La police confirme les liens qu’entretient Alexandre Benalla avec des oligarques russes
La police parisienne confirme dans un rapport qu’Alexandre Benalla, ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, était associé à des sociétés commerciales qui ont signé des contrats de sécurité avec des oligarques russes et qu’il a personnellement reçu une partie des fonds, y compris lorsqu’il travaillait encore à l’Élysée.
Le rapport de police, daté de mercredi (14 février) et consulté par Mediapart, confirme que M. Benalla dirigeait de facto un certain nombre de sociétés commerciales et qu’il a signé des contrats avec des sociétés affiliées à la Russie pour un total de 7,5 millions d’euros, dont 941 000 euros lui ont été versés directement.
« Nous pouvons légitimement présumer que […] M. Alexandre Benalla a pu jouer sinon abuser de son influence réelle ou supposée pour percevoir, directement ou non, des avantages et subsides de ces oligarques », peut-on lire dans le rapport.
Alexandre Benalla a rejoint l’équipe de gardes du corps d’Emmanuel Macron au cours de la campagne présidentielle de 2016-2017, avant de devenir un proche collaborateur du président.
Selon le rapport de police, les négociations contractuelles auraient débuté dès 2017, alors que M. Benalla était l’un des principaux collaborateurs du président.
L’enquête révèle également que le conseiller du président pourrait être mis en examen pour des chefs d’accusation tel que l’abus de bien social, la fraude fiscale, le blanchiment d’argent et l’exercice illégal d’un métier de sécurité.
Accusations antérieures
En juillet 2018, M. Benalla a été aperçu en tenue de policier antiémeute sur une vidéo où il s’en prend à un jeune homme qui se trouvait à terre lors d’une manifestation en marge du cortège de la fête du Travail le 1er mai à Paris. Cette révélation du journal Le Monde a fait la une de la presse nationale et le collaborateur d’Emmanuel Macron a été enjoint à démissionner.
En septembre 2023, Alexandre Benalla a été reconnu coupable de violences volontaires et condamné à une peine de trois ans d’emprisonnement (dont deux avec sursis). Il a également été reconnu coupable de faux témoignage sous serment, de port d’arme illégal et d’usage illégal de passeports diplomatiques qu’il n’a pas restitués à l’issue de sa collaboration avec l’Élysée.
La justice et les journaux d’investigation tentent depuis des années de faire la lumière sur les activités commerciales de M. Benalla, notamment avec les oligarques russes Iskander Makhmudov, un homme d’affaires russe d’origine ouzbèke considéré comme un « soldat économique » du président russe Vladimir Poutine dans le monde du renseignement, et Farkhad Akhmedov, un hommes d’affaires russo-azerbaidjanais visé par des sanctions de l’UE dans le cadre de l’agression russe en Ukraine qui ont finalement été annulées après un recours.
La justice française n’a pas encore statué sur cette affaire et Alexandre Benalla a nié ces accusations.
- Source : Euractiv