Ukraine, retraites : le RN, taoïsme politique de la Macronie bis

Brillant par un très digne silence sur les retraites et envoyant Bardella courir derrière BHL au marathon de la Slava, le RN pense-t-il vraiment hériter de la Macronie comme on réalise une vente en viager ? Ou s’est-il mis à l’école du Tao ? – Réflexions provisoires sur la « nouvelle doctrine » de la PME Le Pen.

La presse, en tout cas, ne se résigne apparemment pas à reconnaître Marine – « discrète dans les débats » portant sur un sujet que 67% des Français disent avoir à cœur – comme l’incapable paresseuse qu’elle a toujours été. On veut à tout prix voir un génial machiavélisme dans cet absentéisme caractérisé du plus grand parti de la droite parlementaire – agrémenté, de loin en loin, de menues remarques versaillaises sur le mauvais genre que les comiques de LFI importent dans cette école de danse et de bonnes manières que semble être devenu, entre deux coupures d’électricité, le Palais Bourbon.

Tout cela repose, bien entendu, sur l’illusion du jeu à somme nulle – plus précisément : sur l’impression que, au jour de l’effondrement de ce château de cartes pipées, les gagnants de la reconstruction seront forcément d’anciens occupants du château – les moins mouillés. Ce n’est pourtant pas ce que les précédents historiques (1789-1815, 1940-45…) semblent suggérer.

Critique théâtrale et administration de la galette : le Wu Wei du RN

Mais allons plus loin. Tant qu’à prêter à ces professionnels de l’opposition contrôlée des appétits de pouvoir qu’ils n’ont jamais eus, on pourrait tout aussi bien, en ce siècle de la Chine, leur rêver une philosophie, d’origine taoïste : Marine pratiquerait ainsi « l’art de l’inaction parfaite » (Wu Wei). « L’extrême-droite » serait en réalité notre petit empire du Milieu.

Et il y a, en effet, quelque-chose de l’art calligraphique dans la minutie avec laquelle ce gang de parasites propose – en guise de politique russo-ukrainienne – de légiférer sur la galette des Rois et « traite » le problème de l’immigration de masse dans l’exacte mesure où il permet de régurgiter quelques mantras féministes – mais pas trop islamophobes non plus, histoire de ne pas contrarier un monde musulman plein de princes généreux, et une Afrique avec laquelle Marine brûle de coopérer.

Comme quoi, à Montretout, il n’y a peut-être pas que les chats qui soient siamois.