Sous les dehors de grande humanité, nous découvrons l’hypocrisie qui s’y cache
Le Venezuela, dans la réalité des faits, est un des 174 pays membres de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il est reconnu comme un État démocratique qui obéit à une Constitution, voulue par le peuple et confirmée, par référendum populaire, comme celle qui répond le mieux à ses intérêts de peuple.
Ce fut l’un des premiers gestes du nouveau président, élu avec une grande majorité, à l’automne 1998, en la personne de Hugo Chavez. Par cette constitution, il donnait suite à sa principale promesse électorale, celle de permettre au peuple de se donner une constitution qui réponde à ses besoins et à son projet de société. Un droit qui n’est pas donné à tous les peuples de l’Amérique latine et des Antilles. Ce sont, en général, ceux qui dirigent le pays, qui décident de la constitution à laquelle le peuple devra se soumettre.
De quoi interpeller de nombreux chefs d’État et les oligarchies locales. Le pouvoir auquel ils avaient accès à volonté est pris en charge par le « peuple » qui s’est donné les moyens, par cette constitution, de participer à ce pouvoir. De là vient l’expression de démocratie participative qui caractérise le Venezuela.
Il faut savoir que le Venezuela est une terre qui renferme d’énormes richesses en pétrole, en or, en diamant, entre autres. Richesses exploitées par des multinationales aux conditions déterminées par elles-mêmes. Les gouvernements, bien traités par ces dernières, y trouvaient leur compte, ce qui n’était pas le cas du peuple qui n’avait pas droit au chapitre.
L’arrivée de Hugo Chavez, en appui au peuple vénézuélien, ouvrit la porte à la révolution, dite bolivarienne, faisant des intérêts du peuple la priorité. Le vrai pouvoir ne venait plus de Washington, des Oligarchies locales, des multinationales, mais du gouvernement, avant tout, au service des intérêts du peuple.
Baltazar Porras
Ce nouveau visage d’une démocratie enracinée dans les intérêts du peuple n’allait pas susciter l’enthousiasme de ceux et celles dont les intérêts étaient garantis par les bons soins que les multinationales leur réservaient. Ces derniers allaient tout faire pour sauvegarder leurs intérêts, comme Oligarchie, tout en soutenant les multinationales, mises au défi de partager avec le peuple les revenus des richesses nationales. Ce sont ces derniers qui ont procédé à un premier coup d’État, en avril 2002, dans le but d’exterminer ce gouvernement et cette constitution du peuple. On se souviendra que le candidat choisi par ces élites de l’ancien pouvoir, n’était autre que Carmona, l’ex-président du Conseil du patronat. Il est important de noter que la hiérarchie catholique, représentée par le cardinal de l’époque, accompagné de l’évêque Balthazar Porras, était là pour assermenter le nouveau président et pour assister à l’annulation de la nouvelle constitution que le peuple s’était donnée.
Heureusement que l’intervention du peuple et de l’armée, restée fidèle au gouvernement de Hugo Chavez, a vite mis un terme à ce coup d’État qui n’aura duré que 47 heures. Assez pour que l’on reconnaisse les véritables auteurs. Ce sont ces derniers, qui tout au long des années à venir, poursuivront leurs objectifs de prendre par la force ce qu’ils ne peuvent prendre par la démocratie. Élection après élections, le peuple s’est maintenu fidèle à sa révolution, en dépit de toutes les tractations possibles pour acheter des votes, discréditer par tous les moyens et tous les mensonges possibles le gouvernement en vue de faire basculer le vote de leur côté. La Conférence épiscopale du Venezuela (CEV) ainsi que ses membres participent activement à ce renversement de gouvernement, toujours légitime et reconnu par les Nations Unies et les 2/3 des pays du monde. Cette CEV fait front commun avec Washington, le groupe de Lima, l’opposition radicale et le président autoproclamé, Juan Guaido, choisi par Trump.
Ce sont ces mêmes personnes et institutions de 2002 qui font tout pour reprendre le pouvoir de la quatrième république, lequel les servait merveilleusement bien. Leur discours est le même depuis le début : le peuple souffre, le gouvernement est responsable de tous les maux qui se succèdent. Ils parlent de dictature, de communisme de corruption. Pas un mot des 5 millions d’habitations pour les familles à faible revenu, de l’éducation et de la santé gratuites. Tout cela à travers les milliers d’obstacles mis en place pour que rien ne puisse fonctionner.
Les médias sont utilisés pour répandre le mensonge à grande échelle, faisant de la démocratie une dictature criminelle, de la souffrance du peuple, crie que l’Humanité doit entendre pour justifier une intervention militaire au Venezuela. Déjà, le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté des résolutions, invitant les belligérants au dialogue et au respect du droit international qui régit les relations des États entre eux.
Pour le moment, tout se fait sans référence aux Nations Unies, pas plus qu’au droit des peuples à leur indépendance et souveraineté.
Pendant que les Évêques vénézuéliens pleurent sur la souffrance du peuple, dont seul le gouvernement, selon elle, est responsable, le président des États-Unis se fait l’apôtre du sauvetage de ce peuple à qui il veut donner la démocratie, comme il vient de le faire en Bolivie avec le coup d’État qui a mis fin au régime démocratique de Evo Morales.
Dans les yeux de Trump, il faut y voir : Lithium, pétrole, or, diamants, soumission du Venezuela et de la Bolivie.
- Source : Humanisme