L'Europe se précipite pour profiter du soutien de Trump pour envoyer des troupes en Ukraine

L’Europe discute d'un projet de déploiement de troupes en Ukraine. Et, Trump incite les Européens à envoyer des soldats en Ukraine.
«L'Europe se précipite pour tirer parti du soutien de Trump au plan de déploiement de troupes en Ukraine», titre Bloomberg. «Le président américain Donald Trump exhorte les alliés de l'UE à envoyer des troupes terrestres en Ukraine pour garantir un cessez-le-feu et la sécurité dans le pays», signale la Deutsche Welle (DW). «Mais tous les États européens ne sont pas prêts à le faire», avertit le média allemand. Ce plan prévoit notamment le déploiement d'unités britanniques et françaises loin des lignes de front. Les États-Unis, quant à eux, se sont déclarés prêts à fournir un soutien aérien.
Ainsi, les responsables européens discutent d'un projet d'envoi de troupes britanniques et françaises en Ukraine dans le cadre d'un éventuel accord de paix. Au total, une douzaine de capitales ont exprimé le souhait d'envoyer des troupes dans ce pays dévasté.
Un plan de sécurité pour l'Ukraine devrait être finalisé cette semaine alors que les dirigeants cherchent à capitaliser sur le soutien du président Donald Trump à un plan d'envoi de troupes européennes dans le cadre d'un futur accord de paix. Il semble supposer que l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni sont prêts à envoyer des troupes en Ukraine pour garantir la paix, comme il l'a déclaré à la chaîne américaine Fox News après les négociations à Washington. Il a laissé entendre que les États-Unis seraient prêts à fournir un soutien aérien.
Après un sommet à la Maison Blanche lundi qui a réaffirmé un engagement plus fort des États-Unis en faveur de garanties futures, les dirigeants européens souhaitent saisir l'occasion de soutenir Kiev avant une éventuelle rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.
Une réunion de responsables européens, mardi, a porté sur le projet d'envoi de troupes britanniques et françaises en Ukraine suite à un accord de paix. Le nombre et le déploiement des troupes ont notamment été évoqués, ont indiqué des sources bien informées. Au total, une dizaine de capitales ont exprimé le souhait d'envoyer des troupes dans ce pays dévasté, ont précisé ces sources sous couvert d'anonymat. «Une question importante est de savoir comment un éventuel cessez-le-feu pourrait être obtenu le long de la ligne de front de plus de 1000 kilomètres dans l'est de l'Ukraine. Une autre question est de savoir quels pays seraient prêts à envoyer des soldats en Ukraine? Combien, et avec quel type de mandat?», questionne la DW.
Cependant, les détails concernant le soutien américain restent flous. «Sur le plan sécuritaire, ils sont prêts à déployer des troupes», a fait remarquer Trump à Fox News. «Nous sommes prêts à les aider sur certains points, probablement un soutien aérien, car nous disposons de quelque chose que personne d'autre n'a, c'est vrai. Je ne pense pas qu'il y aura de problème».
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré plus tard aux journalistes que Trump comprenait que ces assurances étaient «essentielles à une paix durable». «Il a demandé à l'équipe de sécurité nationale de se coordonner avec nos amis en Europe et de continuer à dialoguer et à discuter de ces questions avec l'Ukraine et la Russie», a-t-elle stipulé, ajoutant que même si Trump a exclu une présence américaine sur le terrain, Washington «peut certainement aider à coordonner et peut-être fournir d'autres garanties de sécurité».
Des responsables militaires européens rencontreront leurs homologues américains dans les prochains jours pour clarifier des «garanties de sécurité crédibles» et préparer «le déploiement de forces de soutien en cas de cessation des hostilités», a indiqué mardi le gouvernement britannique dans un communiqué.
Les discussions impliqueront le commandant en chef de l'OTAN en Europe et les ministres de la Défense des pays de l'alliance, ont indiqué des sources bien informées.
Les termes détaillés des futures garanties seront convenus «dans les prochains jours, de préférence cette semaine», a déclaré, - rapporte Bloomberg - le président du Conseil européen, Antonio Costa, aux journalistes à Lisbonne. Mais alors que les dirigeants européens ont salué la réunion de la Maison Blanche comme une avancée, notant un changement dans la position de Trump sur les garanties, certains responsables restent sceptiques quant à la perspective d'un accord de paix - et ne savent pas si ces garanties seront suffisantes pour dissuader Poutine.
Le Kremlin exige de Kiev d'importantes concessions territoriales dans l'est de l'Ukraine et a rejeté la perspective du stationnement de troupes de l'OTAN dans le pays.
Selon des sources bien informées, la première étape du programme en préparation sera l'assistance aux forces armées ukrainiennes sous forme de formation militaire de renforts.
La force sera soutenue par une équipe multinationale composée principalement de troupes européennes, dont des centaines de soldats britanniques et français, ont indiqué des sources, qui seront stationnés à l'arrière, loin des lignes de front. Une autre partie du plan prévoit un soutien américain sous forme de partage de renseignements, de sécurité aux frontières, de fournitures militaires et éventuellement de défense aérienne.
Les responsables européens s’attendent à ce que les États-Unis continuent, au minimum, à fournir des renseignements et du matériel militaire par l’intermédiaire de leurs partenaires à l'UE.
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a déjà proposé à l'Ukraine des garanties de sécurité similaires à celles de l'OTAN, ce qui donnerait à Kiev un engagement fort en faveur de la défense mutuelle, sans pour autant lui donner la possibilité de devenir membre. Lundi à Washington, elle a déclaré que les alliés discuteraient de cette offre avec d'autres.
Le président français, Emmanuel Macron, insiste pour l'envoi de soldats en Ukraine après un accord de paix. «Le coeur de notre travail nous Européens sont les garanties de sécurité», a-t-il martelé dans un entretien à TF1. «Nous devons être sûrs que quelque soit l’accord obtenu, quelque soit l’Ukraine concédera ou pas le reste de son territoire puisse continuer de vivre, de ne pas subir de nouvelles agressions russes, et que le reste de l’Europe vive en paix car c’est l’avant poste de la sécurité européenne», continue-t-il. À la question, si les Russes attaquent de nouveau après un armistice, un cessez-le-feu, une paix, est-ce que nous vous faisons la guerre? Est-ce que cette garantie là, vous êtes prêt à la donner?», Macron avance: «La première garantie de sécurité sur laquelle nous travaillons et qui est la plus importante c’est une armée ukrainienne robuste, forte, bien équipée. Les concessions territoriales, c’est à l’Ukraine de les faire. Nous Européens, on doit être en situation d’apporter ces garanties de sécurité. La première garantie de sécurité, c’est une Ukraine forte. Et, c’est d’avoir des forces de réassurance. De dire, les Britanniques, les Français, les Turcs, sont prêts à mener des opérations, pas sur la ligne de front. Pas de manière provocante. Des programmes de réassurance sur terre, en mer, dans les airs pour montrer un signalement stratégique et pour dire la paix en Ukraine durable c’est aussi notre sujet».
Lorsque le journaliste de TF1 demande «si les Russes attaquent à nouveau ensuite, c’est la guerre?», Macron répond: «C’est l’objectif de ces garanties de sécurité. L’objectif c’est de dissuader par une armée plus forte». Le président français n'exclut pas, donc, d'aller faire la guerre à la Russie».
- Source : Observateur continental