1% de la population détient la moitié de la richesse mondiale
18,5 milllions de foyers pèsent quelque 78 800 milliards de dollars, selon le rapport annuel du cabinet financier Boston Consulting Group (BCG) publié mardi.
Les millionnaires ne représentent que 1% de la population sur le globe mais se partagent près de la moitié de la richesse privée mondiale, selon le rapport annuel du cabinet financier Boston Consulting Group (BCG). Au total, ils sont 18,5 millions de foyers fortunés à détenir 47% de la richesse en revenus, dépôts bancaires ou titres boursiers. A eux seuls, ils pèsent ainsi quelque 78 800 milliards de dollars, l'équivalent du PIB mondial.
Où sont les millionnaires?
Sans surprise, les États-Unis abritent de loin le plus gros bataillon de millionnaires : ils sont environ 8 millions d'après le rapport du Boston Consulting Group. Derrière eux, la deuxième puissance mondiale, la Chine, et ses 2 millions de millionnaires. Mais quand on rapporte le nombre de millionnaires à la population totale du pays, le Liechtenstein et la Suisse prennent finalement la tête du classement. Et la France? A mille lieues des États-Unis et de la Chine, la France compte 445 000 millionnaires, selon le cabinet de conseil.
L'Amérique du Nord, championne des inégalités
Si l'Amérique du Nord, particulièrement les Etats-Unis, sort grande gagnante du concours de millionnaires, elle est aussi championne des inégalités. Toujours selon le BCG, l'extrême concentration des richesses est particulièrement marquée en Amérique du Nord, où les 60 400 milliards de dollars cumulés de fortunes privées sont détenus à 63% par les millionnaires. Cette proportion, la plus élevée du monde, devrait même atteindre 69% en 2020.
Les millionnaires dans une mauvaise passe?
«La progression de la richesse privée mondiale a perdu de la vitesse en 2015 notamment dans les marchés développés», explique le rapport du BCG. L'année 2015 n'aurait donc pas été très bonne pour les millionnaires : la richesse privée sur le globe n'a augmenté «que» de 5,2% contre 7% en 2014. Cause de ce ralentissement, les turbulences financières, les sanctions économiques et l'instabilité politique.
Le grand boom de l'évasion fiscale
Si la richesse privée a globalement ralenti sa progression, les centres «offshore», eux, sont en pleine croissance. La richesse accumulée dans les pays qui offrent une fiscalité avantageuse et une gestion discrète aux non-résidents a progressé de 3% en un an pour atteindre près de 10 000 milliards de dollars. Et à la première place des destinations offshore préférées des grandes fortunes, la Suisse, évidemment.
Le rapport s'attend d'ailleurs à voir le business offshore progresser encore dans les années à venir, malgré les «mesures de régulation visant à combattre l'évasion fiscale». Les révélations des Panama Papers ont en effet encouragé la communauté internationale à annoncer un nouveau plan de lutte contre les centres offshore, instrument de l'évasion fiscale.
- Source : Libération