçait : la France [NDLR : lui] décide de suspendre par précaution l’utilisation du vaccin AstraZeneca.
Le 21 mars 2021, Sébastien Lecornu  en tirait les conséquences : Au total,  247 350 doses de vaccin (Pfizer, Moderna et AstraZeneca) ont été livrées dans les différents départements, régions et collectivités d’Outre-mer. Au 22 mars, 164 210 doses ont été injectées.

Dès sa prise de fonction au ministère des Outre-mer, Sébastien Lecornu avait révélé sa méthode : l’intransigeance et le mépris des réalités territoriales. Fin 2021, face à la crise explosive en Guadeloupe et en Martinique, son management fut éloquent : il exigea des syndicats une condamnation préalable des violences pour daigner les recevoir, organisa des réunions par visioconférence depuis le territoire même où il s’était déplacé, et opposa une fin de non-recevoir aux demandes d’assouplissement de l’obligation vaccinale. Alors que la colère naissait de la vie chère, des monopoles et d’un héritage colonial encore brûlant, sa réponse se limita à l’envoi de forces de l’ordre supplémentaires et à des promesses de vaccins AstraZeneca – relégués au fond des frigos métropolitains. Une gestion brutale et sourde qui, loin d’apaiser les tensions, confirma que pour Lecornu, le dialogue n’est qu’un leurre et la répression, l’unique langage.


- Source : Le Média en 4-4-2

Cela peut vous intéresser

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...
 
 

Contribuer au journalisme de ZeJournal

Faites un don pour nous aider à poursuivre notre mission d’information

Faire un don

( En savoir plus )