La Banque d’Angleterre fait main basse sur l’or du Venezuela d’une valeur de 550 millions de dollars
Un peu plus tôt, Caracas avait indiqué qu’elle cherchait à rapatrier quelque 14 tonnes de lingots d’or du Royaume-Uni, craignant que le lingot ne soit affecté par les sanctions sévères imposées par les États-Unis contre le pays.
La Banque d’Angleterre refuse de libérer les lingots d’or du Venezuela, une valeur d’environ 550 millions de dollars ou 420 millions de livres sterling, les autorités britanniques ayant invoqué une mesure suivant les « standards » de lutte contre le blanchiment d’argent, rapporte le Times, citant des sources anonymes.
« On craint que M. [Nicolas] Maduro puisse saisir l’or, propriété de l’État, et le vendre à des fins personnelles », explique le journal.
Mardi, deux sources bien informées ont déclaré à Reuters que le gouvernement vénézuélien essayait de transférer son or des coffres de la Banque d’Angleterre vers le Venezuela depuis près de deux mois, la cargaison étant apparemment bloquée en raison de difficultés à obtenir une assurance.
Washington a imposé de nouvelles restrictions au Venezuela la semaine dernière visant les exportations d’or du pays, accusant le gouvernement Maduro de « piller » les stocks vénézuéliens de métaux précieux en pleine crise économique. Le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, a annoncé la semaine dernière les sanctions à l’encontre des particuliers et des entreprises américains qui négocient de l’or au Venezuela. Il a également affirmé que Caracas appartenait à la « troïka de la tyrannie », aux côtés de Cuba et du Nicaragua.
Le Venezuela a consenti des efforts concertés pour devenir un grand exportateur d’or et s’emploie à certifier quelque 32 champs aurifères et à construire 54 usines de traitement dans le but de devenir, selon Maduro, « la deuxième plus grande réserve d’or du monde ».
Le gouvernement vénézuélien s’est efforcé de réduire sa dépendance à l’égard des institutions et instruments financiers, y compris le dollar, dirigés ou contrôlés par les États-Unis, et s’est engagé le mois dernier à négocier en euros, en yuans et « d’autres monnaies convertibles » malgré les restrictions imposées par les États-Unis.
Au cours des dernières années, le Venezuela a été confronté à une crise économique aiguë accompagnée d’hyperinflation, de la dévaluation de sa monnaie, le bolivar, et de pénuries de biens dans les magasins, avec la crise provoquée par les restrictions imposées par les États-Unis et la mauvaise gestion de la compagnie pétrolière d’État PDSVA. En remportant un second mandat en mai 2018, Maduro avait promis de faire de la relance économique l’une des principales priorités du gouvernement. Au milieu de la situation difficile dans laquelle se trouve son pays, Maduro a accusé à plusieurs reprises les États-Unis et la Colombie de comploter en vue de renverser le gouvernement vénézuélien lors d’une invasion ou d’un coup d’État.
Traduction Avic – Réseau International
- Source : Sputnik (Russie)