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Samedi, 21 Sept. 2024

Les droitdelhommistes devraient se bouger

Auteur : Ahmed Halfaoui | Editeur : Walt | Dimanche, 25 Janv. 2015 - 15h04

Elle l'a bien fait pour l'Algérie, il y a urgence à ce que l'Union européenne lance une campagne de recrutement de droitsdelhommistes, sur ses propres territoires, en France et en Espagne, au moins, pour commencer.

Il y a urgence, parce qu'il y a vraiment de quoi sonner l'alarme. En France, les arrestations et les condamnations, en comparution immédiate, à de lourdes peines de prison se multiplient. Il y a urgence, aussi, parce qu'au vu des motifs d'inculpation, il n'y a pas loin de voir s'ouvrir des camps pour accueillir les condamnés, et ce n'est pas de l'alarmisme. Car une sorte de permissivité a envahi la société, qui ne réagit plus à des parodies de justice, comme elle l'aurait fait il n'y a que quelques jours.

N'importe qui, maintenant, sur une simple interprétation de ce qu'il peut dire, dans la rue, à l'école, sur son lieu de travail ou sur Internet, peut être incarcéré pour « apologie du terrorisme ». Pour mesurer la chose, la peine peut être de cinq ans et l'amende de 45 000 euros, par contre si le « crime » est commis sur « un service de communication au public en ligne », le prévenu risque jusqu'à sept ans d'enfermement et 100 000 euros d'amende.

Ainsi, le délit d'opinion est rétabli, dans un pays qui a envoyé son porte-avions et ses bombardiers détruire la Libye et tuer des dizaines de milliers de ses citoyens, au nom de la démocratie et de la liberté d'expression. Un pays qui a, de même, mobilisé sa diplomatie et ses services de renseignement pour mettre la Syrie à feu et à sang, pour les mêmes prétextes.

Afin de bien illustrer la situation, le principal prétendant à la présidence, Nicolas Sarkozy, s'est permis de dire : « La liberté de la presse, c'est bien gentil, mais franchement, moi je préfère aller voir les flics » Il a dit ça le jour de la « liberté de la presse », qui correspond au 70e anniversaire de l'Agence France Presse (AFP). De plus, le monsieur trouve que les tenants actuels du pouvoir « ne vont pas assez loin » avec leur « politique pénale angélique ».

En Espagne, le Partido popular, seul au pouvoir, a fait voter le 11 décembre la « loi organique de sécurité citoyenne », surnommée une « loi bâillon », du fait que ce soit justement la « sécurité citoyenne » qui en est la victime. Le moyen utilisé est la criminalisation des principales formes d'expression populaire.

Son but interdire tout type de manifestation qui exprime une opposition à la politique d'austérité menée par le pouvoir en place, ou contre le système. Même filmer la police est gravement puni, car ce serait porter atteinte « à l'honneur des agents des forces de l'ordre », afin de lui autoriser tous les excès dont elle pourrait faire preuve dans ses missions de répression.

Des points peuvent ressembler à de la caricature, comme la sanction prévue pour constitution d'un groupe sur Internet autour d'une opinion qui s'élève à 30 000 euros d'amende. Pour une bonne appréciation de la nouvelle conjoncture, il faut la rapporter, non seulement aux conquêtes démocratiques séculaires, mais aux prétentions de ces « démocraties » sur le reste du monde.


- Source : Ahmed Halfaoui

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