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Sepp Blatter accuse Nicolas Sarkozy d’avoir fait pression pour un Mondial 2022 au Qatar

Auteur : Gilles Festor | Editeur : Walt | Lundi, 06 Juill. 2015 - 02h37

Dans un entretien accordé à Die Welt, le dirigeant suisse assure que Nicolas Sarkozy et d’autres dirigeants européens ont tenté d’influencer leurs représentants pour les votes des Mondiaux de football 2018 et 2022.

Sepp Blatter est sorti de son silence dimanche en accordant au journal allemand Die Welt une longue interview. Président démissionnaire de la Fifa au début du mois de juin, le dirigeant suisse n’entend visiblement pas endosser seul les responsabilités des scandales qui ont éclaté autour des attributions des Mondiaux de football 2018 en Russie et 2022 au Qatar.

En fin d’entretien, Blatter fait ainsi référence à certaines pressions qu’auraient exercé des dirigeants européens afin de pousser leurs représentants à la Fifa à opter pour un vote plutôt qu’un autre. Parmi eux, se retrouve cité Nicolas Sarkozy. « Il y a eu deux interventions d’ordre politique avant que la décision ne soit prise en faveur de la Russie et du Qatar. Celle de Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la France, et celle de Christian Wulff, l’ex-président fédéral allemand. Ils ont chacun essayé d’influencer leurs représentants à la Fifa. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous allons avoir une Coupe du monde au Qatar. Ils ont œuvré pour que cela se fasse et ils doivent en endosser la responsabilité », a affirmé Sepp Blatter.

Mis en cause, Nicolas Sarkozy devrait répondre rapidement à l'ancien patron du football mondial. D'autant que l'ex-Président de la République, fervent supporteur du Paris SG, est un proche de la famille royale du Qatar mais aussi du président du club de la capitale, Nasser Al-Khelaïfi.

Sans le nommer une seule fois, Sepp Blatter s'en prend habilement à Michel Platini, président de l'UEFA et actuellement en pleine réflexion pour se présenter aux prochaines éléctions à la Fifa. Ancien proche collaborateur du Suisse, Platini s'affirme aujourd'hui comme son rival n°1. Lorsque les scandales de la Fifa ont éclaté, celui qui ne s'est jamais caché d'avoir accordé son vote au Qatar pour la Coupe du monde 2022, avait éxigé la démission du président âgé de 79 ans.

Le déjeuner de novembre 2010 ressurgit, Platini visé par Blatter?

Le 23 novembre 2010, quelques jours avant l'annonce de l'attribution du Mondial 2022 au Qatar, le chef de l'Etat français avait ainsi organisé un déjeuné à l'Elysée. Etaient présents autour de Nicolas Sarkozy: l'émir du Qatar, Al-Thani, son premier ministre, Sébastien Bazin, représentant de Colony Capital, alors actionnaire principal du Paris SG mais aussi Michel Platini. Dans une enquête publiée en janvier 2015, France Football affirme qu'au cours de la réunion, la question du vote pour le Mondial 2022 a été clairement évoquée.

«Il a tour à tour été question du rachat du Paris Saint-Germain par les Qataris, d'une montée de leur actionnariat au sein du groupe Lagardère, de la création d'une chaîne de sport pour concurrencer Canal + - que Sarkozy voulait fragiliser -, le tout en échange d'une promesse: que Platini ne donne pas sa voix aux Etats-Unis, comme il l'avait envisagé, mais au Qatar», pouvait-on lire dans l'hebdomadaire consacré au football.

Cette entrevue avait alimenté de nombreuses suspicions. D'autant que le 3 juin 2014, The Daily Télégraph affirmait qu'en novembre 2010, Michel Platini avait rencontré le qatari Ben Hammam, l'ex-patron de la confédération asiatique de football et ancien vice-président de la Fédération internationale radié par la FIFA en 2011 pour conflit d'intérêt et malversations. Le président de l'UEFA avait vigoureusement dénoncé «des rumeurs sans fondement visant à salire son image.»


- Source : Gilles Festor

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