Pour remplir les quotas, Berlin veut raser ses forêts et planter des éoliennes

Pour atteindre ses objectifs en matière d’éolien, Berlin s’apprête à sacrifier plusieurs hectares de ses forêts urbaines. La forêt de Grunewald, poumon vert de l’ouest berlinois, se retrouve ainsi au cœur d’un projet de parc éolien en trois sections, selon les plans publiés début juin par le Sénat allemand.
C'est bête et méchant : il s'agit simplement d'appliquer la loi fédérale "Wind-an-Land" de 2022, qui impose à chaque Land d’attribuer un pourcentage croissant de son territoire à l’énergie éolienne. Pour Berlin, ce sont 0,25 % de la ville d'ici à 2027, et 0,5 % d'ici à 2030.
Grunewald, joyau naturel berlinois, abrite lacs, sentiers et une faune protégée. Comme le rapporte The Epoch Times, le projet y prévoit un chantier lourd, avec fondations en béton et routes d’accès. À Pankow, même scénario : plusieurs zones seront déboisées, au mépris de la biodiversité locale. Le Sénat promet des mesures de protection pour la faune, comme des « systèmes d’arrêt automatique », mais les dégâts seront bel et bien irréversibles.
Sans surprise, le gouvernement a reçu une volée de bois vert. « Cela a déjà fortement modifié des sites aménagés variés », rappelait dès 2014 le ministère fédéral de l’Économie. Et pour cause : aucune éolienne précise n’est encore planifiée, ni en nombre ni en taille. Mais les zones sont figées, sans limitation de hauteur pour les futures installations. Le média allemand Berliner Zeitung, à l’origine des révélations, souligne aussi la proximité préoccupante entre certaines zones et des habitations — parfois à moins de 400 mètres, en dépit des seuils réglementaires. Les Berlinois peuvent faire entendre leur voix jusqu'au 11 juillet, mais face aux impératifs chiffrés d’une écologie administrative, reste à savoir si elle aura du poids.
- Source : France-Soir