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Offshore Leaks : seulement ceux qui ne savaient pas se cacher, se sont faits prendre

Auteur : Vlad Grinkevitch | Editeur : Stan | Mardi, 09 Avr. 2013 - 16h25

C’est la fin des paradis fiscaux ! C’est ainsi qu’ont réagi de nombreux observateurs à la promesse de l’International Consortium of Investigative Journalism ICIJ, un consortium de journalistes d’investigation, de révéler des informations relatives aux transactions opaques de grandes sociétés ainsi qu’aux comptes détenus par des personnalités influentes et célèbres dans des zones offshore. Mais si la guerre contre les paradis fiscaux éclate, ce serait la fin de non seulement nombreux hommes politiques et financiers mais aussi du modèle financier de la fin du XX siècle, mettent en garde les experts.

Les journalistes ont tort à dire qu’il n’y a plus d’endroit où l’on peut cacher son argent. A l’heure actuelle seulement une mineure partie des zones offshores dans le monde a été révélée. Et puis, seulement ceux qui ne savaient pas se cacher, se sont faits prendre, est convaincu le directeur du Centre du développement du marché financier Iouri Danilov.

« L’organisation des paradis fiscaux, qui ont découvert jusqu’ici, manquent de professionnalisme. Les gens ont été cuits pour des raisons complètement stupides. Il existe des technologies offshores, qui permettent de ne jamais se faire prendre. A mon avis les paradis fiscaux dont les résidents ne sont pas cuits, sont majoritaires. Prenons le fameux paradis fiscal chypriote : une société peut y être immatriculée par un ou plusieurs directeurs alors que le vrai propriétaire reçoit un formulaire non-rempli signé par ce ou ces derniers et sur lequel il faut tout simplement indiquer le nom de la personne à qui les actifs vont être transférés si besoin ».

Les paradis fiscaux ont été créés pour atteindre trois objectifs bien concrets. Ce sont des endroits où l’on peut cacher son argent afin de ne pas payer des impôts. C’est également un instrument de concurrence pour les grandes sociétés qui utilisent les zones offshores pour réduire les frais et baisser les prix à l’export. C’est enfin un moyen de faire pression sur la société pour le capital financier, assure le directeur de l’Institut de la globalisation et des mouvements sociaux Boris Kagarlitskiy. C’est que si l’Etat commence à édicter des règles trop strictes, les grandes sociétés peuvent quitter le pays pour aller s’installer dans une zone offshore. Iouri Danilov expose sa vision de l’avenir des paradis fiscaux.

« Il faut séparer les zones offshores utilisées par les multinationales ou, plus globalement, les grandes entreprises pour optimiser leur fiscalité – ce type de zone offshore existera apparemment toujours sous une forme ou une autre – des paradis fiscaux qui sont utilisés par les personnes physiques, y compris les politiques, pour cacher leur argent. Ce type de zone offshore sera éliminé ou au moins réduit de façon substantielle ».

Tôt ou tard les paradis fiscaux disparaîtront, sinon ils finiront par détruire l’économie mondiale, est convaincu Boris Kagarlitskiy. Avec la disparation des zones offshores, c’est le système financier moderne qui est condamné à disparaître. Mais l’humanité a déjà connu une époque où l’on semblait qu’un des fondements de l’économie – l’esclavage – était inébranlable.


- Source : Vlad Grinkevitch

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