Valls évoque "plusieurs dizaines" de combattants français en Syrie
TERRORISME - Evoquant l'affaire Merah dans laquelle il reconnait l'accointance entre le jeune homme et les services de renseignement français, Manuel Valls a estimé dimanche que "plusieurs dizaines" de Français se trouvaient aujourd'hui en Syrie pour combattre, et "une poignée" en Afrique aux côtés d'islamistes.
Un an après les meurtres perpétrés par Mohamed Merah, le ministre de l'Intérieur est revenu sur cette affaire ainsi que sur la menace terroriste à laquelle est confrontée la France, notamment dans le contexte de son intervention au Mali. Interrogé sur BFM TV sur l'intention qu'aurait pu avoir la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) de recruter Mohamed Merah afin d'en faire un indicateur, Manuel Valls, évoquant à nouveau "des fautes" dans le suivi du meurtrier, a rejeté cette hypothèse. "C'est peut-être une idée qui a été évoquée un moment mais ceux qui le connaissaient au plan local ont totalement écarté cette idée", a-t-il déclaré. Un démenti partagé, ce dimanche, par son prédécesseur Claude Guéant pour qui le tueur au scooteur "n'a jamais été un indicateur des renseignements français".
Avant de passer à l'acte et d'assassiner froidement trois parachutistes, puis trois enfants et un père de famille de confession juive, Merah avait effectué plusieurs voyages à l'étranger, notamment au Pakistan, où il a appris le maniement des armes. Evoquant ce point, Manuel Valls a rappelé que "nous avons besoin d'une coopération très étroite avec nos services partenaires". En outre, le ministre de l’Intérieur a estimé qu'"une poignée de Français ou de résidents en France" se trouvaient actuellement au Mali pour se battre aux côtés des islamistes.
Le risque d'une prolongation du conflit syrien
"Il y a des réseaux, des groupes, il peut y avoir des filières quand il s'agit d’acheminer des apprentis djihadistes (...) Aujourd’hui, ils sont plusieurs dizaines, en Syrie, et aussi pour un poignée d'entre eux en Somalie, au Yémen ou au Sahel", a expliqué Manuel Valls.
Pour la Syrie en particulier, "certains d'entre eux peuvent être amenés à rejoindre des groupes proches d'Al-Qaïda. (...) Si la guerre continue ainsi, si une solution n'est pas trouvée pour la Syrie, si Bachar (Al-Assad, le dictateur syrien) ne part pas, alors les groupes terroristes vont davantage prospérer" dans ce pays", a ajouté le ministre.
- Source : Metro